Verth

2.Verth

Je la vois. Nous la voyons. Verth, notre objectif, cette planète tant convoitée et pourtant si éloignée. Verte comme les arbres de Doukhal, riche en nature, eau et terre. Le dernier espoir de notre peuple, ce bijou de la Création découvert par nos observatoires longue distance. Sans elle, notre peuple ne serait plus. Une utopie devenue réalité, un phare dans l'immensité de l'espace.
La voix du général me sort de mes pensées.

- Mes amis, il s'est écoulé quelques millénaires depuis la dernière observation de cette planète et il se peut qu'elle ait changée. Je viens d'envoyer une sonde pour m'en assurer, et par sécurité, nous avons activé les parois réfléchissantes du vaisseau. Les premiers résultats devraient arriver dans quelques heures, d'ici là, vous pouvez vous disperser et retrouver vos familles et amis après ce long sommeil.

Des applaudissements retentissent, les Doukhalos s'embrassent, des centaines de courants télépathiques s'entrechoquent, des compliments fusent de toute parts, l'avenir du peuple semble assuré.

Je rejoins Mahlo. C'est comme moi un orphelin, nous avons été élevés dans le même orphelinat, il est comme un frère. Il a seulement un cycle de plus que moi, mais il me dépasse déjà de deux têtes.
Je le regarde et tourne mes yeux vers les vitres. Il comprend tout de suite. Sa curiosité est comme la mienne, insatiable.
Pendant que les autres enfants se jettent dans les bras de leurs parents, nous observons Verth, la main dans la main. Il me fait passer un courant de bien être et je lui rend la pareille. Cela fait du bien de se retrouver, surtout après quatre milliers d'années de sommeil profond.
Nous n'avons pas besoin de parler à voix haute, ni même par télépathie pour nous comprendre.
Une sirène brise ce moment d'intimité. Ce bruit, nous le connaissons bien, c'est la sirène de rassemblement. Cela signifie que le général à des nouvelles de la sonde. Nous retournons dans la bulle commune, et écoutons le général.