Chapitre 31 ~ IDENTITÉ

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Le soleil était debout, sûrement déjà depuis plusieurs heures. Arthur et moi nous étions endormis très tard la veille, emmitouflés l'un contre l'autre. J'avais l'esprit et le cœur rempli de joie, quel délice ces sensations. J'avais rempli mon esprit de rêves merveilleux aux côtés de mon Arthur. J'étais désormais réveillée depuis un petit moment, je m'étais assise sur le bord du lit puis, je m'étais habillée. J'observais Arthur dormir, il était tellement beau, peu importe quand, peu importe son humeur, il était merveilleux comme les personnages de contes merveilleux.

Lorsque je vivais encore dans le monde des anges, je ne dormais jamais, il n'y avait à vrai dire pas de jour et pas de nuit. Il n'y avait qu'une lumière blanche très lumineuse qui m'aurait parue aveuglante avec mes yeux d'humaine, mais qui était habituelle pour les anges. Cette différence de luminosité m'avait d'ailleurs frappée la première fois que j'étais descendue sur Terre.

Au paradis, chaque ange était chargé de veiller sur un humain à partir de l'âge de dix-huit ans. Dorénavant, si je devais être amenée à retourner là-bas, je me devrais de veiller sur Arthur tel un ange gardien, et ce, quelle que soit la vie qu'il déciderait de mener, peu importe ses choix.

Enfant, j'avais pour habitude d'admirer ma grande sœur Katy ainsi que mon cousin Axel lorsqu'ils prenaient soin de leur humain depuis l'au-delà. La relation entre les anges et les humains était sacrée et je le voyais bien dans leur regard. Malheureusement, Katy et Axel s'étaient éloignés de leurs âmes sœur, ce qui avait provoqué un grand malheur dont nous évitions de parler.

Les sentiments qui désormais me constituaient étaient puissants. Je les ressentais de façon exagérée puisque je n'avais que dix-huit ans, je faisais partie des anges les plus humains étant donné que je n'avais pas d'expérience. Je n'arrivais pas à faire la part des choses, j'aimais beaucoup trop le monde humain, je voulais être humaine. Lorsque j'entendais les humains dire qu'ils n'avaient plus espoir en l'humanité, je n'avais qu'une envie, c'était de les secouer afin qu'ils comprennent que l'humanité, c'était avant tout chacun d'entre eux. La croyance et l'espoir étaient primordiales pour avancer. Par la suite, le ciel seul allait décider de ce qu'adviendront l'humanité et l'humain en général après sa mort.

À mon esprit, seul Arthur comptait et je ne faisais d'ailleurs que de le dire à qui voulait bien l'entendre. Il était ma raison de vivre, il était une raison pour moi de croire en l'humanité. N'était-ce pas l'amour qui nous sauvait, l'amour de nos proches comptait par-dessus tout à mes yeux. Arthur, Katy et Axel faisaient partie de mon être, sans eux, je ne serais pas Luna, je ne serais pas qui je suis actuellement.

Les cinq sens, j'en avais tellement entendu parler à Eldya, dans les cieux. Katy et les elfes de l'enclave ne faisaient que de me parler de ces cinq sens que les anges ne possèdent pas. Chez l'ange, c'était l'instinct qui comptait, ce que les humains appelaient le sixième sens, c'était à n'en rien comprendre. La vue, l'odorat, le toucher, le goût et l'ouïe n'avaient, par conséquent, aucun rôle dans notre monde. Mis à part cette lumière blanche qui nous paraît aveuglante, aucunes formes de sens ou de sensation. L'amour, l'amitié n'existait pas puisque nous sommes tous censés nous aimer et sommes censés aimer tout le monde, hormis les démons évidemment. La haine, la noirceur, la colère, quant à elles, n'étaient pas autorisées dans les cieux.

Ce doit être grâce à ce statut angélique que j'avais tout de suite été capable de tout apprécier sur Terre. L'odeur de la cheminée du salon de notre demeure, le goût sucré des gaufres que Katy me préparait à chaque goûté ou les pancakes du matin. Les musiques au violon, au piano ou à la guitare que j'aimais tant écouter et qui me plongeaient dans une ambiance de princesse et de royauté que j'affectionnais particulièrement. La vue de ce monde si beau, cette végétation, ces bâtiments, la mer, les côtes et tous ces paysages de carte postales qui vous fixaient sur place. Et bien sûr le toucher de mon magnifique et doux Arthur que j'aimais tant. Ses cheveux doux qui sentaient la banane et son parfum masculin et frais. Il était le modèle de mon existence. Il était le modèle qu'un artiste rêverait d'avoir à ses côtés, il était mon inspiration au quotidien.

Angel BeatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant