Tintin vient de s'installer à Madagascar et il y a épousé Mya, la femme de ses rêves dont il est éperdument amoureux. Par la même occasion, tandis qu' il exerce sa profession de journaliste en souhaitant faire un reportage sur le pays, il va, par un...
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Tandis que cette journée s'achevait sur ces quelques notes pimentées de promesses et d'espérance dans ce petit orphelinat, à plusieurs kilomètres de mers de là, plus précisément à l'île de la Réunion – donc bien à l'Est de nos côtes Malgaches – l'atmosphère paraissait des plus tristes, voire, des plus consternantes au Cap la Houssaye. Le Cap la Houssaye est une falaise abrupte et volcanique implantée dans la baie de Saint Paul dans l'Ouest de l'île. Il n'y avait pas d'habitants à cet endroit, si ce n'était que quelques pêcheurs et plongeurs... en revanche, l'endroit était réputé dangereux car le précipice y était relativement profond et sujet aux attaques mortelles de requins.
A proximité du précipice, là où la mer grondait fort, dans la semi obscurité de la nuit tombante, aux dernières lueurs violacées du jour, quelques personnes se trouvaient là, semblant se recueillir devant une petite croix blanche piquée dans la pierre noire. Il y avait quatre personnes : trois dames et un monsieur assez âgé d'apparence assez fortunée dans des vêtements de luxe. Tout en regardant vaguement l'immensité de l'océan Indien qui se dressait devant eux d'un bleu sombre, presque noir et à la fois la petite croix blanche, ces quatre individus étaient en train de se recueillir... Néanmoins, cela ne les empêchaient pas de parler entre eux. En effet, ces individus semblaient se connaître et ils parlaient d'une seule et même personne : Ignace Payet ! le célèbre notaire de la ville de Saint Denis – le Chef Lieu de l'île – emprisonné pour viol, maltraitance, escroquerie, trafic de femmes et abus de pouvoir... Les gens qui se tenaient là étaient visiblement des amis de ce célèbre notable. En dépit des actes de barbarie et de malveillance que cet homme avait opéré envers la jeune Mya il y avait un mois et demi de cela maintenant, et des preuves irréfutables que la police avait détenu contre lui avec l'aide très précieuse de Tintin, Ignace, même mort, restait pour plusieurs personnes l'exemple irréprochable d'un homme juste et bon, le sens même de la droiture et de la générosité.
Les trois femmes n'étaient personne d'autre que des vieilles habituées de ce notable, des fidèles clientes, et ces dernières, debout, ne cessaient de cracher tout bas leur rage sur cette lugubre falaise, là où y était implantée la croix, et deux d'entre elles se tenaient même devant sa « tombe » avec les bras chargés de quelques pissenlits et glaïeuls rouges. Le monsieur quant à lui c'était Richard Hoareau – ancien vieil ami d'Ignace qui avait fait de longues études avec lui – et ancien maire de la ville de Saint André. C'était un ami très proche de lui.
En dépit des actes de monstruosité qu'avait commis Ignace et qui ont été démontrés par la police, une stupide incompréhension régnait au sein des cœurs de ces proches personnes. En effet, ils croyaient toujours monsieur Payet innocent ! sur la petite croix blanche, il y était inscrit en lettres capitales : « ICI REPOSE IGNACE PAYET- LE 1er FEVRIER 1965 – NOTAIRE DE SAINT DENIS », tandis qu'à côté de cette croix qui portait une petite annotation, il y avait une petite pancarte de verre sur laquelle y était conservé un petit mot ; il s'agissait d'une petite lettre manuscrite rédigée elle-même par Ignace et sur laquelle il y était inscrite avec du sang : « J'ai été condamné injustement, j'ai été victime de cette femme et jamais la Loi ne me donnera raison. Je ne peux plus continuer à vivre en fuyant la police, voilà pourquoi je préfère mettre fin à mes jours. Adieu et pardon à tous ceux qui m'aiment. Ignace. »
