- Quelle était cette chose, tout à l'heure ?
La nuit n'allait pas tarder à tomber et ils n'avaient toujours pas bougé du sanctuaire. Comme s'ils avaient besoin d'encore un peu de temps, en silence, pour se découvrir l'un et l'autre. Ils s'asseyaient sur la première marche en béton dont quelques touffes d'herbes la fissuraient légèrement. La chaleur du corps du démon calmait le corps froid de la jeune femme. Il y avait quelque chose dans son odeur qui la rendait vague et étourdie.
Sukuna n'avait qu'une seule parole. Il ne pouvait pas revenir les mains vides chez la belle Shizume. Même s'il comptait la tuer avant l'aube. Une promesse était une promesse. Un pacte avec un démon ne pouvait pas être rompu sans conséquences pour les deux parties. Il le savait pertinemment.
- Un fléau. Une âme déchue, en quelque sorte. Il était humain mais sa force occulte a pris le dessus et l'a transformé en monstre qui se nourrit de chair humaine, ou d'énergie négative dans le meilleur des cas.
Elle hochait la tête, bien que trop peu informée sur le sujet. Elle n'en avait jamais vu. Ils étaient terrifiants.
- Merci. De m'avoir protégée.
Sukuna l'observait en silence. Il n'avait jamais été remercié avec autant de sincérité. Il en était troublé. Décidément, elle le rendait tout chose.
- Ne me remercie pas tout de suite. L'aubergiste m'a demandé de te tuer en échange de son hospitalité.
- Et vous avez l'intention de le faire, Sukuna Ryoumen ?
Ses pupilles dorées trançandait son être tout entier, jusque dans son territoire. Il le savait. Il n'arriverait pas à se débarasser d'elle. Premier argument : elle lui serait d'une aide précieuse pour attirer les exorcistes à lui, son étrange énergie était unique et très attirante. Manipuler était un art qu'il métrisait parfaitement. Autant profiter de sa compétence. De plus, un fantôme ne pouvait pas mourir une seconde fois, encore un autre argument pour l'emmener avec lui.
- Je suis le Roi des fléaux. Celui qui a commis autant de meurtres qu'il trouvait d'humains. N'as-tu pas peur de moi ?
Avait-il demandé, une aura noire autour de lui, ses pupilles rouges sang dans les siennes encore dénuées de haine. Il souriait sadiquement, avec son allure impressionnante et effroyable. Il voulait la tester, lui faire peur, l'impressionner voir même de la décourager de venir avec lui. Un être normalement constitué aurait pris la fuite, la crainte encrée dans le gosier. Mais pas elle. Elle était... Différente.
- Qui aurait peur de vous alors que vous m'avez tenu dans vos bras avec autant de tendresse qu'un amant ?
Pour la première fois de son existence, il avait la chique coupée. Il ne savait quoi répondre. Elle l'avait désarmé avec souplesse et intelligence. Son sourire était doux et agréable. Il avait très envie de plaquer ses lèvres contre les siennes pour lui fermer son clapet et avoir le dernier mot mais il se ravisait. Le moment n'était pas approprié, de toute manière. Il se contentait de poser sa tête sur ses genoux. Ses fines mains caressaient les mèches de cheveux d'une teinte rosée, foncée, limite noir aux racines, instinctivement. Elle le faisait soupirer de bien être sans même s'en rendre compte. Il n'avait jamais été touché aussi délicatement. Il avait toujours été haï, craint, dépeint comme le pire des monstres que le monde ait connu. Il se faisait une joie d'entendre tous ces noms d'oiseaux mais là, à cet instant, il appréciait beaucoup cette douce sensation envers la calamité qu'il était. Il devenait fleur bleue. Et cela l'effrayait, le dégoutait de lui-même.
- Qu'avez-vous l'intention de faire, désormais, Roi des fléaux ? Demandait-elle d'une voix douce et rassurante, ses mains glissants dans la nuque du concerné.
- Je mentirais si j'avais un plan. Je ne peux pas briser mon pacte. Et je ne peux pas mentir sur ce que j'ai pu faire de toi.
Il voulait arrêter de réfléchir et profiter du calme du crépuscule. Il voulait rester contre elle encore un peu plus longtemps.
- Si l'un des deux contractants meurt avant la fin du pacte, qu'advient-il de l'autre ?
- Je ne sais pas. Je n'ai jamais testé.
Sukuna avait toujours respecté ses marchés. Il n'avait jamais été dans ce cas et ne voulait pas connaître ce qu'il se passerait si l'aubergiste mourrait malencontreusement avant la fin de la boucle temporelle du pacte. Il ne voulait même pas y penser. Il devait trouver une autre solution. En y pensant, il ne savait rien de cette fille. A part son amnésie et son enveloppe corporelle dépourvu d'énergie occulte. En toute logique, un être humain mort ne pouvait se transformer en fléau. Tout être mort l'était. Rien de plus, rien de moins. C'était toujours ce qu'il avait appris. Il se trouvait en terre inconnue et s'énervait de ne pas avoir suffisamment de connaissance en la matière.
Une idée lui venait en tête. Il ne pouvait pas rompre le marché mais il pouvait prolonger sa durée. Tant pis, il devait reculer son génocide. Il n'avait pas d'autres choix. Il se levait et s'étirait vulgairement.
- Tu es libre de me suivre, Seishin. Mais sâche que je ne me montrerai pas clément une deuxième fois. Si tu décides de rester ici, je finirai par te tuer, peu m'importe la manière dont je le ferai.
De son sourire malsain, il démontrait sa suprémacie. La fantômette se contentait de sourire doucement, émue que le Roi daigne montrer un si grand intérêt envers elle. Il était le premier être qui pouvait la voir. Elle ne comptait pas le lâcher de si tôt. Et elle était déjà morte. Elle n'avait pas besoin de s'inquiéter de la monstruosité dont il était digne.
Elle attrapait le bout de la manche du kimono de son sauveur. Elle était heureuse d'avoir enfin trouvé une personne pour briser sa solitude. Peu lui importait les crimes qu'il avait commis ou qu'il allait encore faire subir aux humains, elle était déjà trop attaché à lui pour lui en vouloir. Un jour, pour sûr, elle découvrirait la raison qui lui a enlevé son humanité.
- Je vous suivrez jusqu'au bout du monde, Mon Roi. A condition que vous m'aidiez à retrouver mes souvenirs. Avec un peu de chance, je redeviendrais comme avant. Ou disparaîtrais de ce monde pour de bon.
- Tu es en train de passer un marché avec moi, morveuse ?
- En effet ! Répondait-elle avec entrain.
Le démon riait aux éclats face à l'air innocent et déterminé de la jeune femme. Elle ne savait pas dans quoi elle s'embarquait mais son instinct téméraire lui plaisait beaucoup. Il allait s'attacher, il en était certain. Au diable ses ressentiments, elle était beaucoup trop mignonne pour le laisser indifférent. Elle lui emboîtait le pas en direction du village maudit, munie de son fidèle Shamisen accroché dans son dos. Il allait lui acheter un Yukata ou un Kimono, elle ne pouvait se trimballer en petite robe blanche sans risquer qu'il lui saute dessus et la fasse sienne pour l'éternité. Rien que ses lèvres étirées niaisement lui donnait envie de l'embrasser. Il allait devoir se méfier de ses instincts, maintenant qu'elle faisait partie de son équipe. Malgré tout, son âme lui dictait que tout cela valait le coup. Tant qu'il pouvait achever sa mission principale, il pouvait s'égarer de temps en temps auprès d'elle.
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The Phantom of the cursed
FanfictionNobody can see me. Nobody can hear me. Nobody can touch me. It hurts so much. It consumes me. Why would I think someone like you, can do everything I wanted, after you did all of this ? Ceci est une fanfiction sur Jujustu Kaisen, une histoire entre...