POSSESSION

37| Séance de tirs

- Bouge ton gros boul marmotte, hurle Romy en sautant sur mon lit.

Je grogne contre l'oreiller et jure entre mes dents, encore à moitié endormie.

Mon corps fait des bonds quand elle continue de sauter près de moi et je saisis mon oreiller en essayant de la toucher avec.

- Romy je vais te tuer, je gromelle en me massant le crâne.

Ma tête me martele de coups de poings et j'ai l'impression qu'elle va exploser.

Gueule de bois, bienvenue.

Après un effort surhumain pour me redresser, j'arrive à viser Romy et elle s'effondre près de moi en rigolant.

- Arrête de rigoler, tu ne sais pas comme je suis insupportable lorsqu'on me réveille, dis-je en frottant mes yeux fatiguée.

- Il est 14 heures, se justifie-t-elle.

Son sourire contagieux repousse la mauvaise humeur qui allait arriver et elle commence à me fixer comme une enfant.

- Pourquoi tu me regardes comme ça, j'articule en fronçant les sourcils.

- Alors, me demande-t-elle en posant ses coudes sous sa mâchoire et attendant que je lui raconte.

Mais je ne sais même pas de quoi elle parle.

Je la regarde incrédule alors que ses yeux pétillent d'excitation.

- Comment c'était avec Adrien hier ?

Ah

C'est vrai que je lui avais dis qu'Adrien m'avait proposé de sortir.

Je me rappelle qu'elle avait sauté de joie en s'écriant partout dans la maison : "Kali a un rencard, Kali a un rencard".

- Euh, il a eu un empêchement.

- Oh.

Son sourire disparait et elle me regarde sans comprendre.

- Mais tu y as été toute seule, m'interroge-t-elle en faisant référence à ma gueule de bois.

Comment dire...

J'ai préféré y aller avec celui que je déteste depuis mon arrivée.

- Hum... en fait.. j'y suis allée avec, hum, Daemon, j'articule d'une voix basse en toussant.

Elle écarquille les yeux sous ma révélation et un son aigu sort de sa bouche, me faisant sursauter et accentuant mon mal de crâne.

Elle me montre un verre posé sur ma table de nuit accompagné d'un doliprane et je le bois d'une traite.

Elle me regarde le boire comme une gamine surexcitée et me pose pleins de questions par rapport à mon aveu :

- Daemon ? Daemon Cole ? Daemon qui déteste sortir ? Daemon qui ne supporte pas les gens bourrés ?

- Oui, je la coupe d'une voix forte, la répétition du prénom de l'homme qui occupe mes pensées me faisant tourner la tête.

- Bobobobo, la dinguerie, dit-elle en passant sa main sur son front.

Je lève les yeux au ciel et bois la moitié de ma bouteille d'eau.

- Et que s'est-il passé, me demande-t-elle curieusement avec un sourire aux lèvres.

Je me renfonce dans mon lit et tente de me rappeler la dernière nuit.

Mais seulement de vagues souvenirs me reviennent en tête et je grogne contre moi même.