ELLE, Mon addiction

Chapitre XXII

- Vous m'avez tellement manqué. Je suis si heureuse de vous revoir. Dit Sephora en allant enlacer sa maman et sa petite sœur à tour de rôle.

- Où sont mes adorables petits fils? Demanda Éden en les cherchant du regard.
- C'est trop bien d'être tata à mon âge, ajouta Lia.

- Ils font leur sieste. Ajouta Alex en allant récupérer les bagages déposés par le chauffeur sur le bord de la route.

La famille s'était retrouvée dans une atmosphère chaleureuse tout en discutant de plusieurs sujets. Les enfants avaient raconté leurs péripéties de l'école à leur grand-mère et ils avaient tous bien ris.

- Maman je suis vraiment obligé de l'appeler tata? Elle a l'âge de la grande sœur de mon camarade donc elle peut être ma sœur. Lança Goel à l'endroit de sa mère.

- Elle pourrais être ta grande sœur mais c'est ta tante. Répondît sa mère.

- C'est tata ou rien petit monstre. Ajouta la concernée.

Hava partit dans un fou rire et poursuit: je te l'avais dit mon oncle que c'est Goel le petit montre .

- Monstre, corrigea son frère. Et c'est même pas vrai.

Alex avait déposé les enfants à l'école ce matin, Célia était sorti avec Lia et sa maman puisqu'elle avait la journée de libre et Sephora s'était rendue à la bibliothèque.

- Bonjour Garry
Garry était le propriétaire d'une soixantaine d'années très doux. Sa femme Hélène était décédée il y a 6 ans et il a préféré se livrer à sa passion pour les livres plutôt que de mourir de chagrin chez lui.

- Bonjour ma fille. Comment vont les jumeaux?

- Toujours aussi difficile. Dit-elle avec un petit rire. Elle était entrain de classer les livres empruntés lorsque la cloche à l'entrée se fit entendre laissant savoir que son énième client venait d'arriver et peut-être le dernier car c'était bientôt l'heure de fermeture.

- Bonjour, et bienvenue. Laissez-moi terminer de classer ça et je suis à vous. Dit-elle sans se retourner car elle était perchée sur une étagère.
La personne derrière elle ne prit pas la peine de répondre.

- Quel genre littéraire vous intéresse? Demanda-t-Elle en descendant lentement du petit escabeau.

- Du crime passionnel.
Cette voix à peine ébauchée vibra dans tout son être comme si elle avait été électrisée.
- Ce n'est pas possible, c'est pas vrai, ce n'est pas réel. Se dit-elle dans un murmure assez fort qui fut perçu par son interlocuteur.

- Que je m'intéresse au crime passionnel? Mademoiselle est-ce que tout va bien? Ajouta-t-il
Elle se retourna et perdit pied lorsqu'elle le vis là plus beau que jamais adossé à une rambarde. Il était plus imposant. En dehors sa carrure rien n'avait changé. C'était comme si elle n'était jamais partie.
Il la rattrapa à temps et elle s'empressa de se libérer de son emprise en le contournant.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Tu me suis maintenant dans le monde entier? Elle est où ta chère femme? Elle nous rejoint bientôt? Sephora sortie de la bibliothèque et Andrel la suivit.

- Je n'ai pas de femme et cela faisait longtemps que je n'en avais plus. Dit-il dans un calme dont seul lui avait la maîtrise.
Elle se mit à rire sans joie.

- Ah ouais! Bravo!

- Si tu n'étais pas partie comme une furie j'aurais pu t'expli...

- Quoi au juste le coupa-t-Elle.

- Je n'ai pas terminé.
Elle le laissa poursuivre en s'asseyant sur un banc public devant la bibliothèque.
Je me suis marié parce que Tatiana m'a fait croire qu'elle était enceinte de moi. Par la suite j'ai découvert que l'enfant était de l'un de ses multiples amants. J'ai demandé le divorce, elle a refusé alors je l'ai fait suivre et j'ai eu des preuves de ses infidélités. Ce jour je l'avais fait venir pour ça et elle a signé le divorce.

Elle se leva sans rien dire et décida de rentrer.
- Il faut que j'y aille. Ça ne sert plus à rien.

- Je te raccompagne et c'est sans discussion. Elle voulait éviter qu'il arrive chez elle alors elle décida de le laisser faire en espérant qu'il s'arrête en route.
Il marchèrent quelques minutes.

- Tu vois tu n'avais pas besoin de me raccompagner. Je suis arrivée. Dit-elle pour qu'il s'en aille mais décidément ce n'était pas dans les plans de l'homme de la quitter aussi vite.

- Pourquoi tu as choisi de travailler dans une bibliothèque? Tu as un très bon profil et tu es vraiment douée.

- Eh bien je...
Alors qu'elle cherchait la réponse la voiture d'Alex se gara sur le côté. La petite fille sortie en vitesse et accourue immédiatement vers sa mère.
- Maman, maman.
Sephora faillit s'évanouir car la chose la plus redoutée venait de se produire. Elle tendit les mains pour accueillir sa petite fille toute joyeuse de retrouver sa maman.

- Bonsoir ma petite princesse. Comment était l'école?

- Goel a une amoureuse dit-elle toute souriante. Le concerné vint les rejoindre en tirant ses pas. Andrel regardait les enfants à tour de rôle. Il étaient sa copie conforme.

- Bonsoir maman. Dit à Hava de ne plus se mêler de ma vie privée.

- Hava, répéta l'homme à côté d'elle. La petite fille se retourna toute émoustillée dans les bras de sa mère.

- Oui. Maman pourquoi Goel ressemble à ce monsieur? Mais c'est vrai. Ajouta le garçon. C'est notre papa?
Elle n'eut pas le temps de répondre qu'Alex s'était déjà manifesté. Il fut stoppé dans son élan en découvrant la compagnie de son amie.

- Les enfants venez avec moi tante Célia vous a fait votre plat préféré.
Ils suivirent Alex non sans jeter quelques regards en arrière.

Sephora se passa une main dans les cheveux. Ça y est.
Andrel ne dit rien. Il se contenta de la détailler. Mais oui. Le développement de ses courbes la poitrine beaucoup plus généreuse que d'habitude l'air de maturité. Elle avait donné naissance à ses enfants. Goel et Hava. Il n'y avait aucun doute ils étaient siens.

- Ils ont 3 ans. En trois ans tu m'as caché que tu avais conçu de moi.

- A quoi bon? Tu m'avais dit que tu n'en voulais pas et je n'étais qu'une vulgaire maîtresse de plus. Que voulais tu?

- Que tu me dises j'avais le droit de savoir.

- Non tu n'avais aucun droit. Tu te contentais d'assouvir tes besoins et je ne te blâme pas je l'ai consenti. Comme une idiote je suis tombée amoureuse. Je savais que tu me demanderais d'avorter de ma grossesse. Je t'aimais et c'est tout ce qui me restait de toi. Je n'aurais pas pu m'en débarrasser.

- Tu m'aimais? Et ce n'est plus le cas?

- Non
Il leva son menton et l'obligeât à trouver son regard.

- Maintenant redis le.
Elle n'osa pas sortir un mot. Il se rapprocha d'elle. Son souffle caressa son visage, elle devint frêle et attendit qu'il prenne possession de ses lèvres mais il n'en fit rien.
Il lui mit un papier dans la main.

- Je t'y attends demain à 10h nous devons parler.
Il s'en alla la laissant sur sa faim.