Chap. 19 Horreur

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Et me voilà avec la suite ! Bonne lecture !
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Chap. 19 Horreur

[Kagami]

    "E-excusez-moi, voici vos bières. Tiens, Kagami-sam-
-Kagami, le coupai-je avec un léger agacement amusé. Appelle-moi Kagami."
Kiyoshi lui frotta énergiquement les cheveux en riant.
"P-pardon mais je-j'ai vu quelqu'un ce jour-là. Dans l'angle, il y avait une personne que je n'avais jamais vue."
Je fronçai les sourcils ; et si...
"Comment était cette personne ? demandai-je calmement.
-Un homme grand avec une capuche. Il n'était pas d'ici, il avait les mains métissées."
Mes yeux s'exorbitèrent.
"Tu le connais ? Ce pourrait être ton agresseur. Il doit travailler avec les pirates...
-Non, niai-je, c'était un pirate. E-excusez-moi, je dois y aller."
Je ne leur laissai pas le temps de répondre et m'élançai à l'extérieur, longeai le port en courant. Je me pressai sur la petite colline qui jouxtait celle qui cachait la maison d'Alex. Mes yeux tombèrent sur l'océan et se remplirent de larmes.

    Daiki était descendu à terre, il avait risqué sa vie pour moi. Il n'avait pas osé m'approcher sûrement... J'aurais pu... j'aurais pu lui dire adieu comme il le fallait. Merde.

    Mes jambes se mirent à nouveau à courir, me dirigèrent naturellement chez Alex. Je tambourinai à sa porte qui s'ouvrit bien trop vite. Elle semblait affolée par ma fureur, mais en me voyant, elle comprit. Je m'écrasai dans ses bras et les larmes coulèrent.

    "Il me manque... Il me manque tellement... et j'épouse Aida dans deux jours... Elle mérite tellement mieux...
-Tu seras un mari idéal pour elle.
-Je la salirai par mon mariage...
-Elle ne saura pas."
Pouvais-je lui faire cela ?

    Je séchai mes larmes et me laissai tomber sur une chaise dans un soupir.
"Tatsuya me pardonne-t-il ?
-Oui. Il n'est pas encore revenu de l'usine, leur navire demande plus de réparations que prévu. Tu devrais aller le voir.
-Mon père refuse que j'y aille. Et il sera là pour le mariage. Je ne sais pas si ce sera un bon moment à passer, mais il s'y était préparé depuis longtemps en tout cas."
Ma vie me dépassait. Et le tanné me manquait. C'en était vital.

*

    "Ne vous moquez pas, ris-je. J'ai l'air ridicule, n'est-ce pas ?
-Absolument pas, vous êtes très élégant.
-Rina, ce n'est pas parce que vous êtes derrière moi que je ne vous entend pas pouffer."
Les deux jeunes femmes explosèrent de rire et je ne pus cacher mon sourire.
"C'est que Monsieur manque d'aise dans cette tenue. Mais regardez-vous."
Sakura m'attira prestement à une glace. Cette veste blanche brodée d'or et de pourpre était ravissante et redessinait magnifiquement les armoiries de ma famille. Ce jabot était de trop selon moi... Mes bas, blancs également, mes chaussures parfaitement cirées.

    "Vous allez nous manquer.
-Je vous prends avec moi. Mon père n'aura plus besoin de vous ici. Je n'ai pas encore convenu avec ma future femme de là où nous habiterons. Je ne compte pas partir sans vous, si cela vous rassure."
Elles m'exprimèrent vivement leur joie.

    La porte s'ouvrit derrière nous et le silence revint.
"Mon fils, tourne-toi vers moi que je te voie."
J'obtempérai après avoir laissé Rina tenter d'ajuster une nouvelle fois mes cheveux.
"Tu es magnifique. Très bien. Mais ces... ces boucles d'oreille, Taiga. Je n'ai pas voulu t'en parler avant, car tu as d'autres soucis, mais retire cela.
-Père, j'aimerais les garder. Ce sont des cicatrices de ce que j'ai vécu, elles font partie de ma vie.
-Taiga...
-Et puis regardez, elles s'accordent avec la tenue, ironisai-je.
-Tu n'es pas une femme, mon fils.
-Ce ne sont pas des bijoux de femme. Ce sont des blessures qui se referment."
Il soupira et s'avança pour serrer doucement mon épaule.

Les rubis du capitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant