Chapitre 1

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– PDV Yuna –

Je compris qu'il y avait un problème important lorsque j'ai vu le sourire de ma mère s'estomper petit à petit pendant que le messager lui parlait seul-à-seul, tandis que nous nous occupions des invités avec mon père. Les invités venaient des différents royaumes, ils logeraient ici pour ce soir comme chaque années tous les six mois avant mon anniversaire. Ma mère finit par revenir vers nous et elle s'assit à nouveau sur son trône, captivant l'attention de toutes les personnes présentes dans la pièce, avant de s'éclaircir la voix.

- Je vous prierai de bien vouloir regagner vos appartements, nous devons tenir une réunion d'urgence, mais rien de grave ne vous inquiétez pas. Je vous remercie de votre visite à cette fête que nous chérissons tous.

Je l'observai attentivement, prêtant attention à chaque détail au niveau de son comportement. Ma mère était une experte pour cacher ce qu'elle ressentait, mais son corps la trahissait la plupart du temps ; un léger rictus au milieu des sourcils la trahissait lorsqu'elle était inquiète. Une fois que tous les invités ont quitté la pièce, mon père perdit enfin patience — je ne suis même pas un minimum surprise — et se rapprocha à nouveau d'elle.

- Pourquoi avoir interrompu la fête ? Tu sais bien que c'est important que nous restions proche du peuple et des autres royaumes ou —

Ma mère, enfin la reine, lui coupa la parole d'un geste de la main, je l'admirai de toujours réussir à rappeler à mon père qui avait réellement le pouvoir ici.

- Crois-moi, je le sais bien, mais nous devons à tout prix nous rendre à Némésis, et le plus tôt possible. Yuna, tu veux bien retourner dans tes appartements ? Je demanderai à ta servante de préparer tes affaires, nous partons dès ce soir.

- Je peux m'en occuper seule mère, dis-je en fronçant légèrement mes sourcils en remarquant qu'ils n'avaient pas oublier ma présence comparé à d'habitude. Mais ... merci cependant d'avoir proposé.

Avant même de pouvoir placer d'autres mots, ils s'étaient déjà retournés dos à moi, me mettant à nouveau de côté. Je soupirai en tournant les talons, à quoi bon je servais à part servir de décor à chaque fois ? Je pris la direction menant vers ma chambre, tentant de faire abstraction des rumeurs circulant déjà dans les couloirs, « Apparemment leur fille a déjà était promise à quelqu'un », « Artémis a peut-être remarqué le comportement d'une personne et réclame un dédommagement ? », ou bien même « La reine a failli faire un malaise, peut-être qu'elle a encore son don et qu'elle nous le cache ? ». Des rumeurs aussi stupides les unes que les autres, et évidemment fausses. Mais les personnes dans les couloirs finissent par se taire en me voyant arriver, s'écartant sur mon passage, cela avait toujours été ainsi dans l'enceinte du royaume, les personnes me fuyaient. Je tentai de ne pas prêter également attention à ce détail et finit par retrouver ma chambre. Je commençais à préparer mes affaires et les plier dans un sac, puis après avoir fini je fini par me faufiler par la fenêtre et je sortis aider les commerçants dans la rue, eux au moins ils ne me fuyaient pas, ils m'appréciaient pour l'aide que je leur donnais quotidiennement.

Après plusieurs heures d'attente on se mit en marche, pendant la route j'avais un mauvais pressentiment qui grandissais de plus en plus en moi, et il accrut encore plus lorsque nous nous étions engagés sur le pont relié à Némésis, le royaume de la justice et de l'ordre. Chaque royaumes étaient relié à celui-là, il était au centre de tout. Je vis l'hiboux d'Athénaïs nous rejoindre et se poser sur mon épaule tandis que je souriais grandement en caressant doucement sa tête, et enfin je vis une forme bouger au loin et agiter ses bras un livre à la main — encore une fois je ne suis pas surprise — puis elle se mit à courir vers nous. Lorsqu'elle arriva à notre hauteur elle attrapa ma main et me traina en se mettant à articuler pleins de paroles insensées sans queue ni tête. Mais une de ses phrases sans contexte fini par attirer mon attention.

- Si tu avais vu son regard Yu' tu serais tombée immédiatement sous son charme ! Il a l'air si... franchement ? Aucune idée de comment le décrire mais bon, en gros il est beau-gosse... Pour un mec. Elle finit par se mettre à rire et elle changea de sujet aussitôt, commençant à parler d'un de ses cours de littérature.

- Athénaïs calme... Respire un grand coup. De qui tu parlais ? Dis-je en haussant mes sourcils sans la comprendre, elle pouvait vite s'emballer lorsqu'elle était enjouée, c'est-à-dire à peu près la plupart du temps. S'il y a bien un moment où elle reste silencieuse et ne parle pas c'est lorsqu'elle lit.

Athénaïs me pointa du doigt un garçon à l'entrée du bâtiment principal de Némésis, il était habillé tout en noir de la tête aux pieds, même ses cheveux étaient noir foncés comme un corbeau tandis que ses yeux bleus foncés tranchés avec sa peau pâle. Je l'observai en marchant dans sa direction, puis je finis par comprendre qui il était, qui il représentait : c'était Daemon Crowspire. Le futur héritier du royaume de Thanatos, littéralement mon pire ennemi depuis toujours, et pas seulement personnellement, son royaume a toujours été en conflit avec le mien. Une fois arrivés sur le pavillon où il se trouvait, accompagné de son père — presque aussi sombre que lui, eh oui c'est possible, qui l'eut cru ? — qui lançait un regard à mes parents dont on pouvait très bien comprendre le message : je vous hais, et ce depuis toujours.

Je m'arrêtai en face d'eux, tout en fixant Daemon, et il me fixait également avec un léger sourire satisfait qui déformait ses lèvres. On se fixa sans parler, mais l'un et l'autre étions très bien au courant de ce que cet échange de regard représentait : de la pure haine.

Il finit par enfin me tendre sa main, je ne la pris pas dans la mienne toujours en le fixant dans les yeux agacée par son sourire satisfait qui s'agrandit face à ma réaction, je senti mon cœur se serrer. Nous avons été tout les deux élevés dans l'optique de se détester l'un et l'autre, c'est presque devenu la destiné de nos royaumes cela a toujours été ainsi. Je ne le connaissais pas et lui non plus, pourtant c'était comme si je le connaissais par cœur grâce aux histoires horribles que j'ai entendu sur lui et sa petite personne de pacotille. Je finis par me détourner après lui avoir jeté un dernier regard meurtrier, rattrapant à nouveau Athénaïs qui n'avait pas loupé une seule miette de cet échange vu l'expression sur son visage, et on fini enfin par rentrer à l'intérieur.

Olympus WarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant