Mya est une fille dans la fleur de l'âge, elle habite dans une somptueuse demeure dans la ville de Saint Denis sur l'île de la Réunion aux côtés d'Ignace, un homme riche et puissant exerçant la profession de notaire. Elle a tout pour être heureuse...
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C'est sous un gros soleil de plomb voilé de nuages d'altitude que débutait cet après-midi d'été austral. Aucune brise ne soufflait, ne serait-ce que pour rafraîchir les terres et les habitations, surtout sur le littoral. Le temps était puissamment lourd. Toujours était-il que si depuis ce matin il faisait chaud, l'après-midi d'avérait particulièrement torride. En effet, pas le moindre nuage ne semblait vouloir ombrager l'île pour la soulager de l'incandescence de l'atmosphère... Il n'y avait rien... rien à part quelques mèches de cirrus et ce voile laiteux qui ne réussissait qu'à alourdir davantage cette sensation de moiteur sans jouer leurs rôles d'ombrage pour les terres.
Sous cette touffeur intense, coiffée d'une grande capeline, et revêtue de son habit de domestique, Mya se trouvait comme prévu dans le vaste domaine de plantation à café en train de récolter les grains. A coups de pioches énergiques, elle arrachait et déracinait le chiendent tout autour des pieds de bois et enfouissait les graines dans le gros panier en osier qui se trouvait tout près d'elle.
En dépit du port de son chapeau, la chaleur la tuait à petit feu. Dans son corsage blanc délavé de transpiration et de poussière, la jupe enserrée de son tablier presque marron de pruine, l'eau se dévidait sur le corps et le visage de la cultivatrice.
Il était une heure et demi de l'après-midi et Mya se trouvait ainsi seule dans la propriété. Sous l'astre douloureux qui se trouvait au zénith, la pauvre femme du souffrir à nouveau de faim et de soif. A l'heure qu'il était, elle aurait donné tout et n'importe quoi pour boire ne serait-ce qu'une petite gorgée d'eau pour étancher sa soif intense, où même que la petite main d'œuvre de jeunes filles vienne l'aider un peu pour soulager son fardeau...Mais ces filles qu'elle ne voyait que très rarement pour les périodes de fort mûrissement n'étaient pas là aujourd'hui.
La pauvre enfant était complètement seule aujourd'hui avec sa fatigue et aussi ses pépins de santé ; en effet, en plus de la chaleur qu'elle devait supporter et aussi des difficultés à respirer, la jeune femme commençait à ressentir un mal de gorge tant sa bouche était sèche, des légers étourdissements, tandis qu'un discret mal de tête commençait à l'embrouiller... Sans parler de sa douleur au sein qui avec la saleté et la transpiration lui élançait davantage et la brûlait et des hématomes qui lui élançaient le fessier... Mais, vaillante, elle ne se laissa pas impressionner par ces symptômes et du se forcer à travailler d'arrache-pied.
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