Chapitre 1 : Pegasus

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Maya

Vers la fin du XXIe siècle, pour palier à la surpopulation grandissante de la Terre, les gouvernements des plus grandes puissances mondiales ont commencé à envoyer des expéditions à travers l'espace, dans l'espoir de trouver d'autres planètes habitables. C'est ainsi qu'à peine 200 ans plus tard, les premières colonies terriennes se sont installées sur des planètes similaires à la nôtre. Parfois vierges de toute population, parfois déjà habitées par une ou plusieurs races extraterrestres amicales, elles représentent aujourd'hui le salut de l'humanité.

Ma famille fait partie de la 2ème vague de colons et a élu domicile sur Pegasus, il y a quelques années. C'est une planète aussi belle qu'immense - d'au moins trois fois la taille de la Terre - à la végétation luxuriante et au climat plus chaud et sec que celui, tempéré, du Nord de l'Europe où j'ai grandi. Je n'ai pas été particulièrement ravie de quitter ma planète et tout ce que je connaissais. Mais il faut aller de l'avant, et il n'y a plus rien pour nous là-bas. Enfin, d'après ma mère.

- Maya ! Tu veux bien descendre s'il te plaît ? m'appelle cette dernière depuis le rez-de-chaussée.

Que peut-elle bien me vouloir encore ?

- Une minute maman ! crié-je en réponse.

À 24 ans, je vis encore chez mes parents, faute d'avoir jamais trouvé de partenaire qui me convienne. Dommage qu'il faille être un homme pour avoir un droit de propriété dans cette foutue colonie. Je soupire intérieurement, comme souvent ces temps-ci, et descends rapidement les escaliers menant au salon.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je à la cantonade, encore au milieu des marches.

Au lieu de me répondre, ma mère, assise dans son fauteuil préféré, me désigne un invité indésirable que j'espérais ne jamais voir chez nous. Je tique à la vue de Cameron, assis en face de ma mère, une tasse de thé à la main. Je ralentis l'allure et me stoppe sur la dernière marche des escaliers, gardant une distance de sécurité relative entre ce bellâtre arrogant et moi. Il me salue d'une voix mielleuse qui me fait dresser les poils sur la nuque.

- Bonjour Maya.

Méfiante, je rétorque :

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Mon ton est dur, mais le jeune homme me sourit d'un air goguenard en avisant mon regard froid.

- Je me suis dit que ce serait une bonne idée de passer vous présenter mes respects, répond-il. Et ta mère m'a gentiment invité à entrer.

Puis, se tournant vers elle.

- Ce thé est délicieux madame.

- Je te remercie Cameron, dit-elle en minaudant. C'est tellement gentil d'être passé nous voir. Je suis sûre que Maya et toi avez beaucoup de choses à vous dire.

Elle me lance un regard appuyé, me signifiant par la même occasion de ne pas tout faire foirer.

- Je vais vous laisser discuter entre vous, conclut-elle.

Elle se lève ensuite avec grâce et sort de la pièce sans un mot, en direction du jardin. Je me redresse avec défiance et toise l'importun d'un œil mauvais. Une courte mèche brune retombe négligemment sur le côté de son visage bronzé et son sourire s'élargit.

- Je ne sais pas ce que tu croyais faire en venant ici, mais ma réponse est toujours non.

Sur ces mots, je m'apprête à repartir aussi sec quand il m'interpelle.

- Rho, allez. Tu sais bien que je suis venu pour toi.

Son sourire éclatant n'atteint pas ses yeux et je plisse les miens.

Captive d'un alienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant