T H E O T H E R R E A L I T Y : Quand la Fin prend le dessus

CHAPITRE XIV : HONNÊTETÉ

"Qui étaient-ils ?
- Des Suiveurs. Eux aussi cherchent le prisme. Considère-les comme nos ennemis."
Je vois bien qu'Adriel n'a pas envie de s'étendre sur le sujet, alors je ne dis rien. Même si cette histoire de prisme m'interroge de plus en plus, je ne sais même plus quel est mon rôle dans tout ça. Je décide donc de ne pas en démordre :
"Ils m'ont dit qu'ils avaient besoin de ma carte pour le trouver, justement. Et comme ils ne l'ont pas-

-Sacha.

-Qu'y-a-t-il ?...

-Ton but premier n'était pas de sauver le monde, si je ne m'abuse. Pourquoi t'es-tu embarquée là dedans ?"

Sa question me donne l'impression d'un coup de poing dans le ventre. Il a vu juste.

"Tu veux une réponse honnête ?

-Je n'attends que ça.

-D'accord. Je me fiche de sauver le monde, de toute façon c'était prévisible qu'on cause notre perte un jour ou un autre. Moi ce que je voulais, c'était juste foutre le camp de ce putain d'orphelinat. J'en avais ras-le-bol de cette vie de merde, alors j'ai décidé d'y mettre un terme d'une manière ou d'une autre !

-Tu es consciente de ce que tu me dis, là ? me demande Adriel. T'en as vraiment rien à carrer de toutes ces pauvres personnes qui vont bientôt mourir car on n'aura rien fait ?

-Et toi, pourquoi t'es-tu caché toutes ces années si tu tiens tant à sauver ce foutu monde ? Hein ? Et ne me mens pas !

-Je protège l'Initiative.

-Que dalle.

-Quand on ne sait pas de quoi on parle, on tâche de ne rien dire. Sans moi, Mike n'aurait jamais pu faire passer ce qui était à l'origine un projet à une réalité bien concrète !"

Il y a un blanc de quelques secondes, le temps qu'Adriel et moi ne nous rendions compte de son erreur : il en avait trop dit.

"Attends deux secondes, là, je lui dit. Tu connais Mike Jones ?

-Nous y voilà.

Il prend une grande inspiration, comme si tout d'un coup l'air allait lui manquer.

Nous travaillions tous les trois, lui, ton père et moi. Mais il a dû t'en parler.

-Oui, mais il m'avait surtout dit que toi et mon père étaient morts.

-Car il ne sait effectivement pas que je suis en vie.

-Et mon père ? Est-il toujours en vie... ?

-Non. Je suis désolé."

Je sens des larmes me monter, mais je les réprime. Ne jamais montrer à son ennemi qu'on saigne... mais Adriel est-il vraiment un ennemi ? Ou tente-t-il vraiment de faire le bien ?

"Dis-moi, Adriel, je lui demande, la voix un semblant défaillante. Tu comptais... me le dire un jour ? Venir un jour en me disant, "Salut, Sacha, cest moi, Adriel ! Je suis toujours en vie ! Ton père est bel et bien mort mais si tu veux on peut aller sauver le monde à deux" ?...

-Sacha...

-Qu'y-a-t-il, encore ?!

-Je n'ai jamais dit qu'on ne serait que deux."