POSSESSION

17| Beach

Les larmes dévalent mes joues lorsque je quitte le bureau du démon et mes jambes avancent machinalement, mon cerveau étant en pause.

Tant de haine dans son regard, dans sa voix, tant de cruauté que je n'avais pas besoin de subir.

Ma vue est brouillée à cause de mes larmes et je baisse le regard, marchant d'un pas rapide, ne souhaitant croiser personne.

Je me dirige droit vers le jardin et sors de la maison en trombe, un besoin vital d'air frais.

Je passe par la baie vitrée donnant sur le derrière de la maison et cours jusqu'au fond du jardin.

Mes jambes tremblent, exactement comme mes mains.

Une douleur dans la poitrine me comprime et je me demande quand celle-ci disparaitrera.

Quand est-ce que la douleur quotidienne cessera ?

La fraicheur de l'air me fouette le visage et je tente de prendre une bouffée d'air, ma respiration étant saccadée.

J'arrive au bout du jardin, de ma prison, et essaie de reguler mon souffle, mettant en action les conseils de ma psy.

Je mets de côté ce qui s'est passé, je respire profondément, et je pense à des choses positives.

Mais qui a-t-il de positif dans une vie si merdique ?

Seules mes blessures me remontent à la surface et cela ne me fais qu'ouvrir les yeux.

Je m'effondre sur l'herbe en pleurs et lâche prise, faisant ressortir tout ce que je me retiens depuis plusieurs jours.

Toutes les larmes que je me suis obligée à ravaler car lorsque tu montres tes faiblesses, tu prends le risque qu'il les utilisent contre toi.

C'est toi papa qui me disait ça ?

Toi qui me répétait cette phrase alors que tout ce que tu as réussi à faire c'est gâcher ma vie.

Je te hais.

Passionnément.

Consumément.

Je te déteste tellement que tu es devenu la source de ma colère profonde et quotidienne.

Et cela me ronge de jour en jour.

Les yeux voilés par des larmes, le soleil est en train de descendre et je pose mon regard sur le ciel.

Le seul qui, peut importe le temps, l'heure ou la place où je le regarde, ne changera pas et restera infini.

Pour moi, c'est vraiment l'une des plus belle chose dans ce monde.

Cela m'apaise tellement de le regarder.

Je reprends peu à peu mes esprits et m'assoie en tailleur, contemplant les couleurs que nous offre ce ciel d'été.

Derrière moi, la maison me parait si loin que j'ai l'impression d'être dans un autre monde.

Les arbres créent un espace intime et renfermé, et le gros rocher près de moi me cache de la maison.

Je m'y appuie et ferme les yeux, chassant le démon de ma tête et de mes pensées.

Le doux silence me permet de reprendre tranquillement mes esprits et je me concentre sur moi-même.

Tu ne dois pas le laisser t'atteindre.

Bientôt, tout cela sera derrière toi, tu le quittera et ta vie pourra peut-être reprendre normalement.

Hope

Je reste un long moment dans cette position, regardant même le soleil se coucher.

Ma colère est redescendue et je suis fière de ne pas mettre emporter face au démon et à ses mots blessants.