𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ Pᴏᴛᴛᴇʀ

→ 𝐆𝐫𝐢𝐧𝐝𝐞𝐥𝐝𝐨𝐫𝐞 𝐧°𝟒 - Pʟᴀɴs sᴜʀ ʟᴀ ᴄᴏᴍᴇ̀ᴛᴇ

Le FanArt en fin de chapitre appartient à elina0618 sur Tumblr (ou a été partagé par... je ne connais ni Tumblr ni son fonctionnement, désolé·e si je me suis gouré·e)

✦✦✦✦✦✦✦✦✦✦✦✦✦✦✦

Le temps dehors faisait des siennes. Nous étions fin juin, ma septième année scolaire à Poudlard venait de s'achever, j'allais avoir dix-huit ans dans le courant du mois d'août. Le ciel arborait ses plus belles tenues : il semblait s'être enflammé, les nuages étaient aux abonnés absents, et la chaleur était insoutenable. Un arc-en-ciel pâlot rougissait lorsqu'on posait le regard sur ses reflets irisés.

J'étais dans ma chambre, profitant du début des vacances, à demi allongé sur mon lit, la chemise à moitié déboutonnée, les mains croisées sur la nuque. Cela faisait une semaine que maman était morte, et qu'avec elle, mes projets de tour de monde avec Elphias Dodge et d'avenir à la grandiloquence vertigineuse s'étaient évaporés. Ariana passait ses journées enfermée dans sa chambre à ressasser sa culpabilité, et Abelforth ne m'adressait plus la parole depuis notre dispute d'avant-hier. Il disait que dorénavant, puisque j'étais l'aîné, la responsabilité de la famille me revenait, et qu'il souhaitait arrêter ses études pour m'aider. Arrêter ses études ? Sérieusement ? C'est en faisant des études que l'on peut faire ensuite de grandes choses, et aider sa famille par la suite. Oh, mais non, c'était dans trop longtemps, il fallait que je me rende compte de l'urgence de la situation. Mais qu'il était défaitiste ! Il me reprochait sans cesse de prêter davantage attention à mes notes et mes succès scolaires qu'à mes proches, mais ne comprenait-il donc pas ?

Je soupirai en me redressant en position assise sur mon matelas. Inutile de me remémorer tout ceci. Il fallait que je sorte. Je devais passer à Godric's Hollow uniquement pour quelques jours, et voilà que j'y étais coincé ! Bien sûr, il était évident que je me devais de m'occuper d'Ariana et de mon frère. Mais, et mon succès personnel ? Ce n'était pas un vœu égoïste ; seulement, cela faisait sept ans que je travaillais sans relâche afin d'avoir toujours les meilleurs résultats, me trouver une place de choix dans le monde du travail et de la société magique. L'année prochaine serait celle du commencement du vingtième siècle, et je voulais marquer les esprits.

⸺ Où tu vas ? grogna une voix alors que je descendais les escaliers, chancelant sur mes longues jambes dégingandées.

⸺ Je sors. Bathilda Tourdesac m'avait dit qu'elle avait des livres pour moi hier, alors je vais les chercher et faire un tour dans le village.

Je claquai la porte avant qu'Abelforth ait pu me lancer une phrase cinglante pour me retenir : je n'avais aucune envie de me mesurer à lui en termes de mots, ni de me battre. La chaleur du dehors était à peine soutenable, aussi pressais-je le pas pour arriver devant la maison de la jeune femme. Bathilda avait toujours été une des seules à comprendre mon besoin de reconnaissance, et ses conseils avisés m'avaient souvent été précieux pour réussir des examens ou obtenir des prix. Devant sa maison toute faite de pierre, je m'arrêtai, réajustai ma chemise et ma veste, arborait le plus éclatant des sourires, puis toquai résolument au carreau. La jeune Tourdesac mit quelques secondes avant de m'ouvrir : elle avait étrangement bonne mine.

⸺ Bonjour, madame, la saluai-je en tâchant de paraître le plus poli possible. Comment allez-vous ?

⸺ Oh, très bien, merci Albus. Mon petit-neveu fait un voyage à l'étranger pour ces vacances, alors je l'héberge. Tu devrais lui montrer un peu les alentours, si tu le souhaites. Je ne t'y force pas.

⸺ Au contraire, répondis-je en entrant dans la bâtisse. Ça me fera un peu fuir mon chez-moi.

Bathilda me lança coup d'œil plein de compassion. Les longues discussions d'explications n'étaient pas son fort, alors on communiquait principalement par regards.