Chapitre 7

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Lucas fixait le temps gris à travers d'une des nombreuses fenêtres, une main sous le menton.

- Alors c'est très simple, il suffit de mélanger le sulfate de cuivre avec du vinaigre sur un morceau de pain, que constatez-vous ?

Il repensait à tout ce qu'il s'est passé, il y a trois mois. Il soupira en voyant les premières gouttes de pluie tomber et les suivis du regard longuement.

- Lucas ! Combien de fois vais-je vous dire de vous concentrer ? demanda Monsieur Uyer, agacé. Qu'est-ce que je viens de dire à l'instant ?

- Euh...

Le petit blond était perdu. Il n'avait rien écouté de ces deux heures de cours avec son professeur de Chimie.

- Je viens de demander la formule du sulfate de cuivre !

Lucas semblait vide. Il avait l'impression d'avoir oublié tous ses cours avec Baptiste. C'est vrai, il n'avait jamais re-révisé depuis la dernière fois, celle où il était parti. Le blondinet baissa la tête pour signifier qu'il n'en savait rien. C'était comme s'il était revenu à zéro, que sa mémoire et son cerveau avait tout oublié, et avait mit son savoir aux oubliettes.

- Bon sang ! Je l'ai répété trois fois ! C'est CuSO₄  Mais où avais-tu la tête ? Nous avons trois heures de cours ensemble, et pendant tout ce temps, vous n'avez rien fait ?

Le plus jeune soupira de mécontentement et de lassitude, faisant réagir son enseignant-chercheur.

- Hep hep hep, jeune homme ! Dit Monsieur Uyer, furieux. Vous allez sortir de cours pour réfléchir à votre conduite, je vais vous demander de voir Madame Nak, dans le bureau de la direction. Vous allez discuter un peu avec elle. Je vais écrire rapidement un message.

Lucas se leva, toujours silencieux. Il ramassa ses affaires avant de sortir de la grande salle sous le regard triste et mécontent d'Ian Uyer et de Corentin, son ami.

Il vagabondait dans les vastes couloirs, le cerveau mit en arrêt. Il toqua à la porte de la direction et attendit patiemment que quelqu'un lui ouvre. Il vit l'ingénieur devant lui, un grand homme aux cheveux gris.

- Ah ! Monsieur Hauchard ! Madame Nak vous attend !

Il désigna une infirmière qui lui souriait, son cellulaire en main. Elle indiqua une pièce de la main et il la suivit à l'intérieur.

- Alors, Monsieur Hauchard, qu'avez-vous fait de regrettable ?

Lucas ne répondit rien. Il fixait le vide, sans cligner des yeux. Même Madame Nak était surprise.

Le président, Anton Deyji qui passait par là, vit à travers la porte l'infirmière et Lucas Hauchard. Ce dernier avait l'air abattu, triste et déprimé. Il se souvenait des paroles de Baptiste Clenche, lors de sa dernière entrevue avec lui, il y a bien plus d'un mois. "Je suis tombé amoureux de Lucas Hauchard, et il m'aime." Cela se voyait tellement ! Il ressentit comme un petit picotement au cœur. Voir cet étudiant si découragé lui faisait mal au cœur. Les enseignants-chercheur du blond avaient marqué des progrès considérables dans toutes les matières, mais apparemment, il avait de nouveau chuté. Ses devoirs notés étaient largement sous la moyenne de ses classes et il ne participait plus du tout.

Alors, il décida de s'approcher à pas de loup et de coller son oreille contre la porte.

- Il faudra faire un effort... Vous m'entendez ?

Toujours rien. Aucune réponse ne se faisait entendre.

- Euh... Monsieur Deyji ?

Il se retourna, surpris. Il vit Baptiste Clenche le fixer avec étonnement.

Tracer ta route {Lockzie}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant