Mya est une fille dans la fleur de l'âge, elle habite dans une somptueuse demeure dans la ville de Saint Denis sur l'île de la Réunion aux côtés d'Ignace, un homme riche et puissant exerçant la profession de notaire. Elle a tout pour être heureuse...
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Tandis que la carriole des amoureux se rapprochait lentement de Saint André, dans cette ville justement, Ignace et ses subordonnés avaient déserté la leur depuis un petit moment. Ils se trouvaient debout au milieu de la petite ville entre l'église et la mairie à quelques lieues de la petite gare routière où des cars courant d'air étaient stationnés. A vrai dire, ils se sentaient un peu perdus.
Le plus avachi mais aussi le plus bête des trois – à savoir Steve – demanda à Ignace de la manière la plus niaise qui existe :
_ « Qu'est-ce qu'on fait maintenant, chef ? »
Mais le notable, agacé par la chaleur qui se faisait bien ressentir, par ses vêtements qui lui collaient encore un peu à la peau et surtout à cause de la situation qu'il voyait tourner en catastrophe et qu'il ne pouvait pas contrôler ne put s'empêcher de s'énerver contre son co-équipier comme toujours en brandissant sa mallette :
_ « A ton avis, le mou ? une partie de pétanques ? abruti ! crétin ! »
_ « Non mais c'est vrai, intervint Jérôme, il a pas tout à fait tort le mou. Alors, on commence par quoi ? »
_ « C'est pourtant simple, non ? s'agaça Ignace, je vous l'ai déjà répété des centaines de millions de fois dans la charriote ! soit vous êtes bouchés à l'émeri, soit vous êtes plus bêtes que vous pieds ! ... »
Et là, il leur expliqua en articulant nerveusement en appuyant chaque syllabe :
_ « ...Moi je jette un œil très discret au commissariat ! Steve jette un œil très discret à la gare routière et toi tu jettes un œil très discret à la mairie ! et après, on se donne rendez-vous ici tous les trois dans vingt minutes ! c'est pas compliqué, non ? Vous avez des bouchons dans vos feuilles de choux ou quoi ?!... »
Et s'énervant davantage contre eux il rouspéta encore :
_ « ...Je vous demande de faire le guet devant la gare et la mairie le temps que moi j'aille jeter un coup d'œil au poste de police ! c'est deux bras droit que j'ai engagé ou deux bras gauches ? Ma parole ! depuis hier soir j'ai l'impression de traîner avec moi deux gros sacs à patates ! si ça continue, je vous laisse là sur le carreau, moi ! »
Mais tandis que de ce pas il s'apprêtait à s'en aller, ses deux subordonnés le supplièrent peureusement et en chœur :
_ « Oh non ! oh non ! patron ! »
_ « Ben alors ! grogna-t-il en s'éloignant d'eux, tâchez de faire du bon travail quand on vous le demande ! restez là ! faîtes le guet et attendez-moi ! je reviens ! »
_ « Bien patron. » lui répondirent-ils en chœur.
Et sur ces quelques propos courroucés, le notable muni de son inséparable mallette noire s'éloigna de ses deux complices, et d'un pas rapide, il prit la direction de la gendarmerie. Le poste de gendarmerie était assez loin de là, à une bonne quinzaine de minutes à pied de leur point de rendez-vous.
