𝗥𝗮𝗵𝘆𝗮𝗻𝗲𝗻𝗱

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Depuis quelques jours je ne mange plus. Je suis vidé d'âme, mon corps navigue sans esprit, sans avoir où aller ni que faire...

Sham vient me rendre visite quelques fois pour s'assurer que je ne meurs pas. Mais c'est bien pire, je vis mort.

Je n'ai pas le courage d'Alioune, je n'arrive pas à mettre fin à mes jours. Je crains trop le châtiment de mon Seigneur pour me donner la mort.

Un jour qui semblait être comme un autre...

Rahyane, un visage assombrit de terreur : « Dit moi pourquoi je devrais pas te descendre là tout d'suite ? » interrogea-t-il en braquant l'arme sur son son aîné.

« Fais ce que t'as à faire petit frère. » rétorqua Haroun.

Une silhouette discrète se réfugie dans les buissons en les observant.

Haroun s'avance sereinement vers la menace : Son cher frère qui l'attendait chaleureusement devant la prison, le jour de sa sortie, une arme à la main, prêt à l'enclencher à tout moment.

Plus Haroun s'approche, plus Rahyane reste ferme dans sa posture et ce malgré sa morve diluée à ses larmes qui se déversent sur sa joue.

« Je ne vais pas te supplier, si tu voulais le faire tu l'aurais déjà fait. » prononça Haroun en déposant son front contre le canon de l'arme.

Rahyane serre les dents.

« T'es un bonhomme !? » réprimanda l'aîné.

Le cadet ferma les yeux en signe de réponse.

« Hein Rahyane ?! Papa et Maman te regardent.» exclama-t-il.

Rahyane semble vouloir flancher. Malgré sa main tremblante, il reste déterminé à ne pas renoncer.

Haroun en a déduit que Rahyane doutait encore. Il tente de le soudoyer par une affection. Il enlace la tête de son petit frère et lui baise le front.

« Ça va aller. » prononça-t-il tout bas.

Rahyane sanglote.

« Fais-le. » appuya Haroun.

Rahyane renifle sans bruit.

« Tu vois ! T'en es pas capable. Cesse tes conneries et dépose ça petit frère. » surenchéri-t-il.

Ils sont dorénavant front contre front. Haroun l'empoigne intensivement pendant que Rahyane semble se résigner.
Il dépose inconsciemment l'arme sur l'épaule de son aîné dont le canon vise maintenant la trachée.

« Je t'aime, comme je te l'ai dis, je laisserai personne se mettre entre nous. » ajouta Haroun.

« Es-tu derrière mon agression sexuelle ? » réprima Rahyane.

« Oui. » dit simplement Haroun.

« As-tu violé Seta ? » continua Rahyane.

Par la même tonalité Haroun affirma.

« Tu as tué Alioune ? » incomba le plus jeune.

« Non ! » se dédouana l'aîné.

Les larmes du petit ne cessaient de couler. Il en vient même à essuyer sa morve sur le vêtement de son fraternel. Il fût inconsolable à ce nom.

Ils restèrent dans cette position deux longues minutes, ils ne parlaient pas. Haroun ressentait les battements de cœur de son cadet. Rahyane était ému, il entendait le pouls de son aîné.

Quant tout à coup, un bruit les figea. Un son écrasant le tympan. Une audition déchirant le rythme cardiaque. C'est le son de la mort qu'ils entendirent.

L'ange de la mort venant cueillir l'âme sans qu'ils puissent avoir le temps de réagir.

« Je t'aime. » prononça difficilement Rahyane avant de s'écrouler.

À première vue, on croirait que Rahyane s'est suicidé.
Est-ce réellement le cas ? Que s'est-il passé ? Qui les observe donc ?

Rapprochons nous davantage de la scène de crime pour le découvrir...

Alioune, On s'oublie pas. [𝐵𝓍𝐵]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant