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Arrivées sur place nous avons du mal à trouver un taxi. Il était tard quand nous sommes arrivé aux dortoirs de l'école. Nous l'avion déjà vu sur le site mais les dortoirs sont agencés étrangement :

Ce sont des dortoirs mixtes ; des chambres immenses partagées par tous les élèves du département en fonction de leur niveau. Par exemple, je me retrouverais quoi qu'il arrive à partager ma chambre avec les autres élèves du département de chant de première année. Je suis au troisième étage, Odile est au cinquième. Nous nous serrons fort dans nos bras avant de nous séparer, stressée et excitée à la fois. Rendez-vous demain à 10h devant la porte du hall.

Quand elle remonte dans l'ascenseur, je regarde les portes. Celle en face de moi est celle des toilettes des filles. Je continue dans le couloir. Les toilettes des garçons à droite, les douches hommes, les douches femmes... puis plus rien à gauche, donc je dois tourner à droite. J'arrive devant la porte de la chambre. La rentrée est dans une semaine alors il ne devrait pas y avoir grand monde, j'espère pouvoir choisir un lit convenable. Je prend une profonde inspiration et j'entre.

Les regards de tous les gens présents se tournent instantanément vers moi. Je suis d'abord rassurée de ne pas être la seule étrangère, puis je suis surprise par l'état de la pièce. L'agencement de l'espace est très particulier. La salle est immense, tant en largeur qu'en profondeur. La couleur du dortoirs pour notre département est le vert et tous les draps et rideaux sont de cette couleur. Pas vert pomme, pas non plus vert Kaki, un vert apaisant et naturelle. Un rideaux de cette couleur est d'ailleurs tiré au plein milieu de la pièce, dans sa longueur, juste à ma gauche quand je franchi la porte. Il est brodé avec de légers motif doré, c'est fin et délicat. Je ne met pas longtemps à comprendre en promenant mon regard qu'il s'agit d'une séparation entre l'espace des filles, à gauche, et celui des garçons, à droite. Une ouverture dans le rideau se trouve au milieu de la pièce, permettant une connexion entre les deux espaces puisqu'il n'y a qu'une seule porte d'accès au dortoir, et que les garçons doivent bien passé par le côté des filles pour rejoindre leurs lit. Leur côté de la pièce est plus sombre, il n'a aucune fenêtre tandis que le notre à la chance d'avoir une immense fenêtre qui occupe quasiment la totalité du mur. En revanche ils ont le boutons de l'interupteur pour l'éclairage artificielle. L'organisation de nos lits est différentes également. Chez eux des lits superposés et des sommiers solide. Tous est bien rangé et organisé. Chez nous c'était une autre affaire. Des sommiers poussés contre les murs, des matelas posés à même le sol. Des coussins partout. Notre côté de la chambre ressemblaient à une gigantesque soirée pyjama. Juste devant l'ouverture du rideau, pratiquement collé à lui, je vois un matelas d'ailleurs qui m'intéresse. Je n'ai pas envie de dormir sur un lit classique, voilà des mois maintenant que je partage la même chambre que Odile et que je dors sur un matelas posé au sol comme celui-ci. Ça ne me changera pas. Et j'aime assez l'idée d'être proche de l'ouverture du rideaux qui nous sépare des hommes, ainsi s'il prenait l'envie à l'un d'entre eux de se lever et venir nous voir durant la nuit, je serai la première au courant. Je ne sais pas ce que je ferais, mais au moins je serai au courant. Chacun se rassure comme il peut.

Je m'approche de ce "lit", l'investis et commence à ranger mes affaires dans la commode la plus proche de lui. Une des filles de la pièce qui est posé sur le lit le plus proche de moi me regarde faire. Quand j'ai finit elle me regarde prendre mon bouquin et m'asseoir sur mon lit.

《Tu as choisi ton pieux ?》 Elle me demande. Je lève le regard, d'abord surprise, puis je répond que oui. 《Génial ! Alors regarde !》 Elle me sourit puis se lève et vient me rejoindre. Quand elle s'assit près de moi sur le lit, je remarque qu'elle tient dans sa main des ciseaux ce qui ne présage, à mon sens, rien de bon. 《On a une sorte de traditions chez les chanteurs.》 Elle me montre avec sa paire le bas du rideaux qui sépare la chambre. Il est découpé, déchiré, abîmée. 《Tous, nous découpons un morceau du rideau et le nouons à notre poignée. Ça nous rassemble en tant que famille. On est très lié chez les chanteurs. On est connu pour être le département le plus unis de l'école, bien avant celui des danseurs ou des acteurs.》 Sur ces mots elle me tend les ciseaux dont je me saisit machinalement. Je trouve cette tradition charmante, je suis même très heureuse qu'elle existe. Alors je commence à découper un petit ruban dans le rideaux vert déjà bien abîmé sous le regard de tous. Alors que je travaille ma camarade reprend la parole. 《Moi c'est Lisa. Lisa Sukkasem. Je suis aussi une étudiante étrangère, comme toi. Et toi, comment tu t'appelles ? D'où viens-tu ?》

Le Panda et la RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant