Guardian Angel

11 | Chapitre

- Professeur.
- Miss Granger. Ravi de vous revoir.

Prononçant ses mots du bout des lèvres, Dumbledore tenta alors de s'infiltrer dans l'esprit d'Hermione. Des bribes de scènes et de conversations lui parvinrent mais une force le repoussa violemment avant qu'il ne puisse accéder à des souvenirs plus anciens. Le visage furibond d'Hermione apparut dans son champ de vision. Les lèvres pincées, elle semblait attendre des explications.

- Ça veut dire quoi ça ? lâcha-t-elle d'un ton sec, abandonnant toutes traces de politesse.
- Une simple vérification que vous veniez réellement du futur et que vous étiez bien celle que vous croyiez, éluda Dumbledore en réajustant ses lunettes. Ne perdons plus de temps avec ces futilités, j'ai eu ma preuve que vous étiez effectivement Hermione Granger.
- Vous avez essayé de vous introduire dans mes pensées. C'est un acte inadmissible. La violation de la vie privée peut entraîner des conséquences graves pour vous.
- Oserez-vous vraiment vous mettre à dos la seule personne capable de vous aider ?

Hermione arqua un sourcil devant l'air totalement détendu de Dumbledore malgré la menace qu'il venait de proférer.

- J'ai autant besoin de vous que vous de moi, répliqua-t-elle en gardant la tête haute. Je remplis ma part du marché et vous la vôtre, est-ce clair ?
- Je pense que l'on peut s'accorder.

Hermione esquissa un maigre sourire qui ressemblait plus à une grimace.

- Il me semble avoir compris que vous aviez des renseignements précieux concernant la guerre.
- C'est cela, approuva Hermione. Le temps presse, il est grand temps que j'intervienne. Mon entraînement est achevé et je serai plus utile sur le terrain que derrière un bureau. J'ai besoin d'entrer dans l'Ordre du Phénix.

Les yeux bleus de Dumbledore étincelèrent.

- Si tel est votre demande, on se reverra donc à la Tête du Sanglier ce mardi 16 à 17h précisément. N'arrivez pas trop tard, les élèves ont cours demain.

Impassible, Hermione opina du chef d'une mouvement imperceptible mais intérieurement son cœur battait la chamade. Elle allait revoir les Maraudeurs. En espérant qu'elle parviendrait à surmonter les émotions négatives qu'elle s'inspirait. Elle se faisait honte, son comportement la révulsait. La fureur, encore chaude, provoquée par Dumbledore, s'alimentait avec la culpabilité de ses torts. Ravalant avec difficulté les émotions qui lui pesaient, Hermione s'éloigna et rentra à la Salle sur Demande.

Sur son lit, elle craqua. Les larmes dévalèrent sur ses joues et bientôt son oreiller se retrouva inondé. Tout y passa. Sa culpabilité avec les Maraudeurs, sa tristesse d'avoir abandonné Ron et Harry, le dépaysement qui l'enveloppait... La peur d'échouer s'embrasa dans son ventre. Qu'allait-elle devenir si tout ne se déroulait pas comme prévu ? Si Voldemort découvrait son plan ? Si son arrivée dans le passé changerait trop d'évènements importants ? Il y avait beaucoup de trop de "si", les probabilités de remporter la guerre étaient moindres. A ce moment, Hermione regretta d'être si intelligente : savoir que Voldemort avait plus de soixante-quinze pour cent de chance de gagner ne l'aidait en rien. La pression qu'elle se mettait s'alourdit encore plus.

Avec un hurlement de désespoir, elle frappa du poing l'oreiller. Après quelques minutes de défoulement intense, son coussin déformé, Hermione s'assoupit, éreintée.

* * *

- Chers élèves, bonsoir.

La petite troupe qui se tenait face à Dumbledore remua. Le directeur énonça les actualités, soulignant tout particulièrement les décès provoqués par les Mangemorts.

- ... Une organisation a été créé dans le but de résister à Voldemort (certains élèves hoquetèrent à l'entente de Tu-Sais-Qui). Intégrer l'Ordre ne signifie pas rester derrière un bureau, principalement il faut que vous sachiez que ce n'est pas sans danger. Ceux qui ne souhaitent donc pas être exposés à de grands risques peuvent donc s'en aller.