#1 Ne pleure pas trop fort

Dix-neuf.

On prend le temps de remettre les vestiaires en ordre avant de sortir.

Heureusement, la soirée bat son plein en revenant, personne n'a remarqué notre absence.

On est dans la descente des ecsta, on prend un verre et s'affale sur les banquettes du carré, j'ai les jambes molles, il trinque sa bière avec la mienne. Passe son bras autour de mes épaules, je me love contre lui.

 - Je ne voulais pas te faire de peine tout à l'heure.

Je murmure en réponse;

 - Ça arrive, je ne t'en veux pas.

 - La prochaine fois que t'es pas d'accord, je préfère que tu me le dises, plutôt que de partir.

 - Clairement je préfère m'éloigner que de dire des choses que je pourrais regretter, le conflit c'est pas mon truc...

Je laisse ma tête tomber dans le creux de sa nuque.

 - J'aime pas ça non plus.

Je prends le temps de me relever à moitié, de fixer nos regards.

 - Écoute-je ne suis pas parfaite, et je prétends pas l'être. Mais là-dessus crois-moi, vaux mieux que tu me laisses dans mon coin quelques minutes.

Je vois bien que ça ne lui plaît pas du tout, mais j'en ai fini de faire plaisir à tout le monde. Même à lui. Je rajoute ;

 - M'embrouiller avec toi, c'est la dernière chose que je souhaite, je préfère me calmer dans mon coin, et pouvoir ensuite en parler tranquillement avec toi.

Il ne me répond pas tout de suite, sa respiration reste calme, il boit tranquillement une gorgée de sa bière sans me quitter des yeux, 

 - Alors dit moi, maintenant, pourquoi ça ta vexe ?

Comment lui faire comprendre sans tout lui dire? ... j'essaye d'aligner une phrase cohérente. 

 - Cette meuf est une vipère, je la connais. Je ne suis pas parano, je suis sur mes gardes...

 - Je ne la connais pas, mais je connais Darryn. S'il est avec elle, c'est qu'elle n'est pas aussi mauvaise que ça ... c'est un chic type.

J'ai rien entre les mains ...

 - Et elle une pute ... elle n'a rien à envier à Ivar ... ces gens-là ne change pas.

- C'est exactement ce que Viggo disait de moi ...

Ok on touche le cœur du problème ; j'entrelace nos doigts, 

 - ça n'a rien à voir ...

 - Tu ne l'aime pas, j'ai compris. Je ne vais pas prendre sa défense, mais en attendant elle n'a rien fait de mal ici.

Ça ne saurait tarder . Elle est à peine arrivée qu'elle fou déjà la merde. Il ne me croit pas ... couper court.

 - Je ne l'aimerai jamais, mais j'ai suffisamment confiance en elle pour qu'elle soit rapide dans le retour à la normal. En attendant, on passe à autre chose ?

Il le faut ... je resserre mes doigts autour des siens.

 - Je déteste les histoires de meufs ...

 - On est deux !

Je déteste le conflit parce que ça m'emmerde, je n'ai pas le temps pour ses conneries ... ils ne sont pas au bout de leurs peines avec elle ...

Il m'embrasse, en signe de paix.

 - On va rejoindre les autres ?

Au même moment Maja arrive ;

 - Te voilà !