POSSESSION

13| Un simple jeu

Sourire aux lèvres, je passe la porte mais mon grand sourire s'évanouit quand mes yeux tombent sur le démon, assit tranquillement sur un fauteuil, regardant les mouches voler.

- Que fais-tu là, dis-je d'un ton irrité, agacé de tomber sur la seule personne que je ne voulais pas.

- Je prends un café, dit-il d'un air supérieur et blasé.

Un sens de l'humour très drôle je vois.

Il lève les yeux au ciel et me toise du regard l'air de dire : "Tu crois je fais quoi dans un escape game?"

Je lui lance un regard noir en retour et coupe tout contact avec lui, tant pis pour mes questions.

J'observe rapidement la pièce mais aucun indice ne me frappe.

J'espère que cette étape n'est pas trop dure, j'aimerais rester le moins de temps possible avec le démon.

Du coin de l'œil, je le vois observer méticuleusement mes moindres faits et gestes.

Que fait-il sérieusement ?

Il me rend tout à coup nerveuse et je reste loin de lui, restant au plus près de la porte qui me fera enfin terminer ce foutu jeu.

Je détaille la pièce du regard, à la recherche du moindre indice.

Grande, colorée, la déco est simple et sans prise de tête. Fauteuils, table, cadres, armoire, elle me fait un peu penser à une pièce de vie.

J'ouvre l'armoire et fouille dedans, je retourne le tas de vêtements, les feuilles, rien. Pas une seule chose qui pourrait me servir.

Assis sur un des fauteuils, le démon continu de me fixer et je souffle bruyamment en espérant lui faire comprendre qu'il m'énerve.

- Pas la peine de te fatiguer, il n'y a rien.

Sa voix grave me fait sursauter et je me retourne pour lui faire face :

- Peut-être ne sais-tu simplement pas chercher, je lui réponds froidement.

- Je te rappelle que je suis arrivée ici avant toi, me répond-t-il avec un sourire en me narguant.

Pas faux.

Je fais comme si je n'entendais rien et continue de retourner la pièce.

Je suis sûre qu'il a eu que de la chance. Ou qu'il avait déjà fait ce parcours.

Même si ma raison s'entête à me répéter que le démon est bien plus intelligent que je ne le pense.

Je me bouche les oreilles et reste sur l'idée que cette personne est débile.

"Je ne pense pas qu'un débile aurait pu planifier ton enlèvement au plus recherché des monstres"

1 point pour ma conscience.

Les minutes défilent et je commence à sérieusement m'inquiéter.

Et si on restait enfermé ici tous les deux pendant des jours ?

Le dernier visage que je verrais serait celui du démon.

Le dernier regard serait ses yeux noirs me fusillant et m'insultant de moins que rien.

- Je servirais même peut-être de viande au démon.

Des frissons me parcourent le corps entier à ces horribles pensées.

- Jamais de la vie je te toucherais, s'exclame le démon simulant un air de dégoût.

Comme s'il ne m'avait jamais frappé.