Vingt-trois.

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La fin de soirée est douce, les filles sont restées avec nous jusqu'à ce qu'il s'endorme défoncer sur le canapé.

J'ai galéré à le sortir de là, mais une fois dans le lit, c'est lui qui a commencé à ronfler comme un tracteur. Il cherche à impressionner le quartier ou quoi ?

Je n'ai pas eu de mal à m'endormir non plus.

Je n'ai pas eu l'intelligence de fermer les volets, et là tout de suite je me déteste. Ça me pète a la tronche. Je crois que la nature me fait passer un interrogatoire, mais je n'ai pas entendu la question...

Il n'est pas là. Je me sors du lit tant bien que mal, pas de signe de vie dans le salon, ni même dans la salle de bain. Sauf s'il a décidé de se cacher sur notre fausse terrasse, il a disparu.

Mes clés ne sont pas là non plus.

Comme d'habitude, je range et nettoie. J'ai à peine fini d'aérer qu'il passe la porte. Les bras chargeait de sacs de courses.

Il pose tout sur le comptoir de la cuisine et viens vers moi ;

 - J'ai cru comprendre que t'aimais pas cette journée, alors ...

Il dessine un arc de cercle derrière lui.

 - J'ai fait les courses ! mais aussi ...

Il trottine, cherche dans l'un des sacs, en ramène une petite boîte.

 - Ouvre.

La petite boîte en carton cache un paris-brest.

 - Ohhhhh mon préféré !

Je l'embrasse, flatté qu'il se souvienne d'un petit détail comme celui-là.

 - Joyeuse journée de toi.

 - Merci beaucoup.

Je l'aide à ranger, je reste sans voix vis à vis des quantités dingues de bouffe ... ça va être chouette de trouver une place à tout ça ...

 - Mais t'a pris tellement de chose ...

 - Y'as « tellement » rien dans ton frigo, qu'en l'ouvrant ce matin un fantôme est tombé mort de la portière!

Je lui donne un cou de cul, chamailleuse ;

- T'exagère jamais toi ?

 - Moi ? avec la bouffe jamais. Je ne sais pas combien de temps je vais squatter chez toi, alors autant faire les choses correctement.

 - Tu n'étais pas obligé d'aller dévaliser la superette du coin non plus.

 - La cuisine je gère ! et toi ...

Il regarde autour de lui;

 - Apparemment tu gères le reste.

 - J'ai ... des tocs, genre beaucoup.

- J'ai pas l'intention de m'en plaindre.

On s'embrasse, et fini de ranger les courses. Les placards n'ont jamais été aussi pleins, et mon cœur aussi rempli.

Je le regarde s'agiter en cuisine, je tente le truc,

 - Ça va mieux ?

Il s'arrête, repose le pain de mie qu'il a dans les mains

 - Ça ira.

Je me colle dans son dos, passent mes mains sur son ventre ;

 - Certain ?

Il passe ses doigts dans les miens ;

 - Pas le choix.

 - Je ne voulais pas t'embêter avec mes questions hier.

#1 Ne pleure pas trop fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant