Souvenirs d'Écosse - Les fantômes du passé

Chapitre VII - Sur scène

– Tu aurais pu m'en faire part Terry, soupira Candy en regardant les rues de New-York par la fenêtre.

– Je n'en voyais pas l'intérêt. Je l'ai toujours repoussée, Candy et elle le savait que je n'aimais que toi.

– Oui, mais, je m'y serais préparée. Enfin, je ne sais pas... Ce regard froid qu'elle m'a lancé... Comme si je lui avais dérobé quelque chose...

– Ne fais pas attention à elle. Elle l'a toujours su qu'il n'y aurait jamais rien entre elle et moi, car j'étais hanté et amoureux d'un fantôme, rigola-t-il.

Candy sourit et elle alla dans ses bras.

– C'est avec elle que tu as joué Roméo et Juliette ?

– Oui, mais c'est avec toi que je jouerai au mari parfait pour le restant de mes jours.

Quelques jours passèrent et en ce début de matinée, comme Terry était revenu de ses vacances en avance, il donnait les répliques à Suzanne. Candy, assise au premier rang, regardait jouer l'homme qu'elle aimait plus que tout sur les scènes de Broadway et elle en était heureuse, car elle savait que c'était son rêve.

– S'ils te voient, ils te tueront, dit Suzanne.

La façon dont jouait Suzanne laissait Candy sans voix. La manière dont elle regardait Terry, ses intonations, ses gestes, tout lui démontrait que cette femme aimait cet homme. Mais, elle savait aussi que Terry ne l'aimait pas. En six ans, il ne l'avait jamais oubliée, alors cela la rassurait. Elle ne voulait pas perdre son amour encore une fois. Tout était bien trop beau entre eux pour cela.

– Hélas ! Il y a plus de péril pour moi dans ton regard que dans vingt de leurs épées : que ton œil me soit doux, et je suis à l'épreuve de leur inimitié, lança Terry, mais tout à coup, l'éclairage devint plus sombre.

L'une des cordes qui tenait la barre des projecteurs venait de se rompre...

– Terry ! Non ! hurla Suzanne en se précipitant vers lui pour le pousser de la trajectoire des projecteurs qui tombèrent sur elle.

– Suzanne ! cria la troupe en se précipitant sur la scène.

Candy, elle, s'était levée en panique et elle n'en revenait pas... Cette femme venait sûrement de donner sa vie à son amour.

On entendait le bruit des sirènes de l'ambulance. Terry, sans vraiment prendre conscience de tout ceci, décida de monter dans l'ambulance avec Suzanne, sans rien dire à Candy qui se trouvait derrière lui, stupéfiée par tout ceci. Elle se rendit donc à l'hôpital avec les autres membres de la troupe.

– Elle n'a même pas réfléchi ! Elle l'a poussée directement de la trajectoire des projecteurs, s'estomaqua Jack. Elle n'a pas réfléchi, elle

– On a compris Jack, lança Monsieur Webster en jetant un furtif coup d'œil à Candy.

Arrivés à l'hôpital, ils demandèrent après Suzanne. Celle-ci était au bloc opératoire et ils se rendirent donc dans le couloir devant celui-ci.

– Terry ! s'écria Candy en se précipitant dans ses bras.

– Candy. Elle m'a... Elle m'a sauvée la vie. J'espère sincèrement que tout ira bien pour elle... Dans le cas contraire... Je ne me le pardonnerai jamais...

– Ce n'est pas ta faute Terry. Et, elle a décidé de

– Je le sais Candy, mais elle n'avait pas à faire ça. Je me sens responsable ! s'écria-t-il en la coupant dans sa phrase.

Candy recula de ses bras et elle ne répondit pas. Que pouvait-elle rajouter face à cela ? Elle décelait de la détresse dans le regard de Terry et elle ne pouvait rien faire, car elle-même, elle n'en revenait pas de ce qu'avait fait Suzanne...