6.Le départ

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J'étais sur mon lit, Mahlo sur le sien, en face de moi. Il y avait du monde autour de nous et je ne voulais pas qu'on nous entende, sachant que l'annonce des résultats n'avait pas encore été faite. Nous parlions donc par télépathie directe, main dans la main. Personne ne pouvait capter notre conversation.

- Tu penses qu'ils vont nous laisser partir, comme ça, sans conditions ? Me dit Mahlo

- Je n'en suis pas sûre. Bon nombre de nos confrères ont en horreur les humanoïdes de Verth sans même les connaître, et beaucoup veulent les voir disparaître...
Il faut s'attendre à des compromis.

Ma visière s'alluma. Je venais de recevoir la convocation chez le général, ainsi que le code temporaire qui nous permettra de rentrer dans ses quartiers. Mahlo reçu la même. Nous sortîmes du dortoir et nous dirigeâmes vers l'aile gauche du vaisseau mère, réservée au Haut Conseil.
Après avoir tapé le code, nous entrâmes dans le salon du général. Il nous attendait avec une collation.

- Bonjour Nihna, bonjour Mahlo. Je vois en prie, asseyez vous. Je vous félicite pour avoir été sélectionnés pour la mission d'infiltration. Vous devez cependant vous douter que beaucoup ne sont pas d'accord avec la décision de vous envoyer là bas. Les 38% qui avaient voté pour l'extermination pure et simple des humanoïdes n'acceptent pas d'envoyer des membres de notre peuple chez ces 'barbares" comme ils les appelent. J'ai donc du trouver un compromis pour éviter plus de tensions. Je vous le dis et l'annoncerais tout à l'heure au reste du vaisseau : Vous partirez sur Verth dans 2 jours, cela vous laisse le temps de vous préparer. Vous nous enverrez chaque soir de la semaine un rapport audio sur les points positifs et négatifs de cette espèce. Le dernier soir, un module passera vous chercher à l'endroit de votre arrivée. Si vous aurez accumulés assez de point positifs, l'espèce humanoïde sera épargnée. Si toutefois vous n'en aurez pas trouvé assez, nous lancerons une offensive générale sur Verth. Le sort de cette espèce est entre vos mains, ne l'oubliez surtout pas. Merci de votre dévouement, vous pouvez disposer.

Nous saluâmes le général et repartîmes dans la bulle commune, ou il allait faire son discours. Une fois arrivés, le général nous fit monter sur le module flottant ( chose que je n'avais jamais expérimentée, et qui failli me faire vomir) pour nous présenter au public. Il répéta tout ce qu'il nous avait dit et je vis sur les visages de chacun de mes confrères que cela le convenait à tous.

Les deux jours suivants passèrent à une vitesse inimaginable. Nous fîmes félicités de toute part, chaque Doukahlos tenait à nous serrer la main, bon nombre d'entre eux nous apportèrent des provisions ou biscuits de leur préparation pour prendre des forces.
C'est ainsi que le grand jour arriva. Nous étions prêts, mentalement et physiquement. Après un court passage dans la salle commune, nous nous rendîmes dans le sas où un pilote et son module nous attendais. Nous avions déjà enfilé nos vêtements adaptables. Ce ne sont pas de simples vêtements, mais plutôt des hologrammes de vêtements. Ils peuvent changer totalement de couleur ou de forme selon votre bon vouloir. De plus, le système chauffe le corps comme de vrais vêtements et reproduit n'importe quelle sensation de tissus sur la peau. Nous ne sommes pas nus au dessous, un tissus blanc fin et confortable recouvre notre corps.

J'étais une fois de plus perdue dans mes pensées quand le pilote nous fis signe de monter dans le module. C'était le dernier modèle, pourvu de plaques réfléchissantes le rendant invisible comme le vaisseau mère. Ainsi, le pilote pourra nous déposer sans être vu et attirer l'attention.
Le réacteur s'alluma. Nous fûmes éjectés dans l'immensité de l'espace. J'ai toujours aimé les excusions spatiale. Quand j'étais petite, l'orphelinat nous emmenait faire des tours de Doukhal. C'était magique, ce sentiment d'être seuls au milieu de rien. Aucun bruit, le vide. Le vide, sur des millions de milliards d'années lumières.
La meilleur partie du voyage était la visite du secteur A37, un champ de comètes. C'était extraordinaire de voir ces boules de poussière lumineuses filer à travers tout l'univers. On les appelait les voyageuses. Certaines d'entre elles avaient l'âge de notre planète. Certaines d'entre elles avaient visité tout l'univers.
Mahlo me donna une tape sur l'épaule et je sortis de mes pensées. Je regardais par le hublot, nous étions dans un champ tels qu'il y en a sur Doukhal, mais avec des cultures inconnues. Je n'avais jamais été aussi stressée et impatiente en même temps. Découvrir une nouvelle civilisation, c'était un de mes rêves. Moi, Nihna, une orpheline sans histoire, rêveuse et curieuse, j'allais participer à l'histoire de notre peuple. Je pris la main de Mahlo, nous nous fîmes passer en même temps le plus grand courant de bien être possible. Nous étions prêts.

Nous descendîmes une à une les marche du vaisseau. Il y a bien longtemps, le premier Doukhal ayant visité une planète inconnue pour la premiere fois avait dis une phrase qui été restée gravée dans les esprits. Elle s'était modifiée, puis perdue au fil de temps. J'avais l'impression d'être à sa place, des dizaines de milliers de cycles plus tard. Mahlo, comme à son habitude, voulut que je pose le pied en premier, une vieille tradition appelée "Galanterie" disait-il. Cela ne fonctionna pas avec moi, j'avais horreur des traditions. Nous posâmes donc les pieds en même temps sur cette planète inconnue.
Je levais les yeux vers le ciel où devais se trouver notre vaisseau mère. Le module repartit et nous laissa seuls. Nous y étions. Verth. Nous étions arrivés.

VerthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant