𝐷𝑖𝑥-𝑠𝑒𝑝𝑡𝑖𝑒̀𝑚𝑒 𝑓𝑙𝑒𝑢𝑟

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Je posa la canette sur la table en ne quittant pas des yeux Rindou qui venait de sortir de la douche.

« Tu vas mieux ? » me demande t-il en s'asseyant devant moi à la table, les cheveux mouillés.

Je ne répondis pas. Je préférais laisser mes yeux rouges lui répondre si j'allais vraiment mieux.

« Je veux fumer, donne moi un- » commençais-je finalement mais il me coupa en comprenant rapidement ma demande.

« Jamais, t'es déjà assez bizarre comme ça-. »

« Va te faire voir. » le coupais-je à mon tour en me levant pour m'approcher de lui.
« Bizarre à cause de qui gros con ? »

« Sois pas hystérique. » dit-il en levant les yeux pour me regarder d'un air lassé.

« Je veux que tu fasses venir Ume ici et qu'elle sache tous qu'on m'a fait par ta seule faute ! »

« Et puis quoi encore ? »

« T'as pas le choix de toute façon. » lui dis-je finalement en croisant les bras, avouant que j'avais déjà contactée Ume et qu'elle viendrait demain.
« J'espère qu'elle ramènera Ran- »

« T'es sérieuse ?! »

« Oui, hâte de voir l'engueulade entre toi et Ran- »

« J'essayais d'être patient avec tes problèmes mentaux mais t'es qu'une traînée-. » me menaça t-il tout d'un coup en se levant pour m'attraper par le poignet.

Je n'avais pas d'autre sentiment pour Rindou que celui de la haine actuellement. Il avait gâché ma vie ! Je le coupa en le giflant instinctivement avec ma main libre mais il attrapa aussitôt mes deux poignets en me regardant de haut.

« Je n'avais aucuns problèmes mentaux avant de te connaître ! » lui sortais-je en essayant de me débattre.
« Comme quoi, tu n'es qu'une chose infâme dont on ne veut pas- ! »

« Tu parles trop connasse. »

« C'est moi la connasse ?! T'es un sale chien enragé qui n'a même pas eu l'empathie de m'aider alors n'ose pas me traiter de telle chose quand tu es cent fois pire salaud ! »

Il me jeta parterre pour me faire taire et cela fit son effet, le silence régna aussitôt..comme si son acte était la chose de trop dans l'air. Je serra simplement les poings en ne voulant plus protester, c'était une atmosphère dangereuse qui se propageait dans la pièce et vu mon gabarit, il me ferait facilement disparaître. J'avais peut-être un peu beaucoup peur de Rindou mais paradoxalement, il semblait aussi être le seul humain à ne pas me procurer de crise de panique. Pourquoi ?

« Écoute Aiko. » sorta t-il d'une voix étonnement calme.
« Je peux faire ce que je veux de toi actuellement, je suis le seul être que ton esprit supporte bizarrement. »

« Lâche moi, me parle pas ! »

« Je comprend vraiment pas pourquoi je commençais à être gentil alors que je pouvais simplement profiter de cette pitoyable situation. » continua t-il en s'accroupissant pour que je puisse l'entendre bien fort.

« Qu'est-ce qui te prend- »

« Tu pensais peut-être pouvoir me manipuler à jouer la victime comme l'a fait ta stupide copine avec mon frère ? T'es aussi idiote qu'elle. »

Il attrapa de nouveau mes poignets pour me plaquer au sol. Je me mis à crier instinctivement et sous la panique je lui cracha dessus pour qu'il s'éloigne, cela fit son effet et il recula en passant sa main sur son visage décoré de dégoût.

« T'es une salop- »

Je n'attendis pas plus longtemps pour me lever et partir en courant m'enfermer dans la chambre. Il me couru après mais je réussis à me sauver, qu'est-ce qu'il lui prenait tout d'un coup ?! Quand il s'agissait de son frère dans n'importe quel sujet..il changeait complètement de personnalité !

« Ouvre Aiko ! »

Je m'éloigna de la porte pour essayer de trouver une solution en lançant des regards partout autour de moi, il était complément fou ! Après tout, c'était un homme qui travaillait dans des affaires criminelles, à quoi pouvais-je m'attendre de bien ?!

...

La nuit s'était passée lentement, j'avais finit par m'endormir dans la chambre en surveillant du mieux que je pouvais la porte. Le jeune homme quant à lui, avait sûrement dû finir par lâcher l'affaire et partir dormir autre part dans l'appartement. Le matin s'était montré depuis un moment et la faim m'avais convaincu de sortir discrètement de la chambre me chercher de quoi manger dans la cuisine. Je priais intérieurement pour que Rindou dorme profondément et ne se réveille d'ailleurs jamais ! Je traversais le long couloir avec de petits pas discrets, tout en retenant ma respiration du mieux que je le pouvais-

« Tu vas où ? » lança subitement la voix de cet homme que je redoutais, me coupant sur mon chemin visiblement adossé au mur à m'observer depuis un moment.

J'essaya de m'enfuir mais il me stoppa rapidement.

« Attend- »

« Lâche moi ! »

« Je t'ai dis d'attendre ! »

Je sursauta avant de m'immobiliser de peur qu'il me fasse du mal. Il soupira dans un premier temps comme pour se remettre les idées en place.

« Écoute Aiko. » dit-il calmement.
« Si tu ramenais pas Ran dans cette situation, rien ne serait arrivé okey ? Je m'excuse si il le faut mais reste aussi à ta place, t'es personne pour moi ni pour Ran alors t'immisces pas entre nous pour encore plus dégrader ma relation avec mon frère. »

Je cligna des yeux plusieurs fois en essayant d'accepter ce qu'il me disait. La nuit m'avait fort heureusement aidée à me calmer mais elle avait par la même occasion laissée place à une forte crainte sans défense. Je n'avais plus de grande gueule pour m'affirmer, est-ce que je me soumettais devant Rindou..? Quand même pas, je ne pouvais pas me l'avouer mais il me faisait peur-

« Tu dis ça parce qu'il serait déçu de savoir ce qu'il s'était passé vu que maintenant il a complètement arrêté ces histoires ridicules d'organisations ? » osais-je finalement questionner en serrant les poing. Je ne pouvais pas me soumettre ! Non !

Il me fixa comme si il avait redouté cette question avant de s'approcher et poser à peine deux courtes secondes sa main sur ma tête affectueusement. Je déglutis, n'osant pas l'empêcher de faire une telle action. Qu'est-ce qui lui prenait..?

« Si c'est la seule façon que tu as de comprendre ce que je veux dire alors oui. » sorta t-il en retirant sa main pour aller vers la cuisine. Il changea par la même occasion le sujet de notre discussion en y apportant un léger ton ironique.
« Si tu ne comptes pas encore me cracher à la figure, tu veux manger quoi ? Je prépare.~ »

Je soupira un coup en restant immobile contre le mur. Je le regarda s'éloigner la main au niveau du coeur. Ce n'était rien, aller ! Je pris sur moi après une minute de réflexion et me mis à marcher pour le rejoindre dans la cuisine l'air de rien. Je ne pouvais malheureusement pas passer ma vie à le pointer du doigt après tout, je devais trouver une solution à mon problème et pour cela, rester avec Rindou.

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Fin de chapitre.

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𝐺𝑒𝑛𝑡𝑖𝑎𝑛𝑎 𝑒𝑡 𝑐𝑎𝑠ℎ 𝑐𝑙𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠𝑡𝑖𝑛𝑒 [𝑅𝐼𝑁𝐷𝑂]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant