Mon coloc.

26

Je n'ai pas reparlé à Mathias de toute la semaine. Je suis fâchée, très fâchée. Pas contre lui mais contre moi. Je m'en veux de m'avoir fait ça. Il a probablement peur de moi maintenant. Et je ne veux pas ça. Quelques fois il s'approche de moi puis il secoue la tête et fait demi tour. Je n'arriverai pas à aller le voir. J'ai trop honte. Si seulement je n'avais pas été cette Jade là.

***
Il se tient loin de moi. Il m'évite. Je lui ai fait de la peine. Je ne voulais pas. Les mots sont sortis de ma bouche avant que j'ai le temps de les analyser. Mais je ne les regrettais qu'à moitié. Après tout je ne le connaissais pas. C'était juste mon coloc. Rien qu'un simple coloc.

Cet après midi il est venu me parler.
J'étais contente parce que je ne serais jamais arrivé à faire le premier pas.

- Salut, dit il en rentrant dans la chambre.

Je me redressa.

- Salut.

Il s'assit mais garda une distance entre nous.

- Comment va ton poignet ?

Je regarda mon poignet qui avait d'incalculables marques qui était un peu partout. Je le tourna à gauche et à droite.

- Ça me fait encore un peu mal mais ça va.

Il hocha la tête.

- Je suis désolée d'avoir gâché ton t-shirt.

- Oh c'est pas grave je ne l'aimais pas trop de toute façon. Elle manquait de "geek style".

Je souri. Il baissa la tête et ne parla plus.

- Mathias je--

- Je ne te toucherai plus. Je te le promets. Je ne veux plus que tu te fasses de mal à cause de moi. Si j'avais su... Je suis vraiment désolé. Tu as raison de ne pas me faire confiance et de penser que je pourrais te faire du mal. Je l'ai fait une fois et je pourrais recommencer. Alors je ne te toucherai plus. Plus jamais.

Mes yeux me piquaient. J'allais bientôt pleurer.

- Mathias c'est pas--

- Je voulais tellement qu'on soit.. Je pensais que tu ressentais la même chose mais..

Il me prit la main.

- On ne peut pas pas forcer le cœur à aimer. Je suis vraiment désolé de t'avoir fait ça. Je m'excuse.

Il se leva et partit.

- Mathias non !

Je pris un oreiller et cria dedans de toute mes forces. Là je regrettais à cent pour cent mes paroles.