Chapitre 18 : l'imposteur

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«On ne vit que d'illusions. Les apparences sont infiniment plus savoureuses que les réalités.»

Henri Jeanson

***

Une fois dans la pièce, Yuan se charge de préparer la trousse de la salle de bain, Ernest prend la couverture et les coussins (heureusement qu'il est grand) et moi je regarde dans la garde-robe ce que je peux embarquer. Pas grand chose j'ai l'impression. J'attrape quelques trucs au hasard. De toute façon, soit la situation se règle, soit je pars de moi-même ! Au diable cette... malédiction.

Je retourne dans le genre de salon.

–T'as trouvé des trucs ? me demande Yuan.

Je hausse les épaules.

–Il n'y a pas grand chose.

–On y va alors ?

Je regarde une dernière fois la pièce.

–Allons-y.

Ernest nous amène dans la salle où nous avons dansé quelques jours auparavant. Yuan semble mieux s'y retrouver que moi dans les couloirs, il lui est même arrivé de dépasser notre guide.

La salle a déjà changé d'aspect. Clothilde s'y affaire avec Emmet, Albert et Silas.

Il y a des cartons dans un coin, des couvertures dans l'autre, quelques tables et chaises à gauche, des fauteuils, etc. Lance, au milieu de tout ça, nous voit arriver et se rapproche.

–Je vais te montrer ta pièce, suis-moi.

Je lui emboîte le pas. Il se dirige vers le fond de la salle et emprunte une porte à gauche. Nous nous retrouvons dans un couloir jonché d'autres portes. Il pousse la première à droite. Nous nous retrouvons dans une pièce de taille moyenne. Elle est entièrement vide.

–C'était un débarras. On l'a nettoyé et vidé, ça va devenir ta chambre jusqu'à ce qu'on règle le problème.

Rien avoir avec la suite dans laquelle je séjournais... Mais c'est mieux que rien !

–Je n'ai pas encore eu le temps d'amener les matelas. Je vous attendais.

–Le Prince ne veut pas se salir ? maugrée Yuan.

Je fixe ce dernier, surprise. Puis je regarde le proprio, embarrassée. Il semble tout aussi choqué que moi par son intervention. Il se tend et observe Yuan d'un regard noir.

–Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, ça vaut mieux.

Yuan souffle du nez, un sourire moqueur plaqué sur le visage. Cela ne plaît pas au proprio, qui fait un pas vers lui, l'air menaçant. Je m'interpose rapidement entre les deux et pose ma main sur le torse du proprio pour qu'il se calme. Je me tourne vers lui.

–C'est bon, je vais aller chercher le matelas avec toi.

Il observe ma main posée sur son torse. Il esquisse un sourire de vainqueur sur le visage. Il s'adresse à moi en regardant Yuan.

–Merci El...éonore.

Il prend ma main et m'entraîne avec lui. Surprise, je le laisse faire et le suis. J'entends un bruit sourd dans la pièce que l'on vient de quitter. Je n'ai pas le temps de regarder ce qui s'est passé, car nous empruntons déjà un autre couloir.

La malédiction de Bergham [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant