Chapitre 12 : Sanction

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Kôga

Je regarde Maya s'éloigner à la suite de Cole, puis disparaître de mon champ de vision. Pendant un instant, la lumière l'a enveloppée d'un halo doré et j'en ai presque été ébloui. J'ai fait le bon choix. Je ferme les yeux et laisse la paix reprendre sa place dans mon âme, avant de les rouvrir. Cela n'a pas duré plus de quelques secondes, mais je suis à nouveau serein et prêt à rencontrer le chef Zharo. Je hoche la tête à l'attention de Tahrik et nous nous dirigeons tous deux vers l'extérieur d'un pas assuré.

Le soleil de cette fin d'après-midi est plus clément qu'il n'y paraît et nous rejoignons rapidement le Conseil restreint, au pied du Sâala. Le chef de Clan, du haut de ses deux mètres dix, à les bras croisés sur sa poitrine nue, un fahälan descendant bas sur les hanches. Deux tresses perlées reposent sur son épaule droite, signe de son statut, tandis que le reste de ses cheveux d'un roux foncé flamboyant est retenu en un chignon hérissé sur le haut de sa tête. Cet homme, bien qu'entre deux âges, inspire à la fois le respect et la crainte, comme tout chef se doit de l'inspirer. Arrivés à sa hauteur, nous inclinons légèrement la tête vers l'avant en signe de salut et attendons qu'il prenne la parole. Zharo nous toise d'un regard sévère avant d'enfin se décider à parler.

- Une fois encore, tu as brillamment rempli ta mission Kôga. Tahrik, nous salue-t-il. Les informations que tu nous as fournies sont particulièrement prometteuses. Quant à la cargaison, elle est déjà en cours d'acheminement.

Le chef de Clan affiche un air satisfait et poursuit :

- Tu en as également profité pour ramener avec toi un grand nombre de femelles. Bravo. Tes frères seront heureux de la nouvelle et les Clans voisins certainement jaloux.

Zharo ménage son effet et je me force à rester stoïque. Shaka a respecté sa parole, ça ne fait aucun doute, vu le petit sourire satisfait qui orne son visage. Je sais donc que notre chef n'en a pas terminé avec moi.

- Toutefois, reprend-il d'une voix traînante, il est arrivé à mes oreilles une chose intrigante. Au lieu de respecter le code d'honneur mis en place par le Clan, tu as préféré passer outre et t'es toi-même octroyé une femelle, sans même l'accord de la matriarche. Nies-tu ces faits ?

- Non, Zharo, je ne les nie pas.

Ma voix est posée et quelques murmures désapprobateurs s'élèvent du groupe qui nous fait face. Les faits sont les faits. Il est inutile d'essayer de me justifier.

- J'avoue que cela me surprend, surtout venant de toi, poursuit-il. Tes états de service ont toujours été irréprochables, mais la loi est la loi. Nous statuerons sur la sanction qui te sera imposée dans la soirée. En attendant, tu es prié de regagner directement ton logement et d'y attendre notre décision.

- Très bien.

Zharo s'en retourne vers sa navette personnelle, suivi de son fils et du reste du Conseil restreint.

- Cela aurait pu bien plus mal se passer, relève Tahrik, pince sans rire.

Je laisse échapper un soupir de frustration, les mâchoires serrées, tandis qu'il m'entraine d'une main sur l'épaule à la recherche de notre propre navette, sagement garée sous le couvert d'un röajhak.

- S'ils m'interdisent de la lier, je n'aurais d'autre choix que de quitter le Clan en l'emmenant avec moi, annoncé-je froidement.

- Inutile de réfléchir à un tel extrême, ça n'arrivera pas, tranche-t-il. Premièrement, tu n'as rien fait de répréhensible avec elle, et deuxièmement, si c'est elle qui demande à te voir, ils ne pourront rien contre ça.

Captive d'un alienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant