Perceval ou Le Conte du Graal - Version féministe

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Oyez, oyez !


Gentes damoiselles et gents damoiseaux, voici pour vos beaux yeux un beau défi nouveau !


Il s'agit ici d'un autodéfi : pour m'occuper pendant que mes élèves bûchaient sur leur sujet de rédaction, j'ai eu envie de me prêter à l'exercice.


Comme nous étudions le roman de Chrétien de Troyes Perceval ou Le Conte du Graal, il s'agissait d'écrire la suite d'un des premiers chapitres.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'animal, Perceval est le descendant d'une lignée chevaleresque malheureuse et clairsemée, et c'est pourquoi sa mère l'a tenu dans l'ignorance d'à peu près tout ce qui concerne le monde au-delà de son manoir au mil...

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Pour ceux qui ne connaissent pas l'animal, Perceval est le descendant d'une lignée chevaleresque malheureuse et clairsemée, et c'est pourquoi sa mère l'a tenu dans l'ignorance d'à peu près tout ce qui concerne le monde au-delà de son manoir au milieu des bois. Il en résulte que le garçon est sot à se tuer.


Pour l'exemple, lorsqu'il entend pour la première fois une troupe de chevaliers approcher dans les bois, il croit que ce sont des diables, puisque sa mère lui a dit que les diables étaient effrayants. Puis, quand il les voit, il pense que ce sont des anges, puisque sa mère lui a dit que les anges sont les plus belles choses du monde. Bref, c'est comme ça tout le temps au début : ses références sont biaisées par un discours maternel largement lacunaire et teinté de superstitions mystiques.


Quand elle comprend que son garçon est bien décidé à devenir chevalier, elle se tuerait bien de chagrin, mais elle lui donne quand même quelques conseils, comme d'accepter les témoignages d'affection des jeunes femmes comme une bague, une bourse ou un baiser, mais de ne pas exiger plus, ou bien d'aller prier dans les églises. Sauf que ce couillon, lorsqu'il laisse sa mère pâmée ou morte de chagrin sur le pont-levis de leur manoir en partant au galop vers le château du roi Arthur pour devenir chevalier (ouais, carrément, il ne vérifie même pas que sa daronne est clamsée ou en PLS !), il croise une tente qu'il prend pour une église, et il y entre donc à cheval. Y découvrant une table couverte de nourriture, il se goinfre, et, quand une jeune femme se réveille de sa sieste dans le lit qu'il n'avait pas remarqué et hurle devant ce Gallois à moitié sauvage qui est entré à cheval dans son pavillon de noces pour dévorer leurs provisions, celui-ci lui arrache son anneau et sa bourse avant de l'embrasser de force. 


Ben oui, parce que ce lourdaud écoute d'une oreille distraite ce qu'on lui dit et comprend tout de travers...


Ensuite, tout content, il se tire de nouveau sur son bourrin.


Quand le mari rapplique et trouve sa femme en larmes, il lui demande ce qu'elle a. Quand elle lui explique qu'on l'a braquée et embrassée de force, évidemment, il la prend pour une traînée et l'engueule, lui promettant qu'elle n'aura plus à boire, ni à manger, ni de quoi se vêtir, tout comme son cheval, et qu'ils le suivront ainsi jusqu'à la mort s'il le faut tant qu'il n'aura pas buté le sauvageon pour laver son honneur.

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