𝑄𝑢𝑖𝑛𝑧𝑖𝑒̀𝑚𝑒 𝑓𝑙𝑒𝑢𝑟

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Il était complètement paranoïaque.

J'ouvris les yeux pour la centième fois de la nuit pour observer le visage endormi de Rindou à un mètre de moi, c'était la distance à respecter. Il avait au moins accepté de dormir avec moi et vers le côté le plus proche de la porte pour que je ne me sente pas angoissée à l'idée que les hommes reviennent me faire du mal. Je sortis mes bras de sous la couverture pour mimer son étranglement, et puis quoi encore ?
Il pensait vraiment avoir raison ? Selon lui, j'étais juste déçue parce qu'il ne me prêtait pas toute son attention face au Bonten ?!

Et lui dans tout ça ?!

Une fois mes forces revenues, il n'aurait plus de quoi s'inquiéter à voir ma colère et pas une pauvre déception, trouillard de- !

« Pourquoi tu marmonnes des menaces à mon égard au lieu de dormir ? » me coupa le sujet principal de mes agitations en ouvrant tout d'un coup les yeux.
J'ouvris aussitôt ma bouche, choquée qu'il puisse encore être réveillé et ça malgré tout le temps qui s'était écoulé où je le regardais dormir.

« Je vois pas de quoi tu parles, je dormais paisiblement avant que tu ne viennes encore me déranger. » dis-je de suite en lui tournant le dos.

...

Quelques jours s'étaient écoulés depuis la journée infernale que j'avais vécu avec Rindou. Nous n'avions pas beaucoup discuté depuis le premier jour où j'avais commencée à vivre chez lui à attendre ma guérison. Chacun faisait sa vie et vu mon état, ça ne me dérangeait pas tant que ça mais plus les jours passés et plus cela devenait compliqué.
J'avais menti à mes amis proches et mon petit ami, disant que j'étais parti rendre visite à ma famille dans un village perdu du pays, chose que je n'avais pas faite depuis que j'en étais sorti. L'excuse avait donc plutôt bien marchée.
Je ne voulais absolument pas attiser la pitié en racontant l'histoire derrière les blessures et mon calvaire. Je détestais ça alors je préférais rester ici à attendre que je m'en remette et revenir aux yeux du jour plus forte !

Ma seule compagnie était donc Rindou Haitani. Je rêvais peut-être d'une île déserte pour combler ma personne unique et ses tendances égoïstes mais actuellement, la solitude était loin d'être mon meilleur ami. Je n'aimais finalement pas tant que ça être constamment seule à ne rien faire. Bien sûr, Rindou était toujours là, il n'était pas sorti de l'appartement depuis trois jours et je redoutais fortement le moment où il le ferait. Ma phobie ne voulait pas partir, me retrouver seule sans l'entente de Rindou depuis son bureau serait un cauchemar pour moi. Enfin, là n'était pas mon ennui de base, Rindou était toujours occupé alors je devais simplement regarder la télé ou m'occuper dans mon coin parce qu'il avait encore et encore des choses à régler avec le Bonten. Il était la personne que je détestais le plus au monde depuis la journée de captivité qu'on avait passé ensemble mais il était aussi celui dont je dépendais le plus actuellement, c'était terriblement frustrant ! Ma foi, j'avais bien finit par me retrouver assise dans le salon de son appartement luxueux qu'il ne voulait pas me montrer à la basse, j'arrivais toujours à mes fins pensais-je en souriant légèrement. J'aurais juste pas voulu que cela soit dans le contexte actuel mais autant être là et en meilleure santé que le premier jour, je voulais expérimenter la vie de riche.

Je me mis debout, depuis ce matin j'arrivais enfin à marcher correctement avec les deux jambes. Je partis rapidement vérifier que la porte où était Rindou était bien ouverte avant de me diriger vers toutes les pièces que je n'avais pas encore correctement analysée ou simplement vu à cause de mon mal-être, y compris celle de Rindou puisque celle où je dormais était une autre chambre à coucher. J'entra dans la chambre aux couleurs assez sombres et aux meubles baroques les étoiles dans les yeux, on aurait dit une chambre de prince pensais-je toute excitée.

J'ouvris le dressing et fis face à des costards de toutes sortes, c'est beau me dis-je en passant ma main le long de la collection-.

« Je te dérange pas trop ? » me coupa rapidement dans mon exploration la voix de Rindou.

Je sursauta avant de tourner lentement ma tête pour l'avoir dans mon champ de vision.

« T'es déjà là. » dis-je en reprenant ce que je faisais.

Il semblait hésitant à dire à nouveau quelque chose face à mon culot naturel qui ne voyait pas le mal à fouiller chez lui.

« Sors de ma chambre. » dit-il froidement en faisant un signe de main.

« Pourquoi ? » lui répondis-je en m'éloignant du dressing pour aller à la rencontre de son lit et m'y laisser tomber en étoile.
« J'aime ta chambre, les couleurs me correspondent plus que celle où l'on dort. »

Je l'entendis soupirer comme pour tolérer ma présence. Aussitôt fait, il s'approcha doucement et passa sa main sur l'une de mes jambes.

« T'es resistance, les bleus partent super vite- » commença t-il avant que je ne le coupe.

« Les cicatrices seront toujours là. »

Je fixa le plafond n'osant pas le regarder en disant cela. C'était triste et j'avais envie de lâcher tout les larmes de mon corps à cette idée-.

« Elles ne sont que quatre et pas si voyantes, ne te tracasses pas pour si peu-. »

« Pour si peu ? » le coupais-je en me redressant tout d'un coup. Je lui fis face quelques secondes de silence avant de retomber en soupirant, l'air terriblement fatiguée.
« Laisses tomber, tu ne comprendrais pas, t'es un homme riche. Quoi que tu fasses, ressembles ou dises y aura toujours quelqu'un pour te regarder avec amour et désir. »

Je lui donna un petit coup histoire de le pousser avant de me lever en m'étirant l'air de rien.

« Et saches que je n'ai pas été simplement déçue mais bien énervée contre toi, quoi que tu fasses, t'es une chose naturellement détestée par mon cœur maintenant. » lui balançais-je ma vérité.
« Tu as dit que je pouvais quitter ce lieu sans accepter un quelconque pardon et c'est ce que je compte faire. » finis-je en quittant sa chambre.

Je pensais lui avoir cloué le bec mais il me conseilla à présent seul dans la chambre de ne pas rester trop longtemps dans le déni, je finirais par vieillir avec des regrets. Je fronça les sourcils agacée de sa façon de penser avoir toujours raison ! Si c'était ce qu'il croyait, j'allais partir dé demain et sans tourner les yeux une seule minute d'hésitation !

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Fin de chapitre.

Je trouve qu'il était un peu ennuyant mais essentiel pour connaître le point de vu d'Aiko sur les paroles de Rindou, le prochain réserve bien plus d'actions !

Aiko nierait-elle vraiment ? Ou Rindou voudrait-il se rassurer de quelque chose ? On le saura dans le prochain épisode ! 🤠

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𝐺𝑒𝑛𝑡𝑖𝑎𝑛𝑎 𝑒𝑡 𝑐𝑎𝑠ℎ 𝑐𝑙𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠𝑡𝑖𝑛𝑒 [𝑅𝐼𝑁𝐷𝑂]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant