57| Obsession

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Les mains tremblantes, je laisse mes yeux parcourir le papier en retenant ma respiration.

Mon soleil,
J'ai été nul, sur tous les points. Et je continu à l'être en t'écrivant cette lettre alors que je devrais te dire cela en face.
Mais tes yeux me scrutant et ton sourire mortel m'auraient coupé le souffle et je n'aurais pas réussi à te dire cela :
J'ai menti, ce n'est pas vrai, notre histoire n'était pas un jeu, tout ce que tu m'as dit, tout ce que je ressens, c'est réel. C'est réel comme tu me rends dingue et que tu me contrôles. Et je crois que c'est ce qui me terrorisait.
J'ai su que tu allais me retourner la tête dès l'instant où tes yeux se sont ancrés dans les miens. Tu m'as regardé comme si j'étais ton ange gardien et mon cœur s'est fissuré car je savais que tu étais trop pure pour ce monde. J'ai lutté tellement violemment contre moi même pour ne pas te laisser entrer dans mon univers sombre, je ne pouvais pas, je ne voulais pas que tu vives une quelconque autre souffrance par ma faute. Mais j'ai échoué. Sur tous les plans. Tu es entrée dans mes ténèbres, je t'ai blessée et fait souffrir beaucoup trop de fois, mais par-dessus tout, j'ai échoué dans la promesse que je m'étais faite. Celle où je ne devais pas tomber amoureux de toi. Mais la vérité c'est que, dès le début, j'ai su que cette promesse, je n'arriverais jamais à la tenir. Tu me faisais perdre le contrôle de tout, et ça m'énervait. Ça m'énervait que tu arrives à me contrôler et lire en moi alors que toute ma vie, je me suis entrainé à me cacher.
J'étais très bien comme j'étais, occupé à me détruire et à haïr tous ceux qui m'aimaient. Et puis, tu t'es pointée, et tu m'as dit ce pourquoi je me déteste. Tu m'as appris à ne pas avoir peur de ce que nous réserve l'inconnu. Tu m'as appris que de montrer nos fragilités c'était nous rendre plus fort. Tu me donnais de l'espoir, l'envie de me battre, tu méritais que je surmonte mes démons.
Avec toi Kali, j'ai appris à ne pas avoir peur d'aimer.
J'ai merdé sur toute la ligne je l'admets, t'imagines pas comme je regrette. Mais j'ai besoin de toi, j'aime la personne que je suis à tes côtés, quand je suis avec toi, je suis différent.
Tu sais, vraiment différent, vraiment au point de prétendre adorer ton genre de musique, malgré que je déteste Céline. Vraiment jusqu'à te laisser manger la dernière assiette de pâtes, passer la soirée à regarder des films à l'eau de rose...
Je t'ai longtemps détesté de me faire ressentir ces émotions effrayantes et inconnues. Malheureusement ce qui fait que je te déteste fait que je t'aime aussi.
Oui, je t'aime Kali Carter. Je t'aime parce que tu lèves les yeux au ciel juste pour m'énerver. Parce que tu fais de vieux remèdes de grand-mère. Parce que tu es persuadée que tout le monde est bon. Je t'aime au point d'en crever et de devenir quelqu'un d'égoïste.
Je veux être égoïste car j'ai besoin de toi, je ne peux pas te laisser partir.
Je t'aime Voldemort.
Ton démon.

Une larme s'échappe de mes yeux et vient s'écraser sur le papier blanc en faisant baver l'écriture, me faisant réaliser dans le même temps que je relis inlassablement ses mots comme pour me convaincre que je ne rêve pas.

Je ne devrais pas réagir comme ça alors que je me suis fait violence pour l'oublier, mais c'est plus fort que moi.

Je n'arrive pas à faire semblant.

Mes sentiments n'ont jamais disparu, je me voilais seulement la face.

J'ai fermé les yeux en me répétant que, tout ça, toute notre histoire, je l'avais imaginé et idéalisé.

Mais j'ai la preuve que non, que ce n'était pas un jeu.

Et le poids devenu une douleur quotidienne se dissipe petit à petit en me permettant d'enfin respirer réellement.

C'est comme si je revivais.

Je suis tellement, mais tellement soulagée.

Mais en même temps, je suis en colère contre lui, contre ce qu'il m'a fait.

POSSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant