{ Chapitre 05 : Slow motion }

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Dans le parc, les oiseaux gazouillaient. L'été était arrivé, et Yoshinori en avait profité pour appeler Aika et lui demander si ça l'intéressait de passer la journée avec lui. La jeune femme avait accepté, au plus grand bonheur de Yoshi, car il savait qu'on lui faisait énormément de commandes et qu'elle était donc très occupée.

Ils marchaient ensembles, entre les allées entourées de verdures, les arbres les bordant. Lentement, la main d'Aika vint se glisser dans celle de Yoshinori, et la serrer fermement. Le jeune homme se retourna, pour la voir détourner la tête.

« - Aika ? L'appela-t-il doucement.

- Ne me lâche pas Yoshi, s'il te plait, j'ai l'impression que si tu le fais, je vais tomber dans un gouffre sans fond et... »

Sa voix se brisa avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, et le rouge se retourna précipitamment pour la regarder. Elle sécha les larmes qui étaient apparues aux coins de ses yeux, tandis qu'elle se raclait la gorge.

« - Excuse moi, j'ai craqué, dit-elle en forçant un sourire.

- Tu n'as pas à t'excuser enfin, dit-i, vient là. »

Il la serra dans ses bras et lui demanda de dire ce qui n'allait mas dans un murmure à son oreille ; et après un soupir, elle se détacha de lui.

« - C'est juste que depuis un moment... Je repense à mes parents et puis je me dis que je suis peut-être une mauvaise grande sœur pour Kanae... Et avec la pression de l'université et du travail, j'ai l'impression de ne faire que la délaisser...

- Mais non arrête, c'est faux, tu es une excellente grande sœur j'en suis certain, et je suis sûr que tes parents de là haut pensent la même chose, lui dit-il, caressant lentement son dos.

- Je suis certaine qu'ils sont déçus de moi... Papa voulait que je sois médecin, et maman a toujours dit que je devais abandonner le dessin, qu'artiste était un métier complètement inutile...

- Tu sais, être chanteur ça peut paraitre complètement inutile, mais nous deux, notre rôle dans la société, est le divertissement. Quand une personne avec un travail qu'on considère comme 'utile' est fatigué, a besoin de se reposer, de se relaxer, elle aura besoin de se divertir, en écoutant de la musique, en appréciant des dessins ou animations, ou en lisant peut-être. Cette personne ira vers l'art, pour s'y retrouver, ou pour s'y laisser tomber, et y jeter tout le stress et la douleur de la journée. Est-ce que ça te parait inutile, d'aider à maintenir le mental des gens ?

- Non... C'est même très important...

- Alors ? Lui sourit-il. Et pour Kanae, ne t'en fais pas. Elle est dans la période de l'adolescence, et elle a perdu ses parents ; c'est normal qu'elle paraisse difficile, mais au fond, tout comme toi, elle se sent mal et sous pression. Je demanderai à Junghwan de lui parler si tu veux, ils ont l'air de se rapprocher tous les deux. »

La jeune femme releva la tête vers Yoshinori, et puis elle lui offrit un sourire, lent, en hochant la tête de haut en bas. Elle se détacha de lui, mais garda leurs deux mains scellées.

Ils reprirent leur marche alors, et aux yeux de Yoshinori, c'était comme s'ils avançaient lentement, vers l'infini, ensembles, rattachés l'un à l'autre par leurs doigts entrelacés. Dans le ciel, les nuages avançaient tout aussi lentement qu'eux ; ils allaient au ralenti.

Il voulait qu'elle prépare son cœur, à tout ce qu'il était prêt à donner, à faire pour elle. Il voulait qu'elle sache, qu'elle sente qu'il était là pour elle, car soudainement, plus rien au monde ne comptait, à part cette magnifique créature qu'il voulait absolument protéger du malheur. Il voulait qu'elle prépare son cœur, à tout l'amour qu'il voulait, qu'il pouvait lui donner, à toute les choses qu'il voulait lui montrer, en avançant au ralenti dans leur monde, à eux deux seulement.

A chaque fois qu'il y repensait, il priait intérieurement, pour être assez fort, pour qu'elle soit assez forte, car ils avaient un long chemin à parcourir, et il comptait bien le parcourir avec elle, il voulait sceller leurs deux vies par un sceau magique, qui les unira à jamais, dans les joies comme dans les peines, dans le bien comme dans le mal, dans ce monde comme dans d'autres ; à jamais, il voulait être à ses côtés, et vivre chaque instant au ralenti, pour pouvoir bien le sentir, et mémoriser chacun de ses détails.

Il voulait avoir avec elle, des discussions profondes, sur leur amour, sur leurs vies, sur leurs enfances, leurs adolescences où ils étaient séparés mais destinés à se rencontrer, sur leur monde, sur leurs problèmes, sur leurs souvenirs, leurs joies comme leurs peines. Il voulait tout partager avec elle, chaque instant, chaque moment, chaque rire, chaque chant, chaque larme, chaque soupir, chaque mot, chaque phrase, il voulait qu'ils aillent de paire tous les deux, partout, et surtout, il voulait que tout passe au ralenti, pour qu'il ait le temps, le temps d'aller le plus loin possible dans l'infini, le temps d'explorer en tenant sa main, chaque recoin de ce monde, de cette vie, infinis sont ils.

Et il se vit, la serrer contre lui, puis sauter vers l'avant, ne sachant pas s'il allait tomber ou pas, et puis se rendre compte, qu'avec elle dans ses bras, il flottait au dessus du gouffre sans fond, il ne tombait et ne tomberait pas dedans, peu importe à quel point sa gravité pouvait être puissante, elle la contrait.

Il voulait qu'elle le regarde dans les yeux, qu'elle lise dans son âme, et qu'elle croit en lui tout comme il croyait en elle, qu'elle croit en eux, tout comme lui croyait en eux, tout comme il savait qu'aussi lentement pouvait avancer le temps, ils atteindraient ensemble le bon endroit, la vraie maison, où tout deux seront heureux, ensemble, à jamais, au ralenti.

Et même s'il ne pouvait certainement pas tout lui dire à l'instant, il connaissait sa force, et était persuadé qu'elle connaissait la sienne, qu'elle pouvait faire confiance à la sienne sans craindre qu'elle disparaisse, car elle l'alimentait et la rendais plus grande rien que par sa présence.

Il revit ce sourire, lentement se dessiner sur ses douces lèvres, tandis qu'elle serrait sa main et qu'ils reprenaient leur marche ; puis il revit ce nuage, qui flotta lentement au dessus d'eaux, dans le beau ciel bleu.

Il ne pouvait s'empêcher de penser à elle, qu'elle soit à ses côtés ou pas ; il était accro à elle, à l'amour qu'il lui portait, et peut-être, à l'amour qu'elle lui portait ? Il s'en fichait pas mal à présent, des taquineries de Haruto, du staff qui lui répétait sans cesse qu'il était ailleurs, des gens qui disaient dans les couloirs quand il passait qu'il devait arrêter de la fréquenter sinon elle briserait sa carrière ; il ne croyait qu'elle, et ne voulait qu'elle ne croie que lui.

Il savait que dans l'univers, il y avait leur chanson à eux, chantée par leurs deux étoiles tombant amoureuses ; il l'avait entendu, dans un rêve qui lui semblait soudainement bien lointain. Tout ce dont il se souvenait, c'était cette douce mélodie, qui provenait du ciel, de leur ciel d'amour.

Ils finirent par s'assoir sur un banc, où la jeune femme laissa reposer sa tête sur l'épaule de Yoshinori.

« - Tu sais pourquoi j'aime les journées d'été ? Demanda Aika en fermant les yeux.

- Pourquoi ? Répondit Yoshinori d'un ton curieux.

- Parce qu'elles sont plus longues, donc je peux passer plus de temps avec les gens que j'aime.

- Tu es magnifique tu sais ?

- Quel est le rapport ? Questionna Aika perplexe.

- Il n'y en a pas, je voulais juste te le faire savoir. »

Un autre de ses sourires, toujours au ralenti. Leurs mains se retrouvèrent à nouveau, et puis, un autre nuage passa, lentement poussé par le vent.

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{ Love's light } || [ TREASURE YOSHINORI FANFICTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant