Chapitre XIX

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Sephora avait perdu la notion du temps tant ils avaient fait l'amour. Elle aurait aimé que cet instant se fige. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien et adorée. Elle attrapa la chemise de son amant qui était au bord du lit et l'enfila.
Andrel était devant son ordinateur et lorsqu'il ressentit la présence de la jeune femme derrière lui, il saisit son poigné et la ramèna sur ses cuisses.

- Je t'écoute. Lança-t-il alors qu'elle n'avait encore rien dit.

- Je ne sais rien de toi Andrel. Dit-elle d'une toute petite voix.

- Et que veux tu savoir ?

- Tout. Enfin tu as de la famille ? Comment tu es parvenu à ce niveau?

Andrel n'avait jamais parlé de sujets personnels avec elle pourtant il savait tout d'elle. Il savait qu'elle n'avait plus que sa mère et sa petite soeur. Il connaissait Alex et Celia. Ainsi que d'autres choses sans importance.

La vie d'Andrel était comme un mystère.

- Une question à la fois ma jolie. À cette allure tu devras me réanimer bientôt. Dit-il avec un léger rictus en lui volant un baiser. Hava c'est le prénom de ma mère.

- Oh c'est un jolie prénom. Dit-elle en souriant.

- En effet. Mon grand-père maternel avait une entreprise qui faisait dans la microfinance. À sa mort il me l'a légué. Je l'ai révolutionné et changé de nom. Au fil des années j'ai implanté des succursales dans différents pays.

- Et ton père?

Andrel la souleva et se mit debout à son tour.

- Ce sera tout pour aujourd'hui. Dit-il sans aucune émotion sur le visage. Il est temps que tu manges.

Sephora se laissa guider silencieusement à la cuisine car le ton qu'il avait employé ne souffrait d'aucune réplique. Elle s'installa à sa demande sur un tabouret prêt du plan de travail pendant que lui s'activait à lui cuisiner quelque chose à manger.

- J'ignorais que tu savais cuisiner. En même temps je ne sais pas grand-chose de toi. Mumura-t-elle tout bas.
Andrel ne répondit rien. Les traits de son visage étaient toujours tirés par cette même froideur. Qu'avait eu son père ? Ou alors qu'avait-il fait pour que son fils se rembrumisse à ce point à son évocation?

- Qui t'a appris à cuisiner ? Demanda Sephora en espérant qu'une infime brèche s'ouvre encore.

- mon grand-père et quelques fois ma mère. Repondit-il brièvement.

- d'accord. Tu devais beaucoup l'aimer.
Andrel ne répondit rien. Il savait très bien ce que la jeune femme essayait de faire.  Un silence assourdissant s'ensuivit et fût coupé par la voix grave de l'homme.

- Il est temps de te nourrir.
Il déposa une grande assiette devant elle et alla se servir un verre de Bourbon. Sephora mangea dans le calme et lorsqu'elle eu terminé Andrel vint débarrasser.

- J'aurais pû le faire tu sais.

Il ne répondit rien et l'entraîna au salon. Son appartement respirait le luxe. Le plus impressionnant était la vue qu'il avait sur la ville depuis ses grandes baies vitrées. Il marcha dans la direction d'une vitre et Sephora en profita pour le contempler. Son large dos se roulait gracieusement au rythme de ses pas. Elle en avait des rougeurs à chaque fois. Sa simple présence avait le donc de rétrécir l'espace. Et son aura sombre planait toujours aussi dangereusement.
Elle prit place sur le sofa.

- Andrel.

La voix de Sephora s'encra en lui comme une douce chaleur et il allait la rejoindre. Il prit place fasse à elle. Elle était divinement belle. Cette femme était un pur délice pour ses yeux. Une douce chaleur se répandit dans son bas-ventre. Il aurait voulu la faire taire et lui faire l'amour aussi sauvagement que ses sombres pensées à cet instant.

- Nous n'avons jamais parlé d....de.... nous enfin je veux dire.....  Je ne sais pas ce que nous sommes.

- qu'est-ce que toi tu penses que nous sommes ?

- Je...j'ignore si...comment tu....

Il l'attira à lui afin qu'elle soit à califourchon sur lui.

- Respire et dit moi ma belle. Plus calmement.

- Je ne sais pas si...comment tu vois ta vois ta vie. Est-ce que tu veux avoir....

- Tu connais mes limites Sephora. Je n'ai pas un coeur à aimer en espérant que j'en ai un. Et je ne veux pas d'enfants.

Sephora reçu ces paroles comme un poignard planté dans sa poitrine. Pourquoi ? Elle ne l'aimait pas. Non. De plus il l'avait prévenu mais elle n'a pas pu s'en empêcher. Elle savait très bien à quoi s'attendre. Pourquoi diable avait-elle autant mal? Elle se ressaisit rapidement pour ne pas laisser paraître sa douleur. Le seul mot qu'elle réussit à faire sortir était :

- Bien.
Elle se leva en prétextant aller aux toilettes. Mais il là retint par le bras.

- Tu prends bien la pilule n'est-ce pas?

- La....la pilule...ou...oui j'en prend. Dit-elle en lui tournant le dos.

Menteuse. Lui souffla  sa conscience. Elle alla s'enfermer aux toilettes et décida de prendre un bain froid pour calmer son envie de pleurer mais une fois sous les jets d'eau elle ne put plus se contrôler et éclata en sanglots.

- Tout va bien ? Lança Andrel de l'autre côté de la porte.
Sephora venait de passer une heure assise sous les jets d'eau. Sans s'en rendre compte. Les larmes avaient arrêté de couler.

- Oui. Je sors dans un instant. Dit-elle de sa voix eraillée en coupant la douche.
Quelques minutes plus tard elle était face à Andrel avec une serviette blanche sous les aisselles. Elle essaya de le contourner sans succès

- Tout va bien ?
Andrel baladait ses yeux sur son corps encore mouillé sans gêne. Mais la mine de la jeune femme l'inquiétait fortement.

- Oui oui. Je dois m'habiller pour ne pas attraper froid. Mentit-elle avec un léger sourire.

Elle passa sur le côté et alla récupérer ses affaires et retourna à la salle de bain.

- Il faut que j'y aille. Dit-elle une fois habillée.

- Déjà ? Qu'as-tu à faire d'aussi urgent ?

- J'ai un...je dois aider...aider...

- Tu as un rendez-vous avec qui? Tu n'iras pas. Appelles le tu annules.

- Quoi? Mais non enfin. Je ne peux pas c'est méchant et malpoli.

- C'est ton amant ?

- Quoi? Qu'est-ce que tu racontes. Repondit Sephora d'une voix qu'elle espérait calme.

- Alors la question est réglée. Dit-il en attrapant son téléphone. Appelles.

- Ça fait des années qu'il me demande un rendez-vous Andrel.

- Il pourra donc encore attendre toute sa vie. Dit-il pince-sans-rire.

ELLE, Mon addiction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant