Treize.

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J'arrive pas à dormir, je cogite. Tu sais ce moment ou tu meurs de sommeil, mais que ton cerveau a décidé que c'était le bon moment pour délibérer sur le fait de savoir si oui ou non les pingouins ont des genoux?

J'en suis là.

Magnus ronflote comme un bien heureux. Moi ... je remets tout en question. Le pire c'est parce que je me sens bien. Jusqu'à présent je n'avais pas connu ce ressenti, la certitude que tout allait bien se passer.

Ça me donne le vertige.

Ivar m'a dégommé au point que le bonheur me rend nerveuse.

Est ce que j'ai peur?

J'ai couché avec Magnus. J'ai aimé ça ... à un point ... y'as une partie de moi qui est heureuse de l'avoir fait. L'autre qui me juge comme la pire des putes.

C'est quoi ce conflit à la con?

Je le sais pourtant, je n'ai pas confiance. En moi principalement. Comment un mec pareil pourrait s'intéresser à une meuf comme moi ?

Il est chef d'entreprise, travailleur, un corps de rêve, sans exagération il est taillé au burin. Je vois comment les meufs qu'on croise le mattent ... il est si beau.

Moi ... petite, potelé, drogué et sans ambition.

Je ne suis pas intéressante, même physiquement quoi, je suis banale.

Le seul truc qui plaît souvent c'est ma crinière rousse ...

Voilà, je suis des cheveux.

Il va se lasser de moi et de mes démons. J'ai le cœur serré ... je m'accroche à lui bien plus que je ne le pensais possible, et je vais le payer cher ...

J'ouvre ma table de nuit, je prends un xanax. Stop, aller j'arrête de penser je vais sourire ... je vais me relever.

J'ai dû m'endormir car le réveil de Magnus me tire de l'oreiller. Il se retourne, me cherche, me trouve. M'attire à lui comme un doudou et me garde contre sa peau.

 - Jour ...

J'aime bien sa voix pâteuse. Il embrasse mon front ;

 - bonjour.

J'embrasse le petit bout de son cou qui dépasse. Je suis dans le coton des médocs, je ne me sens ni bien ni mal. Je suis juste là, avec lui.

 - Bien dormis?

 - Mhhhh

 - C'est quoi ce Mmhh ?

Il scrute mon visage, et je me sens plus vulnérable que jamais. Je ne réponds pas, alors il continue ;

 - tu regrettes?

 - Non, pas du tout ...

 - Alors qu'est ce qui ne va pas ?

 - Rien ne t'en fait pas, viens on va être en retard.

Je me retourne pour sortir du lit, il m'attrape le bras ;

 - Alors on serra en retard, raconte-moi.

Je reste assise, coupé dans mon élan de fuite. Merde. Heureusement la pénombre cache le reste. 

 - Je ne vais pas t'embêter avec mes névroses, vraiment.

 - Je veux savoir.

 - Non tu ne veux pas ...

J'ai le cœur en vrac ... j'ai mal au ventre de le voir là, potentiellement inquiet pour quedal, qu'elle conne je fais.

 - Liv ... dis-moi.

#1 Ne pleure pas trop fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant