Lorsque les premières éditions arrivèrent au palais, Harry fut bien content d'être là et non quelque part dans les rues de Londres à craindre pour sa vie. Car les journalistes, une fois qu'ils eurent fait le lien entre Harry Potter, futur prince consort de Poudlard, et Jack Daniel's, ancien prostitué, se déchaînèrent, faisant passer Severus pour un pervers et son fiancé pour ce qu'il était à une époque. Certains « grands » de ce monde parlaient de démission, d'abdication.
De la part de Poudlard, il n'y eut aucun communiqué. De la part des habitants de la principauté, ils manifestèrent dans le journal local, une certaine surprise pour la nouvelle, stupéfaits d'apprendre que leur futur prince consort ait pu être un homme de petite vertu.
Seule la comtesse Parkinson alla déverser sa haine pour Harry dans les médias, racontant à qui voulait l'entendre qu'il avait sciemment séduit le prince afin de prendre la place de Pansy. Il fallait dire que pour les Poudlariens, chacun savait ce qu'il en était réellement. Ils avaient tous appris des semaines auparavant que Harry était celui qui devait sauver leur petit pays. Ses origines, son ancien métier, ils n'en avaient que faire.
De toute façon, ils avaient autre chose à penser que ces feuilles de choux qui dénigraient publiquement leur prince et le futur prince consort. Le bal de Noël. La tradition voulait qu'il soit célébré trois jours avant Noël. Et le 22 décembre était le lendemain soir. Il restait encore tellement à faire que personne ne se souciait vraiment des rumeurs, vraies ou fausses. Ils auraient le temps, plus tard.
Harry, lui, s'en souciait plus qu'il ne l'aurait dû. Voir sa vie étalée le rendait presque malade. Chacun y allait de son petit commentaire, l'enfonçant un peu plus à chaque fois qu'il parcourait un de ces articles.
En une semaine, il n'était sorti de sa chambre que deux fois. Il mangeait dans ses appartements et avait délaissé les cours de danse. Il n'avait déjà pas eu le cœur à l'ouvrage avant qu'ils n'aillent à Londres avec son fiancé, maintenant il l'avait encore moins.
Ce matin du 21 décembre, Harry fut dérangé dans son activité végétative à fixer durant un temps indéterminé le plafond légèrement fissuré de sa chambre.
– J'veux voir personne ! cria-t-il après un coup d'œil sur le réveil.
Ce n'était pas l'heure de manger, ses domestiques avaient ordre de le laisser en paix en dehors des repas.
Pourtant, malgré son injonction virulente, il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir et vit quelques secondes plus tard le prince en personne habillé en noir comme à l'accoutumé. Severus, bras croisés sur une veste et un col roulé, semblait asse en colère et le toisait froidement. Bon, Harry avouait qu'il devait faire pitié avec ses vêtements froissés, ses cheveux en pétard non lavés depuis cinq jours et le monticule de journaux étalés dans la pièce. Mais il était en dépression, qu'on le laisse agir à sa guise.
– Il y a des journalistes qui veulent te voir, te parler.
– Pas envie, répliqua le jeune homme.
Il n'était pas fou. Hors de question qu'il se retrouve de lui-même entre les pages des quotidiens.
– Harry, je te laisse te morfondre depuis une semaine. Je comprends parfaitement que ça te touche. Mais je refuse que tu te laisses abattre par des crétins qui ignorent la vérité. Tu as une chance de la rétablir, saisis-la !
– Putain mais c'est ma life qu'est dans ces papiers, là ! Tu piges pas ? Ils ont tout...
– Je suis au regret de t'annoncer qu'en tant que futur conjoint du prince, tu seras au cœur de la vie médiatique. Tu seras moins épié que la reine d'Angleterre, son fils et ses petits enfants mais tu seras épié, parce que tu es une personnalité ! Tu le savais que ce jour arriverait. Nous le savions tous les deux !
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SAS, Son Altesse Sérénissime
FanfictionDepuis plusieurs siècles, la famille Rogue règne sur Poudlard, une principauté prospère. Pour le prince, tout va être chamboulé lors de sa montée sur le trône et un secret millénaire va être déterré, mettant en péril les croyances du régent, ses cho...