HUNTED - Dramione (VF)

Chapitre 10 : Presque

Le miaulement d'un chat ramena brutalement Drago à la réalité et il arracha sa main de la joue d'Hermione comme s'il avait été piqué. Il la sentit, plus qu'il ne la vit, lui arracher son visage, et il fit de même. Hermione s'était éloignée si vite qu'elle trébucha en arrière et la projeta contre la table basse, sifflant entre ses dents lorsqu'une douleur frissonnante lui parcourut la colonne vertébrale.

Drago se redressa et évalua la situation avec un rappel rapide de se jeter un sort plus tard pour être un tel idiot. Il regarda Hermione alors qu'elle tendait la main pour soigner son dos douloureux et il envisagea de lui offrir un coup de main mais décida que la distance était plus sûre. Oui, la distance était bonne. Elle le regarda alors, et il vit l'embarras dans ses yeux. Il réalisa qu'il la fixait, attendant qu'elle dise quelque chose mais il s'en fichait parce qu'elle faisait la même chose. Si jamais il avait pensé qu'il y avait eu des silences gênants entre eux auparavant, ce moment aurait pu les manger entiers et avait de la place à revendre.

"Je suis désolée," marmonna rapidement Hermione, sa respiration un peu erratique. "Je suis tellement fatiguée-"

"Tu as eu une dure journée," lui dit sèchement Drago, fronçant les sourcils quand elle tressaillit à sa voix.

"Oui," la sorcière hocha la tête d'un air absent, se levant de son siège sur le sol.

Il se leva de son canapé, décidant qu'il n'aimait pas qu'elle se tient devant lui. Elle enroula ses bras autour d'elle et il remarqua que ses joues étaient encore brillantes de larmes fraîches après les événements de la journée. Elle avait vraiment passé une très mauvaise journée. Quelle était son excuse ?

"Avons-nous besoin d'en parler ?" Hermione demanda soudainement, caressant distraitement son bras.

Il essaya de ne pas reculer à l'idée de discuter de ce qu'ils avaient failli faire. Il savait qu'il était du genre direct. Il aimait que les choses soient ouvertes et il voulait que les choses soient confrontées, mais avec cela, il n'était pas si enthousiaste. Il n'avait aucune idée de comment il pourrait même commencer à en discuter ! Qu'est-ce qu'il pouvait bien dire ? Que voudrait-elle qu'il dise ?

"Non," dit-il simplement, réalisant que son ton était cruel.

"D'accord," Hermione offrit un hochement de tête distrait. "J'ai juste pensé-"

"Nous sommes tous les deux épuisés, Granger," Drago l'arrêta, passant devant elle pour se tenir près de sa cheminée. " N'analyse pas ça."

"D'accord," acquiesça la sorcière avec une expression inquiète. "Mais tu ne penses pas-"

"Non," dit-il avec un air renfrogné. Ne va-t-elle pas simplement se taire ? "Laisse faire, Granger. Je te verrai lundi-"

"Dimanche," le corrigea Hermione. "Nous avons convenu que nous travaillerions sur l'affaire ce week-end. Nous devrions nous rencontrer dimanche. Je t'enverrai un hibou."

"Bien," marmonna Drago, attrapant de la poudre de cheminette.

Et puis il était parti.

Hermione regarda fixement la cheminée pendant quelques instants après qu'il eut disparu puis gémit pour elle-même. Elle sentit des yeux inquisiteurs la fixer et elle se tourna pour lancer un regard passionné à Pattenrond. Son animal de compagnie n'eut même pas la décence de regarder la faute.

"Je t'aime," dit Hermione à son chat à moitié crétin d'un ton désapprobateur. "Mais tu peux être chiant parfois."

***

Quand Drago fut de retour chez lui, il laissa échapper une forte bouffée d'air. Il était tellement en colère qu'il envisagea même de se gifler. Il l'avait fait une fois auparavant lorsqu'il avait échoué à tuer Dumbledore en sixième année, et même si cela n'avait rien changé, il s'était senti mieux en le faisant. Mais non, ça ne servirait à rien cette fois. Ce qu'il lui fallait, c'était une Oubliette.