Chapitre 12(modifié)

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C H A P I T R E 1 2

Je suis frappé par une odeur de brûlé lorsque je mets un pied dans le salon. La voiture d'Asa est garée dans l'allée de la maison, mais depuis quand est-ce qu'il met un pied dans la cuisine? Je m'hate vers celle ci et découvre un véritable chef. Une toque, un tablier, des gants, Asa porte tout les accessoires nécessaire. Il s'applique minutieusement à hacher ses légumes sur une planche, qu'il ne remarque même pas ma présence.
— Asa?
Il lève les yeux et m'offre un sourire timide.
— Ma chérie... tu es déjà là.
— Oui, qu'est-ce que tu fais?
— Une sauce bolognaise. Avec des pâtes.
— Où est la viande ?
— Je l'ai mis au four, dit il en essuyant ses mains sur son tablier. D'ailleurs... je crois qu'elle devrait déjà être prêt.
Il se retourne vers la plaque à gas, enfile un gant anti chaleur avant d'ouvrir le four. Un énorme nuage de fumée noir s'échappe immédiatement de celui-ci. Je m'avance précipitamment vers lui, tandis qu'il sort une assiette avec ce qui devrait être des boulettes de viande, mais en version totalement...cramée. Pris de panique, il jette le récipient dans l'évier et fais couler l'eau du robinet au dessus. Je me charge d'éteindre le four en le laissant ouvert afin que toute cette fumée s'échappe. Il se met à tousser bruyamment tandis qu'une seule chose me traverse l'esprit, rigoler.

*
— Je ne mettrais plus jamais les pieds dans la cuisine, avoue t'il quelques minutes plus tard dans la même soirée. Il a insisté pour faire la vaisselle et nettoyer le four, ce qui l'a pris une quarantaine de minutes. J'en ai profité pour prendre un bain et me changer.
Un véritable carnage ! Ajoute-t-il.
Je m'approche de l'évier et vérifie qu'il l'a convenablement nettoyer.
— Au moins tu fais bien la vaisselle. Tu devrais m'aider plus souvent, dis-je sans trop de sérieux.
Il hausse les épaules en s'essuyant les doigts à l'aide d'un torchon, puis le balance sur l'îlot central de la cuisine et marche en direction du salon. Je le suis.
— Je suis rentré tôt exprès pour faire ce dîner, et puis voilà ! Quelle merde!
— Asa, c'est pas grave. On va trouver une alternative.

*
Nous avons convenu de commander une pizza. En attendant la livraison, Asa m'a proposé qu'on s'asseye sur le sofa dans le salon et qu'on discute de ce qui s'est passé hier.
— Premièrement, je suis désolé. J'ai probablement été trop... violent dans mes gestes sans vraiment m'en rendre compte. Je ne comptais pas te faire de mal Nathalie, d'ailleurs, je ne le souhaiterais jamais. J'étais juste un peu... — il met une pause, réfléchis à ce mot qui pourrait décrire exactement dans quel état il se trouvait à ce moment-là.
Je ne sais même pas dans quel état j'étais, finit-il par dire.
— Tu te souviens au moins de ce qui s'est passé ? Lui demandais je.
— Oui, je sais que je suis rentré du travail, on a dîner et puis on a eu une certaine conversation. Après ça... j'ai eu une envie soudaine de te faire l'amour.
— Tu m'avais l'air en colère Alexandre. J'ai eu l'impression que toute cette colère là, tu voulais l'a déversé sur moi en faisant cela.
— Mince! Il plonge sa tête dans le creux de ses mains et se cache ainsi le visage pendant quelques secondes. Je suis un mari vraiment pitoyable, murmure t'il.
— Arrête Alexandre ! Dis-je en posant une main sur sa jambe. Ne dis pas cela.
— Je te demande pardon Nathalie. Sincèrement.
Son regard en dit long. Il semble profondément déçu par son comportement, tant ses yeux débordent de remord. Je ne supporte pas le voir dans cet état.
— C'est bon Asa, je te pardonne.
— Ça n'arrivera plus. Je te promets.
Je me rapproche lui et le prends dans mes bras, il n'hésite pas à se blottir contre moi et enfoui son visage dans mon cou.
— Tu ressens encore des douleurs ? Me demande t'il tout doucement.
— Un petit peu, mais je prends des comprimés, répondis-je d'un ton similaire.
— Pardon.
Je glisse une main à l'arrière de sa tête, le caresse tendrement.
— Ça va.
— Je t'aime, murmure t'il. Je t'aime tellement, insiste t'il alors qu'il me serre plus fort dans ses bras.
— Moi aussi je t'aime, murmurais je en retour.

Nous avons poursuivi la soirée devant la télé, à regarder une comédie romantique, manger des pizzas et boire du vin. Pour le moment, je ne veux pas reparler du décès de sa mère, ni même savoir s'il compte se rendre à ses obsèques. On vient tout juste de se réconcilier et je préfère garder des sujets pareil pour plus tard. Surtout à présent que je me rend compte que c'est un sujet de plus en plus sensible.
On a achevé la nuit dans notre chambre, blotti l'un contre l'autre sous la couette. On a partagé un tas de baisers et des câlins jusqu'à ce qu'on finisse par s'en dormir.

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