Guardian Angel

24 | Chapitre

Un crépitement dans l'atmosphère la fit ouvrir un œil et Hermione avisa une fumée argentée aux contours flous. Son tatouage wiccan la brûla et bientôt son cerveau s'embruma. Un chemin apparut mentalement dans son esprit et se divisa en deux voies. Hermione ne sut par où aller. La baguette toujours tendue, elle finit par suivre son instinct après avoir longtemps observé les différentes voies spirituelles qui semblaient identiques en tout genre. Elle prit celle de gauche et soudain la peau de sa cheville s'enflamma, Hermione hurla de douleur, aggripant avec ferveur la zone douloureuse sans s'apercevoir que ses mains n'étaient pas victimes de ce feu malgré leur emplacement. Elle lâcha un râle et subitement, une gerbe d'eau effaça toutes sensations.

Hagarde, toujours accrochée à sa cheville, Hermione leva les yeux, son visage déconfit.
Ses mains se détachèrent, elle fixa avec ahurissement sa peau intacte, dépourvue du moindre signe d'encre et de trace de brûlure. Troublée, elle se rendit compte plus tard de la présence de Sirius et essuya rapidement les larmes de douleur qui s'étaient formées au coin de ses yeux.

- M-Merci, balbutia-t-elle en comprenant que c'était lui l'Aguamenti.

Sonnée, elle tangua en se relevant. Elle fixa sa cheville, puis sa baguette. Son cerveau tournant à toutes allures. Le cœur battant et reprenant contenance, Hermione reprit le sortilège du Patronus, revivant un souvenir joyeux dans sa tête. Une forme argentée sortit du bout de bois et les traits de la loutre s'effaça pour laisser place à un golden retriever. La brune en fut une nouvelle fois interdite. De un, elle était parvenue à faire apparaître son Patronus, de deux, elle remarqua que sa réserve de magie avait disparu, de trois, elle demeura bloquée sur son nouveau Patronus. Elle n'aurait jamais pensé que ce voyage dans le temps provoquerait ce changement soudain de Patronus.

Avec cette disparition de sa loutre argentée, ce fut comme un morceau d'elle-même qui s'évapora. L'ancienne Hermione s'effaçait lentement et ça, la jeune femme en avait parfaitement conscience. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le chaudron. Elle chancela et dérapa sur ses patins. Sirius la rattrapa à temps avant qu'elle ne heurte le banc de pierre. Il la fit glisser le long d'une colonne.

Auparavant maussade suite à sa défaite, il avait désormais l'air inquiet. Lui qui voulait se concentrer sur sa relation avec Dorcas, se sentait concerné par les responsabilités d'Hermione. Tiraillé par sa raison et son cœur, ce revirement de situation le dérangeait plus qu'il ne l'aurait pensé, elle avait perdu toute l'assurance qu'elle avait montré dans la Salle sur Demande.

C'était une toute autre Hermione qui se tenait devant lui maintenant. La jeune femme n'était pas infaillible et même si ça lui coûtait de l'admettre, Sirius ne pouvait pas la laisser mener sa quête toute seule, car même si elle semblait forte et puissante, elle avait des limites. Et une de ses barrières venaient de tomber ce soir-ci. Hermione ne pleurait pas mais sa mine était sombre, ses yeux étaient fuyants, perdus dans une autre réalité.

- Hermione ? Tout va bien ? s'enquit-il sur un ton plus doux. Tu... tu as eu une sorte de crise. Je vais chercher Mme Pomfresh et Dumbledore, ils sauront quoi faire. Ne bouge pas.
- Non... C'est bon je vais mieux, souffla-t-elle en se relevant. J'irais à Pré-au-lard d'où je transplanerai.

D'un coup se baguette, elle fit apparaître une couverture dans laquelle, elle s'emmitoufla. Elle cacha les tremblements de ses mains, fuyant le regard inquisiteur de Black. Elle fit mine de prendre un air assuré mais Sirius ne fut pas dupe.

- Tu ne vas nulle part dans cet état. Tu restes à Poudlard cette nuit et j'avertirai Dumbledore de ta présence au château.

Abasourdie par le ton ferme et autoritaire du jeune homme, Hermione ne put s'empêcher de le foudroyer du regard et de grincer des dents. Elle avait trois ans de plus que lui ici, mais cela ne semblait pas le déranger. Il restait fermement campé sur ses positions. Sirius avait oublié tous les doutes qui l'avaient submergés et disait tout haut ce qu'il pensait.