Chap. 20 Souvenir

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Hey hey ! Me revoilà avec la suite ! Bonne lecture !
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Chap. 20 Souvenir

[Aomine]

    J'observai la vue avec une sorte de délectation qui me dégoûtait intérieurement. La pâleur était fade mais tant pis... Mes yeux savaient imaginer.

    Mes hanches claquaient violemment contre ses fesses et je le maintenais fermement allongé sur le côté, les genoux ramenés sur son torse. Il gémissait de plus en plus. J'accélérai encore, plantai mes ongles dans sa peau pour le pénétrer avec plus de force. Peut-être trop, car je crus percevoir de la douleur dans sa voix, mais... j'avais besoin d'achever cette frustration.

    Je grognai bassement en me libérant dans ce corps tremblant. Il avait taché ses draps, lui aussi... La douleur ne lui avait pas tant déplu, après tout...

    Je me retirai et remontai mon pantalon ; je n'avais pas pris la peine d'enlever ma chemise.
"Reste un peu...
-Je suis pressé."
Mon ton sec le fit se retourner vers moi, ahuri. Je m'en mordis la joue.

    "Mon navire m'attend. Repose-toi bien," repris-je plus calmement.
Je me penchai sur lui et lui volai un chaste baiser avant de définitivement m'effacer.

    Je me pressai dans les rues pour regagner mon bijou.

    Le Tigre bleu dansait vaguement sur les flots. Mes lèvres se redressèrent à sa vue et je saisis un bout lancé par le blond pour me hisser aisément à bord.
"Victorieux ? s'amusa-t-il.
-J'ai l'air d'un perdant ?"
Nous échangeâmes une accolade. C'était idiot, mais il savait ce que cela signifiait pour moi. Il m'aurait fallu trois années pour accepter le corps d'un autre homme, sur un coup de tête.

    "C'était un bel homme au moins ? s'amusa Hayama.
-Rien à voir, répondis-je simplement. Les sentiments changent les choses. Allons, assez parlé, repartons !"
Je m'installai au gouvernail pour gérer la manœuvre et dirigeai le blond et le faucon sur les voiles.

    "Tu as réussi, Aomine-kun.
-Me félicite pas pour ça, grondai-je.
-Pourtant c'est une bonne nouvelle ! s'exclama ma sœur.
-Non. J'ai changé. Si j'avais un homme à chaque port, ce n'est plus ce que je veux.
-Tu cherches un nouvel homme ?
-Je suis marié, Satsuki. J'ai rompu cette fidélité stupide à sens unique. Je réitérerai parfois, sûrement. Mais ce pan de ma vie de vous concerne pas."
Une ride déforma tendrement le front du cyan.

    "Tu l'aimes encore."
Je haussai les sourcils, le regard sur le loin, concentré sur ma manœuvre.
"Évidemment. Je l'aimerai toujours, c'est mon mari, souris-je. Ce n'est qu'un souvenir mais j'aime ce souvenir, et c'est à lui que je suis marié."

*

    "Ça fait quinze ans que je veux revenir ici, souris-je. Les gars, je vais passer chez mon paternel, j'ai envie de lui faire une petite surprise. Satsuki, tu viens ?
-J'arrive.
-Nous allons à l'orphelinat, sourit le cyan. Nous avons... des comptes à régler...
-Prenez garde à vous. Mibuchi, Akashi, Hayama, occupez-vous du navire. Wakamatsu, Imayoshi, j'imagine que vous trouverez de quoi manger sur le port. Vendez ce que vous pouvez.
-Oui, Capitaine."

    Je fis dos au grand bâtiment et fixai la ville de mon enfance. Ma sœur se pressa à mon bras et nous avançâmes dans ces rues si étranges... Tout m'était si familier et pourtant bizarre... Ma mémoire était altérée...

    Nous marchâmes en silence ; nos pieds connaissaient le chemin. Quand nous arrivâmes face à la grande maison, nous attendîmes quelques secondes. Elle n'avait pas changé. Et il y avait notre père derrière...
"Tu es prête ?"
Je glissai ma main dans la sienne et la serrai un peu. Puis je toquai et ouvris.

Les rubis du capitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant