Collectio Fabulas Imaginarium

Un Jour pas comme les Autres

Je m'assois, essoufflée. La seule place que j'ai trouvé, à une table de quatre, au rez-de-chaussée du train. 

Je suis habituée à faillir rater mes trains, ce n'est heureusement jamais arrivé, c'est plutôt les trains qui sont en retard. 

Un garçon, dont le visage m'est flou à présent, s'installe à ma diagonale. 

A mon habitude, je sors musique, livre, et m'installe confortablement pour la prochaine heure de trajet. Tout est calme... Plein, mais calme. 

Mais après un dizaines de minutes, le wagon s'agite, les contrôleurs sont là. Enfin, un seul. 

Gentiment, je sors le QR code sur mon téléphone, il me le scan pour vérifier l'achat de mes billets, puis s'occupe de la carte du garçon à ma diagonale gauche. 

Alors que j'étais replongée dans mon livre, dans la périphérie de ma vision, je le vois se pencher vers moi. Alors, j'enlève un écouteur, et lui porte mon attention en refermant  soigneusement "Le Pianiste" sur mon marque-page.

- "tu n'as pas de carte ?" 

J'hausse un sourcil, alors qu'il regarde mon téléphone, que je regarde à mon tour. Je met un instant à comprendre.

- "Ah ! Non, j'ai l'application ! 

- Je ne savais pas que ça exister... Pourtant je prend souvent le train ! Je travail en usine."

Il dit quelque chose du genre... Je ne me souviens que des grandes lignes de notre conversation. J'enlève mon second écouteur, ce qui veut dire beaucoup pour ceux qui sont accroc de la musique : "tu as toute mon attention." 

- "En usine ? je demande. 

- Oui, je fais les vérification pour tout ce qui est usine nucléaire, la sécurité... Tu fais quoi dans la vie ?

- Oh. Je suis en DUT, en Biologie. Je suis en deuxième année." 

Je ne peux empêcher un sourire d'étirer mes lèvres. C'est si dur d'aller vers les gens, mais je suis toujours ravie que l'on vienne vers moi. Cheveux châtain, yeux bruns dans mes souvenirs... Il est mince, grand, a un sourire adorable. Je suis célibataire à ce moment là, alors les pensées fusent, mais je me concentre sur notre discussion à laquelle je prend beaucoup de plaisir.

- "En Biologie ? J'ai toujours aimé la biologie. Mais les études c'est pas fait pour moi... Tu vois, j'ai un QI plus élevé que la moyenne, et ça m'empêche de comprendre le fonctionnement de certaine choses, je complexifie trop !

- Ah oui. ça ne doit pas être facile... J'ai toujours aimé les études."

Il me fait gentiment son CV. Il présente son parcours, ce qu'il fait, ce qu'il aime... Je répond gentiment, il ne me pose pas beaucoup de questions. Est-ce que je trouve cela désagréable ? Pas forcément, certainement qu'il avait besoin de parler, je peux bien sacrifier un peu de mon temps, il a l'air vraiment gentil. 

Il me dit qu'il voyage beaucoup, qu'il peut aller à l'autre bout de la France sous la demande de son travail. Je ne travaillais pas encore à ce moment là, maintenant que je suis en laboratoire, je comprend mieux son métier, il était certainement SAV. Les SAV doivent parcourir parfois plusieurs heures de route pour s'occuper de machines. 

Il doit descendre à quelques trois arrêts avant le mien, et quand le moment arrive, nous nous en rendons compte dans la précipitation. 

Il se lève, et me dit ces mots : 

- "A dimanche prochain ! Même heure !" 

Puis il est parti. 

Je ne connais ni son nom, ni son prénom. Je n'ai pas eu de numéro de téléphone. J'ai mit un moment à réaliser, c'était amusant. On aurait dit une de ces scènes de films à romance un peu bateau et à scènes beaucoup trop tirées par les cheveux et qui n'arrive jamais ! Mais... C'est arrivée. 

Je peux vous dire que, la semaine d'après, je suis arrivée avec un peu d'avance. J'ai gentiment attendu sur le quai, en me disant que s'il était déjà arrivé, il m'aurait attendu. 

Mais... Personne. 

Je suis montée dans le train lorsqu'il ne rester que les deux dernières minutes d'embarcations et j'ai regardé quelques wagons que j'ai traversé, mais je ne l'ai pas trouvé...

Envolé. Mince... On dirait vraiment un roman qui n'est pas finit...