Peut-être que...

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Je me réveille en sursaut, c'est le bruit des klaxons... Il est déjà 15h... Mais quand je regarde à travers la fenêtre, il pleut des cordes. "J'espère que ça se calmera" me dis-je.

Another day in paradise! Je me lève et essaie de nettoyer un peu ma petite maison sur du rap histoire de me donner de l'énergie grâce au rythme entraînant... Eh hop! Il est déjà 18h ... Faut que je me mette en marche pour le boulot.

Déjà en service, lorsque je sors de la cuisine du restaurant, je le vois... Encore à la même table ... Cette fois vêtu d'une chemise verte forêt, le nœud cravate défait, sirotant une tasse de thé, le regard toujours tourné vers l'extérieur, admirant le paysage urbain avec ce regard vide... Le même effet qu'hier: papillon dans le ventre, poitrine qui se resserre... "Ressaisis toi!"

À partir de là, il venait tous les jours au restaurant et rentrait toujours tard comme si cet endroit était pour lui un refuge ... Désormais, il était la seule chose qui me motivait à aller travailler,en dehors du salaire bien sûr. Ça fait bientôt trois mois que je l'observe et que le seul échange qu'on ait eu était celui de sa commande de scotch. Mais bizarrement aujourd'hui, j'ai voulu un peu me rapprocher de cette forteresse imprenable. J'ai donc attendu qu'il sorte du restaurant ,aux environs de 23h, comme à son habitude pour me précipiter à sa rencontre :

- Monsieur...

( se tourne silence)

- Est-ce que vous allez bien ?

- De ce que je sache vous n'êtes pas médecin jeune dame, ou est-ce que je me trompe?

- C'est que cela fait quelques mois que vous venez au restaurant, seul, et je me suis rendu compte que vous avez toujours l'air triste...

Il paraissait surpris mais bien évidemment, son visage stoïque ne laisse rien transparaître. Il se rapprocha dangereusement de mon visage, enleva une feuille coincée dans mes cheveux et me susurra à l'oreille : "Cela fait bien longtemps que personne ne m'a posé cette question"

Après quoi, il se retourna et s'en alla... Je regardais sa silhouette disparaître dans la pénombre... Sur le coup je ne compris pas ce qui se passait et je me remis au travail. Mais en ouvrant la porte de ma maison, un électrochoc traversa mon corps... J'eus tout juste la force de refermer derrière moi avant de m'effondrer sur le sol .

Ses yeux noisettes, ses longs cils, ses longs doigts, sa voix rauque qui faisait vibrer mes entrailles, son souffle sur mon oreille, l'odeur virile mais délicate de son parfum...
Lorsque je me déshabillais, en enlevant mon string, je me suis rendue compte que j'avais mouillé... Rien que penser à lui me faisait cet effet ? T'es célibataire depuis trop longtemps on dirait...

Tu m'obsèdes Kento... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant