Chapitre 17 - Compétition (TW)

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Malone

- Jamais je n'aurais penséééé. Tant besoin de lui. Je me sens si envoutééée que ma maman me dit "Ralentis. Désir ou amour. Tu le sauras un jour". J'aime, j'aime tes yeux, j'aime ton odeur, tous tes gestes en douceur lentement dirigé. Sensualité. Ouh, stop, un instant. J'aimerais que ce moment fixe pour des tas d'années. Ta sen.su.alitééé.

J'adore entendre Marly chanter comme une casserole les chansons que je lui inspire. Je suis sous la douche et elle pense certainement que je ne l'entends pas mais les murs de son appartement sont tellement fins que même l'écoulement de l'eau n'étouffe pas ça. Je sais que ça parait prétentieux quand je dis que je lui inspire ses paroles mais c'est parce qu'il n'y aucun doute là-dessus. Les chansons que Marly adore habituellement sont du rock anglais ou américain, celles qu'elle chantonne en français sont celles qui se rapportent à son humeur. C'est ce que j'ai appris en trois semaines de relation. Nous ne nous quittons que pour le travail, ses cours et mes entrainements, le reste du temps, nous le passons ensemble. Et très franchement, j'ai beaucoup de difficultés à me séparer d'elle. Quand je pense à elle et qu'elle n'est pas là, je me mets à sourire comme un con, alors imaginez quand elle est devant moi. J'en suis au stade de la vénération, je suis fou d'elle. Et je pense que je lui plais tout autant. Jamais aucune fille n'a été aussi attentive à moi. Le lendemain du jour où ma mère est passée chez moi, juste après notre première nuit de folie (qui se reproduit souvent car elle me fait complètement perdre la tête), Marly a remarqué mes ecchymoses. Comme à chaque fois, j'ai prétexté une bagarre, cette fois avec mon petit frère, « des mauvais coups, en nous taquinant » mais j'ai bien vu qu'elle n'y croyait pas et qu'elle ne comptait pas lâcher l'affaire de si tôt. Elle fait semblant de rien mais devient très observatrice en ce qui me concerne.

Je l'ai tellement dans la tête qu'il arrive ce que je craignais, mes chronos sont de moins en moins bons aux entrainements. Je redoute déjà la prochaine compétition.

Je sors de la douche, essuie vaguement mes cheveux et quitte la salle de douche en plaçant la serviette autour de ma taille. Lorsque Marly se retourne vers moi, elle manque de s'ébouillanter en versant l'eau chaude dans sa tasse de thé. Ses yeux brillent et quand elle me regarde comme ça, j'ai toujours l'impression que c'est la première fois qu'elle me voit. J'aime son regard énamouré, j'adore lire toute son envie dans ses iris.

- T'as de la bave qui coule sur le menton, Marly, se moque Kadie, assise à table en train de réviser un bouquin de fac.

Laure relève les yeux vers moi et cligne deux fois des paupières.

- Putain, Lacombe, t'as pas envie de t'habiller ? lance-t-elle avec amertume.

Je hausse un sourcil surpris.

- Tu me vois tout le temps en maillot, me justifié-je.

Marly s'appuie contre le plan de travail et observe la scène, visiblement amusée, humant sa tasse de thé fumante.

- Ouais, mais c'est pas parce qu'on a une préférence pour les filles qu'on est totalement insensibles à un surplus de testostérone, explique Kadie en pouffant.

Oh. Je dois bien avouer que je n'avais pas songé que cela pouvait les mettre mal à l'aise. Je constate que Marly ne s'attendait pas à ça, elle fronce les sourcils et fait la moue. Elle pose son mug et se dirige vers moi, m'attirant au passage dans la chambre avec elle. Je m'esclaffe en observant son petit manège, j'adore cette fille.

- Jalouse, terreur ?

Pour seule réponse, elle me pousse contre le mur et dénoue la serviette en un geste, la laissant tomber sur le sol. J'inspire profondément, particulièrement excité à l'idée du tournant que prennent les choses.

Cœur solitaire ('Je veux tes yeux')Où les histoires vivent. Découvrez maintenant