Chapitre 11 : une étrange coïncidence

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"Même les rencontres de hasard sont dues à des liens noués dans des vies antérieures."

Haruki Murakami

***

–C'est... On dirait mon visage, annoncé -je.

–Ouai, c'est dingue. J'ai bien fait de te suivre.

Je sursaute et me tourne vers la voix. Il s'agit de Yuan.

–Tu m'as fait peur ! Mais attends... comment ça, me suivre ?

Il hausse les épaules, arborant son sempiternel sourire en coin hyper craquant, et élude ma question. Il s'approche des tableaux.

–La ressemblance avec toi est frappante, à quelques grains de beauté près.

Je grimace.

–C'est flippant. Tu penses que ce sont de vieux tableaux ? Quelqu'un aurait pu les peindre après que je sois arrivée, même si je n'en vois pas le but. Ni comment ils auraient pu en peindre autant en si peu de temps.

Il s'approche du plus grand, qui pend au milieu du mur de gauche. Il fait presque la même taille que Yuan.

–Je suis pas expert en peinture, mais visuellement ça n'a pas l'air d'être récent.

J'observe ce fameux tableau. On ne voit que la tête et le buste. La personne qui me ressemble a plus de cheveux, dont la plupart sont rassemblés en une sorte de chignon-queue sur le côté. Elle revêt une robe bordeaux aux bords dorés. Elle ressemble à celle que j'ai portée lors de la reconstitution. La jeune femme porte également un collier doré. Il y a en son centre une petite médaille. Il est assez discret, pourtant il attire mon attention, et ce pour une raison.

–Euh... Yuan ? l'interpelé-je.

Il se retourne et attend que je poursuive. Je vais me placer à côté du tableau. Je passe la main en-dessous du sweat et ressors le collier que j'ai depuis que je suis petite (je parle de l'âge, parce qu'en taille je l'ai toujours été).  C'est le même.

Il me regarde, choqué et puis rigole.

–Ah ouai, tu parles d'une coïncidence, annonce-t-il.

–Exactement.

–C'est peut-être ton ancêtre !

Je réfléchis à cette éventualité pas si stupide.

–Ça serait... excellent !

–Ça ferait de toi une héritière du château.

–Il faudra que tu me montres plus de respect dans ce cas !

Il pince les lèvres et secoue la tête.

–Quand les poules auront des dents, Grivaldi. Et on n'est sûrs de rien. Il pourrait les avoir peints après t'avoir vu, alors, tu serais enfermée dans un château avec un stalker qui fait une fixette sur toi. Un Joe (de la série You) version Downtown Abbey. Coincée ici sans personne pour te sauver.

Waouh, il vient de me filer la chair de poule en deux secondes ! Je frissonne.

–Pourquoi tu racontes ça ?! Arrête ! Tu me fais peur... Et puis, sans personne non, ce n'est pas vrai, tu es là toi.

La malédiction de Bergham [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant