Ne me laisse pas...

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Des fourmis me parcoururent le corps à cet instant, de la joie mélangée à la surprise. Ce message manquait tellement de tact que ça me fit sourire... Effectivement il était là, à environ 30m du restau, assis jambes croisées sur un banc public, la cigarette en bouche. Il portait un costume noir de jet, chemise noire et cravate rouge le tout recouvert d'un long manteau noir lui aussi... Il y a pas à dire ce mec à un charisme de malade. S'en doute ne m'a-t-il pas entendu arriver...

"Nanami..."

Il ouvrit lentement les yeux et sans dire un mot il se leva. Les ballades de nuit sont les plus belles, il faisait froid, l'air était humide, l'asphalte était mouillé ... Je me sentais tellement bien avec lui à mes côtés... Sur le chemin, on a absolument rien dit, mais bon ça me dérangeait pas... Le silence c'est tout aussi bien...

- Ça y est, on est arrivé. C'est ici que je crèche. Dis-je.

-  ...

- Bon bah à plus alors... Et merci de m'avoir raccompagner.

- Attends... Dit-il en m'attrapant le bras.

- Qu'est-ce qu'il y a...? En peu surprise, il n'est pas si tactile d'habitude..

- Tu es très belle aujourd'hui... Enfin plus que d'habitude.

Je descendis les deux marches de l'escalier et instinctivement :

- Vous aussi... Et je déposai mes lèvres sur les siennes avant de remonter l'escalier.

Une heure plutard, recroquevillée dans le lit je pensais à ce qui s'est passé plus tôt... À partir de là, il m'attendait pour qu'on rentre ensemble chaque fois qu'il avait du temps... On a jamais parlé de ce qui s'est passé au pied de mon immeuble, en fait on parlait de rien du tout en marchant mais c'était bien aussi...

Ça a duré presque 2 mois comme ça et un dimanche, il me dit: "Et si on allait chez moi aujourd'hui ?"

Sans dire un mot, je me laissai entraîner...

On arriva donc chez lui.

- Tu prends ta douche la première ?

- Non, vas-y toi. (Je voulais lire le nouveau chapitre de MHA qui venait de sortir)

Je ne sais pas pourquoi mais il avait l'air plus triste et ailleurs que d'habitude... En le voyant entrer dans la douche et refermer la porte derrière lui, j'ai eu l'impression qu'il allait disparaître comme un mirage.. qu'il ne la rouvrirait plus pour en sortir...

"Non! Je veux pas qu'il parte!"

Sous le coup d'une pulsion, j'ouvris la porte de la salle d'eau, il était dos à moi, nu, je le serrai dans mes bras et éclatai en sanglots.

- Ne me laisse pas s'il te plaît...

Il se retourna et m'embrassa désespérément .... À cet instant, je me suis rendue compte qu'effectivement mon instinct ne s'était pas trompé... Il allait s'évaporer de la même manière qu'il est entré dans ma vie...

Tu m'obsèdes Kento... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant