01.

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« On oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout.»
Jacques Brel




YOANN



Deux ans plus tard


— Yoann ?

Je fronce les sourcils en entendant cette voix, elle est douce et à l'air de sortir d'un compte de fée mais j'ai extrêmement sommeil, je me retourne tout en essayant de me rendormir. Je sens une paume chaude sur mon épaule et je souffle en ouvrant les yeux.

— C'est bon maman, je suis levé

Elle me tape doucement l'épaule avant de poser son menton sur celui-ci.

— Non, tu n'es pas levé

Un souffle franchit mes lèvres presque agacé puis je me redresse sur le lit, son visage rayonne dès le matin un sourire radieux éclaire celui-ci. Ma mère est la femme la plus belle de la terre entière c'est incontestable.

Elle me fait un bisou sur la tempe avant de passer sa douce main sur ma tête, je souris et lui en fais aussi.

— Tu as bien dormi mon ange ?

Je m'étire doucement en me frottant les yeux.

— Ouais ça va hein

Son regard se fait insistant une demi seconde et je souffle.

— J'ai encore fait ce cauchemar mais au calme

— Hmm, ça va faire deux ans que tu fais ce cauchemar mon chéri

Je souris avant de lui faire un bisou sur la joue.

— Je sais mais tekass man, je suis fort tala kaka nga quoi (regarde seulement c'est moi)

Elle rigole doucement avant de prendre mon panier de linge sale, je ne sais pas c'est la quantième fois que je l'interdis de le faire mais elle ne m'écoute pas. C'est sa façon à elle de se sentir utile, mais si elle savait que rien que sa présence dans ma vie est d'une utilité formidable. Avant de sortir, elle se retourne et me pointe de son doigt manucuré.

— N'oublie pas de prier avant de descendre, faut remercier Dieu de t'avoir donner le souffle de vie encore une fois

— hmm

Son beau sourire apparaît encore sur son visage avant qu'elle ne sorte de ma chambre, je me lève de mon lit au même moment et vais dans la salle de bain. Mon regard se pose sur mon visage, je suis déjà fatigué de cette journée alors qu'elle n'a même pas vraiment commencé.

Je commence ma toilette et après une trentaine de minutes, je sors pour me vêtir de mes survêtements. La couleur noire s'allie trop bien avec ma couleur brune, je m'asperge de parfum car l'odeur est vraiment essentielle. Je descends enfin et m'approche de la porte d'entrée.

— Viens manger

Je peste intérieurement avant de me retourner doucement avec un sourire crispé sur les lèvres.

— Je... non c'est bon je viens, dis-je en me ravisant en voyant son mauvais regard

Les mères africaines ont un goût pour l'intimidation que je ne comprendrai jamais franchement, elles sont folles.

Elle me regarde méchamment comme ci elle pouvait lire dans mes pensées, je lui souris avant de lui envoyer un baiser volant auquel elle répond par un bruit de bouche.

— Tu as trop cru, je suis ta pote

— Mais frère, toi t'es ma femme, Mère ya palais, afsana, boss lady. Ma pote c'est petit

« Le prix à payer » [I]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant