Chapitre 21 : Cocaïne

11 1 0
                                    

Lynn

Neuf heures plus tôt.

J'émerge de mon sommeil, un corps accroché au mien. Je jette un œil à la masse qui se tient à mes côtés et je me rappelle qu'il s'agit de Maddy, ma cousine. Je tourne la tête pour regarder mon radio réveil et je m'aperçois qu'il est quinze heures. J'essaye de me lever en prenant soin de ne pas réveiller Maddy toujours endormie à mes côtés mais elle gesticule puis se relève d'un coup. Je vois à son regard qu'elle est complètement perdue alors je m'approche doucement d'elle et je m'assoie à côté d'elle sur le lit. Je ne parle pas, je la regarde droit dans les yeux. Entre nous les mots sont inutiles, un seul regard de sa part suffit à me faire comprendre la question qui lui torture l'esprit. Je la regarde d'un air désolé et ses yeux commencent à briller.

Je m'approche d'elle et je la prends dans mes bras, il fallait bien qu'elle craque après ce qu'il s'est passé hier. Elle vient seulement de se rendre compte que sa mère et son père ne sont plus là et qu'elle ne les reverra plus jamais. Je pense que ce qui à dû la secouer c'est le fait de voir l'énorme marre de sang dans laquelle gisaient ses parents. Je savais qu'elle aurait dû rester à la maison pendant qu'avec Nate je m'occupait des corps mais son choix était de venir et je le comprends totalement, j'aurais fait exactement la même chose à sa place. Les larmes de ma cousine inonde mon T-shirt et je sens moi même les larmes me monter au yeux. Je n'ai pas pleuré hier mais ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. Voir ma marraine le visage figé dans une grimace de douleur et de suffocation m'a brisé le cœur, certes elle avait des défauts mais elle méritait une fin plus belle. Ce que j'ai ressenti en voyant mon tonton à terre dans une flaque de sang ne m'a fait éprouver que du dégoût et de la haine.

Comment a-t-il pu faire ça ? Il avait trop bu j'en suis sûr à cent pour cent ! Ce n'est pas le genre d'homme à tuer son ex femme par jalousie lorsqu'il est totalement sobre. Ma gorge me brûle tellement je retiens les larmes au coin de mes yeux, Maddy a besoin d'une épaule pour pleurer et je serais cette épaule, je l'ai toujours été et je le serais toujours, elle a besoin d'un épaule assez forte pour supporter son chagrin et aujourd'hui je sais qu'il est immense et que rien ne pourra le combler alors je ne pleure pas avec elle car je dois rester forte, pour elle.

Maddy et moi sommes au début partis sur de mauvaises bases, on s'apprécient mais sans forcément vouloir voir l'autre plus que ça mais avec les années nous nous sommes rapprochés et nous avons établie un véritable liens, nous nous disons tout, ou presque, et nous n'avons aucune secrets l'une pour l'autre, ou presque. Maddy sait tout de moi et je sais tout d'elle mais la seule chose que je ne lui ai pas dit c'est ce qui s'est passé cet été et la raison de ma nouvelle coiffure et elle n'a pas à le savoir, cette histoire ne concerne que moi et moins de personnes sont au courant mieux je me porte ! Maddy est une des rares personnes qui compte le plus pour moi, une des rares personnes pour qui je pourrais donner ma vie. Les autres personnes sont Jennie, Crystal, Mathéo, Nate, Maxime et Mark. Ce sont les seules personnes en qui j'ai une confiance aveugle.

Je sens ma cousine bouger et je desserre mon emprise sur elle. Elle lève la tête vers moi les yeux embués de larmes, elle sèche ses larmes et me souris.

- J'espérais que ça ne soit qu'un mauvais rêve... Déclare-t-elle.

- Je sais Maddy... Je sais...

Je la prends de nouveau dans mes bras et elle serre ma taille comme si sa vie en dépendait. Au bout de quelques minutes elle se détache de moi et part en direction de la salle de bain.

- Je vais faire ma douche !

J'opine du chef et la regarde s'engouffrer seule avec son mal-être dans la salle de bain et ce n'est qu'une fois que je vois la porte fermer et que j'entends l'eau de la douche couler que je m'autorise à lâcher prise. Assise sur le bord de mon lit, la tête cachée dans mes mains, les larmes coulent le long de mes joues, ma respiration se raréfie et j'ai envie de hurler. La porte de ma chambre s'ouvre à la volée et je vois Mathéo débouler. Il voit mes yeux rougis à cause de mes pleurs et il vient me prendre dans ses bras. J'accepte volontiers ce geste qui me fait un bien fou sans pour autant réussir à apaiser le saignement de mon cœur. Et c'est à ce moment précis que je me décide. On va sortir ! Toute les deux ! Ce soir ! Pour penser à autre chose ! On va même se trouver un mec et on finira la soirée en leurs compagnie ! Oui cela me semble être une bonne idée !!

Last Summer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant