POSSESSION

10| Voldemort

En seulement quelques minutes, la maison s'est totalement vidée et il ne reste plus que Romy, Derek et une brune que j'ai déjà croisée plusieurs fois dans la soirée aux côtés de Romy. Le démon doit sûrement être parti se coucher, et c'est mieux ainsi. 

Le personnel est rentré chez lui et la maison pourrait presque remettre en doute la réalité de la fête de ce soir. 

Une chose est sûre, le personnel est très efficace.

- J'y vais, déclare la brune en enlaçant mon amie et en nous faisant un signe, bisous. 

- Nous aussi, on décolle, s'exclame Derek à l'attention de Romy. 

Elle hoche la tête et je la serre dans mes bras en lui disant bonne nuit. 

- Je passerai demain, me confie-t-elle en passant la porte. 

Me voilà seule.

Je respire et m'étire en me massant les tempes. 

Mes yeux luttent pour rester ouverts et je me dis qu'il est l'heure pour moi aussi d'aller me coucher, la journée a été longue. 

Je passe d'abord par la cuisine et bois un grand verre d'eau, une habitude depuis mes 10 ans. 

Mais d'un coup, des bruits de pas me font reculer et la panique envahit aussitôt mon corps. 

Qui est-ce ?

Tout le monde est parti, plus de personnels, le démon dort. 

Alors quels sont les bruits de pas que je viens d'entendre ?

Impossible que j'ai rêvé. Je suis peut-être fatiguée mais les hallucinations ne sont pas un effet secondaire chez moi. 

Les bruits de pas se rapprochent de la cuisine et un tas de pensées sordides me passent par la tête. 

C'est un des amis de Daemon venu pour me tuer. 

Un tueur en série se trouve derrière cette porte et les petites brunes sont ses préférées. 

Dans deux minutes je me retrouverais avec un bras dans le salon et une jambe dans le jardin. 

Et de tout ça, je ne suis protégée par qu'un simple mur. 

Devrais-je commencer à paniquer ? 

Ne vous inquiétez pas, c'est déjà le cas. 

Sans réfléchir et par pur instinct de survie, je cours me cacher derrière la porte, attrape une casserole en passant et éteins la lumière en précipitation. 

Je repasse en boucle dans ma tête ces fameuses scènes des films, me mettant dans la peau du personnage. Les héros s'en sortent toujours avec une casserole. 

En plus, si nous sommes dans le noir, j'ai peut-être une chance de m'échapper sans qu'il me voit. 

L'espoir fait vivre. 

Adossée au mur, mes mains tremblent et je retiens ma respiration, trop terrifiée pour respirer. 

J'enchaîne les prières dans ma tête et supplie de ne pas souffrir. 

Le bruit se fait de plus en plus net si bien que dans la seconde qui suit, la porte s'ouvre tout doucement, me faisant rater un battement. 

Plus rien n'existe autour de moi et le seul son parvenant à mes oreilles est ses fameux pas.

Je tremble, mes mains sont moites et j'ai peur que le manche de la casserole ne glisse.  

Nous sommes complètement dans le noir, mais pourtant, le reflet de la lune dans la fenêtre me laisse apercevoir sa carrure.