Elia
La cinquième porte s'ouvrit, elle donnait sur un long couloir. Sans réfléchir, je m'y engouffrai. Ce couloir ne ressemblait en rien au sous-sol où étaient enfermés les prisonniers, il était illuminé, les murs et le sol étaient propres, et les portes, alignés tout le long étaient blanches et accueillantes.
Dans d'autres circonstances ces attributs m'auraient peut-être alarmé, mais j'étais heureuse d'avoir trouvé une sortie et je ne voyais devant moi qu'un couloir désert qui allait me servir à m'échapper. Je fis quelques pas rapides mais discrets et cherchais des yeux une issue. Mes pieds raisonnèrent sur le parquet pendant que j'avançai tournant parfois à gauche et parfois à droite.
Quand soudain, une alarme retentit.
Elle était si forte que j'eus l'impression que ma tête allait exploser. Le vacarme de l'alarme fut suivi d'un tumulte de bruit de pas et de mouvement. Mes réflexes me sauvèrent la vie car au dernier moment je me plaquai contre le mur, caché par l'ombre d'une armoire juste à temps avant de voir toutes les portes s'ouvrirent en même temps et un flot de gardes pénétrer dans le couloir de tous les côtés. Avec horreur j'observai leurs armes à feu, les couteaux à leurs ceintures, leurs visages sombre, et je compris mon erreur.
Je me situais dans les appartements des gardes du Président.
J'entendais les gardes à moins d'un mètre de moi parler.
- C'est quoi l'urgence ?
- La prisonnière de la cellule 12 s'est échappé, le Président veut tous les gardes à sa recherche maintenant.
Une autre voix s'éleva.
- Cessez la parlote et avancez ! Je veux tout le monde au premier étage dans deux minutes. Allez ! Allez ! Allez !
Tous les gardes se dirigèrent vers la fin du couloir où je suspectais être les escaliers. S'ils descendaient tous, j'avais réellement une chance de m'en sortir sans me faire remarquer. J'attendais jusqu'à ce qu'il n'y ai plus aucun bruit, puis je sorti de ma cachette. Doucement, je passai devant une porte, tournai un coin, mon cœur s'arrêta. En face de moi le groupe de gardes qui m'avait suivi par derrière dans la salle de science était là, juste devant moi.
- Elle est là, rattrapez-la !
- Mais souvenez-vous, le Président veut l'avoir vivante.
Un moment je restai pétrifié, incapable de savoir quoi faire, puis, je me mis à courir.
Je courus aveuglement droit devant, derrière moi des balles fusèrent. Je connaissais leur plan, ils essayaient de viser mes jambes. Comme si le diable en personne était à mes trousses, mes jambes me portèrent à une vitesse folle à travers couloir après couloir. C'est en avançant comme cela, que je me rendis compte à qu'elle point le bâtiment était grand. J'avais longtemps quitté les appartements des gardes et enchainais à travers un passage poussiéreux où le parquet grinçait, où on ne voyait plus à travers les vitres et où un vieux piano dormait dans un coin. Puis, j'arrivai dans une salle où des cartes gigantesques étaient accrochés aux murs.
À la vitesse de l'éclair mes yeux scannèrent les cartes et par réflexe j'en pris une image mentale. J'arrachai presque la poignée en voulant sortir de la pièce, mais la porte ne céda pas, c'était fermé. De l'autre côté j'entendis les cris et les pas de mes poursuivants.
Je n'avais pas de temps à perdre.
Je me jetai derrière un des bureaux, le moment d'après la porte s'ouvrit. Les gardes se ruèrent sur la porte que je n'avais moi-même pas réussit à ouvrir, et comme attendu elle ne s'ouvrit pas. Il eut soudain un silence complet dans la salle. Mon cœur battait si fort que j'étais sûr qu'ils pouvaient l'entendre. Allongée sur le sol, mon bras s'était posé sur un clou qui trainait par terre. J'enfonçai mon poing dans ma bouche pour ne pas faire de bruit. Mon corps était raide et tous mes muscles étaient contractés. Des bruits de pas lents juste à côté de moi, brisèrent enfin le silence. Puis, le son de clapotis de doigts sur du bois.
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Trahir ou mourir
ActionArwin et Elia, deux espions traqués par de nombreuses organisations de malfaiteurs. Le choix sera difficile. Qui suivre ? À qui faire confiance ? Trahir ou mourir ?