Chapitre 8

323 21 0
                                    

Je le suis jusqu'à son appartement, lorsque je passe devant la porte du mien j'ai une légère pointe au cœur de savoir ma fille à la crèche alors qu'elle pourrait être avec moi. Je ne m'attarderai pas avec Zac, un café et je m'en vais récupérer ma petite puce. Il ouvre la porte et se décale pour me laisser entrer, j'atterris immédiatement dans le salon, la disposition des pièces est faite comme chez moi, il me semble juste apercevoir une porte en plus dans le couloir ce qui signifie qu'il y a trois chambres.

— Vous êtes trois à habiter ici ?

— Oui, Jordan et Valentino vivent avec moi, une manière de payer moins de loyer.

Je lève les yeux au ciel, quand on roule en Camaro, le loyer ne doit pas être un souci...

— Je sais très bien ce à quoi tu penses, et ce n'est pas bien de juger, me gronde-t-il gentiment.

— Et je pense à quoi ? le défié-je.

— J'ai une belle voiture alors je dois certainement être plein aux as ou alors papa et maman me payent tout.

Je hausse les épaules, il m'agace à lire en moi comme si j'étais un livre ouvert.

— Tu ne vas pas me dire que tu es à la limite d'être à la porte, je pense que tu vis assez bien, tu ne dois pas te soucier de savoir si tu auras assez d'argent pour te nourrir jusqu'à la fin du mois.

— Tu juges tellement facilement Roselia... Si seulement tu étais moins têtue et me laissais une petite place en tant qu'ami tu verrais que ma vie n'est pas toute rose, certainement comme la tienne. Je vois qu'on a la même lueur d'espoir dans les yeux, qu'on rêve simplement de réussir pour partir et ne plus retourner d'où l'on vient, expose-t-il.

Peut-être qu'il a raison, je l'ai jugé trop vite. Lorsqu'il est comme ça, j'aurais presque envie de lui révéler ce qu'il m'est arrivé, sans parler d'Irena bien sûr. Mais peut-être que si je lui parle un petit peu de moi, que je m'ouvre, il fera de même. Je sais qu'il a un côté très sombre en lui, et ce côté-là m'effraie un peu j'avoue.

— J'aimerais tellement te parler, répondre à certaines de tes questions mais... Je ne peux pas, je n'ai pas encore assez confiance en toi pour parler de ça avec toi. Et ton double visage me fait peur, avoué-je.

— Mon double visage ? Qu'est-ce que tu entends par là ?

— Disons que tu peux être tendre comme un agneau et la seconde d'après être un véritable lion en cage, tu vas être adorable puis avoir le comportement d'une personne totalement différente. Comme tout à l'heure quand...

— Quand je t'ai bloquée contre le mur..., termine-t-il à ma place.

Il frotte sa nuque en regardant ses chaussures, je vois bien qu'il est mal à l'aise.

— Je suis désolée, je ne voulais pas te mettre mal... , commencé-je.

— Non, non ce n'est pas grave. Je comprends mieux pourquoi tu me fuis autant maintenant. Je te fais peur, admet-il.

— Ce n'est pas que tu me fais peur, c'est que je ne sais pas comment tu vas réagir, je ne sais pas comment agir et te dire les choses parce que tu n'es jamais de la même humeur.

Il va dans la cuisine ouverte faire couler deux cafés, je vais m'asseoir sur l'une des chaises hautes qui se trouvent devant le bar de la cuisine.

— Je pense qu'on cache chacun nos secrets, toi et moi, Roselia. Et c'est ce qui me fait venir vers toi...

— Peut-être, mais pour le moment il est trop tôt pour en parler.

— Tu veux du sucre ? demande-t-il.

Give Your Heart A BreakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant