Chapitre 8

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Elia

J'ouvris la porte de la cellule, et m'assurai d'abord que la voie était libre. Je ne pus d'abord rien distinguer, mais après quelques instants je fus soulagée de remarquer que, comme prévu, personne ne surveillait les portes. 

J'avais moins de cinq minutes avant que les gardes reprennent leurs postes. 

En me baissant légèrement je me faufilai le long des murs et essayai d'être la plus silencieuse possible, mais mes blessures me brulaient et j'étais affaiblis. Après quelques pas douloureux mes jambes cédèrent et je m'écrasai par terre, mon corps fit un bruit sourd contre le sol. Je réprimais un gémissement de douleur et retint ma respiration le temps que j'observai anxieusement autour de moi dans la pénombre à la recherche de quelqu'un qui m'aurait entendu, mais rien. Je me relevai difficilement en m'appuyant sur une porte pour me soutenir. Quand, juste au-dessus de moi, je remarquai une lumière qui clignotait. En levant la tête je compris qu'il s'agissait  d'une caméra de surveillance. 

Bien sûr je savais que dans un bâtiment aussi bien gardé il y aurait des caméras cachées partout, mais normalement si on passait assez vite on pouvait avoir la chance que personne ne nous voit. Or là, ma chute avait été exactement dans la vision de la caméra. Rapidement, je me mis en route. Mes pas n'étaient pas aussi légers que je l'aurais voulu, et ma respiration était si forte que je pensais qu'elle pourrait réveiller un sourd. Seulement, si je voulais tenir une chance, je devais avancer. 

Le problème était que je me souvenais très peu de cet endroit et comment en sortir. Les quelques fois où j'avais franchi ce couloir, je n'avais été qu'à moitié consciente, ou ma vue avait été trouble. Je me souvenais seulement d'une chose : il y avait une sortie dans la cave où on m'avait interrogé. 

Je jetai des coups d'œil rapides autour de moi, je devais me souvenir. Où est ce qu'on m'avait emmené ? Je ne me souvenais pas de ce fichu couloir qui était si long qu'on n'en voyait pas le bout. Soudain, je stoppai net. Il y avait du bruit derrière moi. 

Oui, ils me cherchaient. 

Sans réfléchir, je me mis à courir droit devant. Mes jambes étaient aussi lourdes que du plomb, je trébuchai, je me relevai, il n'y avait plus beaucoup de temps. Les voix derrière moi se rapprochèrent. Au moins, l'obscurité était de mon côté. En avançant, je remarquai soudain qu'il y avait de la lumière au bout. 

J'étais arrivé à la fin du couloir des prisonniers. 

Je me demandais si cela était une bonne chose, quand je compris immédiatement. Devant moi dans la lumière, la place grouillait de gardes avec des fusils, prêt à tirer sur tout ce qui bougeait. Derrière moi, je vis les lampes torches de mes traqueurs. Encore quelques pas et ils me verront. J'étais perdue. 

Trahir ou mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant