Épilogue 1

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Deux ans plus tard.

C'est le jour-J, aujourd'hui j'ai rendez-vous avec mon destin. Après douze jours de jugement, des journées plus longues les unes que les autres, c'est enfin le moment de savoir quelle décision a pris le juge.

Durant ces douze jours, beaucoup de gens sont venus témoigner. Que ce soit en sa faveur ou bien contre lui, des victimes, des enfants avec qui j'ai grandi, sa famille, des amis, d'anciens collègues de travail et surtout celle que je n'attendais pas, persuadée qu'elle le défendrait jusqu'à la dernière seconde, sa femme Shirley.

A ma grande surprise, elle a raconté tout ce qu'elle a vécu pendant ses longues années près de lui. Tous les témoignages étaient poignants, mais celui de Shirley était un crève-cœur. La violence, les insultes, les viols. Et malgré tout, elle n'a jamais eu la force de s'en aller et de ne pas se retourner. Je comprends quelque part son soulagement lorsqu'il a commencé à s'en prendre à moi. Et je ne peux pas lui en vouloir.

Je n'avais jamais vu autant de monde lors d'un procès, tout simplement parce que ce n'était pas simplement mon procès, mais celui de toute une vie. J'ai été il y a deux ans l'élément déclencheur de tout ce que nous avons découvert par la suite. Le commandant Herman pour qui j'ai une profonde affection m'a tenue au courant de chaque avancée, même minime. Il n'y a pas moins de quinze victimes, toutes sont présentes, les témoignages ont été difficiles à entendre. Raconter devant tant de monde l'enfer dans lequel j'ai grandi n'a pas été de tout repos non plus, mais heureusement pour moi, Zac a été présent du début à la fin, sans jamais baisser les bras, il m'a été d'un soutien infaillible.

Newton a été jugé aujourd'hui pour viol sur mineur et majeur, séquestration de mineur, corruption, harcèlement, attouchement également sur mineur et majeur. C'était perdu d'avance pour lui, mais il a gardé la tête haute, n'a montré aucun signe de regrets. Il a plaidé coupable pour mon dossier et celui de sa femme, mais par manque de preuves pour les douze autres, il a plaidé non coupable. Mais personne n'est dupe dans ce tribunal et nous savons tous de quoi il est capable. Qu'il plaide non coupable a été une erreur considérable, bien que l'avocat principal eût déjà demandé la peine maximale. J'ai appris durant le jugement qu'il sévissait déjà lorsqu'il travaillait, des collaboratrices avaient subi toutes sortes d'attouchements, certaines ont été violées, frappées. J'en ai la nausée, je savais que je n'étais pas seule, mais j'étais loin du compte, cet homme est un véritable porc, qui mérite d'aller tout droit à l'abattoir. Le pire a été de voir que malgré tout ce qu'il lui était reproché, des personnes de son entourage qui le défendaient, nous faisant passer pour des menteuses, comme si nous avions tout inventé. Sa femme Shirley a été une lionne, elle n'a rien lâché pour le faire tomber. Au bras d'un homme, elle semble avoir refait sa vie loin de lui et se porte beaucoup mieux. Selena était elle aussi de la partie, pour sauver sa peau. Elle a raconté toute l'histoire et le juge a conclu qu'elle agissait par pure manipulation. Je ne lui en tiens pas rigueur, l'eau a coulé sous les ponts ; elle ne nous approche plus, c'était tout ce que je voulais.

Nous attendons avec impatience que la cour fasse son entrée pour nous donner le verdict final, Zac qui n'est jamais loin de moi, prend ma main en signe de réconfort. Ces derniers temps j'ai été tellement stressée que j'en suis devenue insupportable. Il a su être là lorsque j'étais au bord de la falaise et me laisser dans mon coin alors que j'avais besoin de me retrouver seule. En plus d'être un petit copain formidable, il s'occupe merveilleusement bien d'Irena. Il ne me l'a jamais dit mais je sens qu'il la considère comme sa propre fille. Nous avons pour projet d'emménager en centre-ville dans l'appartement de ses parents, qu'ils ont accepté de nous louer. Nous sommes tous deux diplômés, lui peut exercer en tant qu'avocat et moi j'ai décidé de me spécialiser dans la psychologie et de devenir psychologue judiciaire, nous nous complétons même dans nos métiers. Nous voilà donc jeunes adultes dans le monde du travail, en plein déménagement. Maintenant que le jugement touche à sa fin, nous allons pouvoir nous libérer de ce poids.

La cour fait son entrée, nous nous levons pour l'accueillir et nous prenons place ensuite, c'est le moment, c'est maintenant. Je ne cesse de bouger ma jambe, Zac lâche ma main pour venir maintenir ma jambe, le stress m'envahit, je prie intérieurement pour qu'il ne voit plus jamais le soleil.

— Bien, après délibération, le jury prononce l'unanimité concernant la culpabilité de Monsieur Rives dans tous les cas de figure évoqués. Monsieur Rives je m'adresse maintenant à vous. Pour un homme de loi, vous l'avez monstrueusement bafouée, en brisant de nombreuses vies. C'est pour quoi, vous êtes aujourd'hui condamné pour plusieurs chefs d'accusation qui sont le viol, les attouchements et la séquestration sur mineur, viol et attouchement sur personne majeure, harcèlement physique et moral, corruption. Pour tous ses faits contraires à la loi, vous écopez de la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité. Je vous retire également tous les droits sur l'enfant Irena Queens. Chaque victime recevra une somme d'argent allant de vingt mille à quarante mille euros, que vous rembourserez vous-même en dommages et intérêts. Monsieur Rives, si vous souhaitez dire un dernier mot, c'est maintenant.

— Monsieur le juge, je souhaite seulement dire que je ne m'excuserai pas pour ce que j'ai fait. Je l'ai fait parce que c'était mérité. C'est tout.

— Embarquez-le ! dit-il aux policiers de chaque côté de Newton. C'est moche ce que vous faites, ce qui est mérité c'est votre peine. Il prononce ces derniers mots en regardant Newton dans les yeux avant de taper sur son bloc en bois avec son marteau. La séance est levée.

Zac me prend dans ses bras, je me blottis contre lui, la larme à l'œil. J'ai réussi ! Nous avons réussi tous ensemble ! Il ne fera plus jamais de mal.

— Tout va bien princesse, cette fois-ci tout est réellement fini, il n'est plus en état de nuire. C'est derrière nous, murmure-t-il.

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Pssst ! Ne partez pas, le deuxième épilogue arrive bientôt. Il marquera la fin de cette aventure extraordinaire, grâce à vous.
Merci d'avoir lu jusqu'ici,
Je vous fais des bisous !

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